
Je viens de traduire les quatre premiers couplets de la chanson que le roi Richart avait écrite lorsque, pris, il attendait que soit versée la rançon qui le ferait libre :
Nul homme pris ne dira sa raison
Franchement, s'il ne dit son émotion ;
Pour réconfort, il peut faire chanson.
J'ai tant d'amis mais pauvres sont les dons ;
Ils auront honte si, pour ma rançon,
Je suis deux hivers pris.
ls savent bien, mes hommes et mes barons,
Anglais, Normands, Poitevins et Gascons,
Que je n'ai pas si pauvre compagnon
Que, pour a'voir, j'oublierais en prison.
Je ne le dis pas par réprobation,
Mais moi, là, je suis pris.
Or je sais bien voir que certainement
Ni mort ni pris n'a d'amis, de parent,
Quand on m'oublie pour or et pour argent.
C'est dur pour moi, mais bien plus pour mes gens :
Après ma mort, leur remords sera grand,
Si je suis longtemps pris.
Ce n'est merveille si je suis dolent
Quand mon seigneur tient ma terre en tourment ;
S'il lui vient souvenir de ce serment
Que nous nous fîmes réciproquement,
Je sais bien que je ne serai longtemps
Ici encore pris.
Nul homme pris ne dira sa raison
Franchement, s'il ne dit son émotion ;
Pour réconfort, il peut faire chanson.
J'ai tant d'amis mais pauvres sont les dons ;
Ils auront honte si, pour ma rançon,
Je suis deux hivers pris.
ls savent bien, mes hommes et mes barons,
Anglais, Normands, Poitevins et Gascons,
Que je n'ai pas si pauvre compagnon
Que, pour a'voir, j'oublierais en prison.
Je ne le dis pas par réprobation,
Mais moi, là, je suis pris.
Or je sais bien voir que certainement
Ni mort ni pris n'a d'amis, de parent,
Quand on m'oublie pour or et pour argent.
C'est dur pour moi, mais bien plus pour mes gens :
Après ma mort, leur remords sera grand,
Si je suis longtemps pris.
Ce n'est merveille si je suis dolent
Quand mon seigneur tient ma terre en tourment ;
S'il lui vient souvenir de ce serment
Que nous nous fîmes réciproquement,
Je sais bien que je ne serai longtemps
Ici encore pris.