
Hersent est bourrelle. Oui, ce n'est pas courant, une femme qui tranche des cous et pend des voleurs... Elle fouette, embroche, étripe, avec un sourire inquiétant. Hersent est femme pourtant. Elle a repris la charge de son époux, malencontreusement trébuché sur une lame de faux qui traînait... Le bailli a demandé à Hersent si l'éventration accidentelle de son mari avait un rapport avec l'oeil poché qu'elle cachait sous son chapel de feutre... "Non, non, je vous assure, on s'aimait beaucoup, lui et moi..." sa voix s'était étranglée sur les derniers mots.
Hersent est une amoureuse, voilà tout. Encore un qui n'a rien compris. Quand on a le coeur et la croupe aussi vaste qu'elle les a, on a la place pour moult amants... Pourquoi faut-il que chacun de ses maris ait voulu s'entêter à la garder pour lui seul?
Le meunier, le premier, s'était imaginé que la cogner la garderait soumise à la maison. Elle avait supplié, pleuré, puis s'était cachée... Le jour où il l'avait surprise dans le foin avec l'apprenti, il était entré dans une colère noire... La mort dans l'âme, Hersent s'était résolue à protéger sa liberté d'aimer: le meunier était tombé tête la première de son échelle sur sa meule.
Puis à son tour l'apprenti s'était senti des dons de propriétaire... elle partit avec un colporteur. Quand le colporteur crut bon d'en faire son épouse, Hersent sentit son coeur bondir de joie, mais las, le même cycle reprit. Encore, et encore... Elle suivit un mercenaire derrière une armée, où ses charmes furent appréciés. Pour opérer le tri dans ses amants, elle se prit d'affection pour l'épée et le hachoir.
C'est ainsi qu'elle rencontra un jour le bourreau. Oh, il était beau et terrifiant à la fois, ses yeux sombres comme des lacs, et son sourire sous le capuchon la firent chavirer. Encore...
Ils se marièrent, encore une fois... Et lorsqu'il surprit Hersent, à qui il avait appris tout son art, en galante compagnie, il voulut lui aussi la soumettre et la garder pour lui seul... Elle eut beau protester, promettre de lui garder son amour en plus du reste, il leva la main sur elle.
A nouveau, elle préserva sa liberté...
Hersent est une amoureuse, voilà tout. Encore un qui n'a rien compris. Quand on a le coeur et la croupe aussi vaste qu'elle les a, on a la place pour moult amants... Pourquoi faut-il que chacun de ses maris ait voulu s'entêter à la garder pour lui seul?
Le meunier, le premier, s'était imaginé que la cogner la garderait soumise à la maison. Elle avait supplié, pleuré, puis s'était cachée... Le jour où il l'avait surprise dans le foin avec l'apprenti, il était entré dans une colère noire... La mort dans l'âme, Hersent s'était résolue à protéger sa liberté d'aimer: le meunier était tombé tête la première de son échelle sur sa meule.
Puis à son tour l'apprenti s'était senti des dons de propriétaire... elle partit avec un colporteur. Quand le colporteur crut bon d'en faire son épouse, Hersent sentit son coeur bondir de joie, mais las, le même cycle reprit. Encore, et encore... Elle suivit un mercenaire derrière une armée, où ses charmes furent appréciés. Pour opérer le tri dans ses amants, elle se prit d'affection pour l'épée et le hachoir.
C'est ainsi qu'elle rencontra un jour le bourreau. Oh, il était beau et terrifiant à la fois, ses yeux sombres comme des lacs, et son sourire sous le capuchon la firent chavirer. Encore...
Ils se marièrent, encore une fois... Et lorsqu'il surprit Hersent, à qui il avait appris tout son art, en galante compagnie, il voulut lui aussi la soumettre et la garder pour lui seul... Elle eut beau protester, promettre de lui garder son amour en plus du reste, il leva la main sur elle.
A nouveau, elle préserva sa liberté...