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MessagePublié: 27 Mai 2008, 15:05
par aleajocari
En 1254, Saint Louis défend de jouer aux dés, aux tables et aux échecs. Il ordonne de détruire les pièces qui permettent de fabriquer des dés.


En 1256, une ordonnance enjoint aux sénéchaux, baillis et autres officiers de s’abstenir du jeu de dés, des mauvais lieux et des tavernes.

En 1319, une ordonnance interdit le jeu de dés, de tric trac, de quilles et de boules. Ces mesures sont reprises en 1369. Le 3 avril de cette année, Charles V interdit presque tous les jeux d’exercices ou de hasard, en particulier les dés, les tables ou les dames, la paume, les quilles, le palet, les billes et la soule.  Par contre, il recommande de s’exercer au tir à l’arc et à l’arbalète. Il est vrai que nous sommes à l’époque de la guerre de Cent Ans.

L’Ordonnance du Prévôt de Paris de 1397 indique pourquoi il convient ‘interdire les jeux dans les cabarets : « Plusieurs gens de métiers et autres du petit peuple quittent leurs ouvrages et leur familles pendant les jours ouvrables pour aller jouer à la paume, à la boule, aux dés, aux cartes aux quilles et à d’autres divers jeux en divers cabarets et autres lieux publics : que plusieurs d’entre eux, après avoir perdu tous leur biens s’adonnent à voler, à tuer et à mener une très mauvaise vie ainsi qu’il a été reconnu par la confession de quelques uns de ce caractère... »

Ajoutons que le jeu est l’occasion de tromperies fréquentes. Villon dans ces ballades en jargon, évoque ces gentils compagnons, les saupiquets, qui jouent des gours arques, c’est à dire utilisent des dés avantagés

Histoire et Images Médiévale N° 12 : Plaisirs Déviants

MessagePublié: 03 Juin 2008, 16:58
par Fred de Nîmes
très intéressant ....  

merci

MessagePublié: 23 Juin 2008, 13:59
par manchega
Grand merci , ma toute douce.
les jeux d'argent ont toujours été un miroir aux alouettes, donc normal que cela soit interdit. (surtout si l'état ne gagne rien)

MessagePublié: 07 Août 2008, 09:45
par Ermengarde
très intéressant en effet ,merci smile/xsgrin.gif

MessagePublié: 19 Août 2008, 21:39
par Charles Clément dit le Fourbe
Renseignements très intéressants, mais quand à la violations de ces lois, on a des textes ? (non,je dis ça parce que je suis fourbe.. alors ..)

MessagePublié: 22 Août 2008, 15:32
par aleajocari
      Si je ne m'abuse j'ai cité mes sources à la fin du texte !!!!!! L'article étant réalisé par Jean Michel MEHL, grand spécialité de la question jeux.

Il y a plus de renseignements si tu le souhaite dans le dictionnaire des jeux de J. Marie LHOTE......

MessagePublié: 11 Mars 2009, 11:14
par jean des Haies
Dans la tradition antique, fetes et jeux sont des rites à fort contenu religieux. Le moyen age la perpetue:

Dans le temps rituel, ils constituent un  moyen essenciel de faire "vivre" aux participants le calendrier et les concepts de la culture /religion qui les met en société.
Marquer le temps, synchroniser les activités aux cycles naturels, convoquer les assemblées et ordonner les dispersions, organiser et transmettre les représentatons collectives.

L'eglise condamnent donc immanquablement ceux qu'elle ne peut convertir à sa symbolique puisqu'ils attestent le maintient des cultures paiennes ou "deviantes".

Les XII et XIII siecle sont une période charniere de mutation sociale et symbolique. La  culture urbaine émerge, le lion evince l'ours du bestiaire , Noel  commence vraiment à etre rattachée à la naissance du christ (sans q'elle constitue le repére unique des multiples calendriers)
 Les fêtes et jeux convertis seront valorisés comme moyen de propagande et seuls leurs débordements condamnés. (Les autres seront interdits)

Dans le temps quodidien, les jeux "profanes" restent des rites permettant d'eduquer, d'entrainer, de reconnaitre les membres d'une communauté culturelle (donc religieuse) et révelant des croyances.
Jouer aux dés, c'est croire que le hazard peut changer votre condition /impensable si le message domminant est de se soumettre a celle ci comme émanant de la volonté divine.
La forme musulmane des echecs peut donc etre condamnée (tablier d'alquerque et pieces non figuratives) et la forme "europénne" valorisée (Tablier 10X10 puis 8X8 bicolore et pieces emblematique)
Tout dépends donc de l'epoque, du lieu et de la capacité du condamnateur à faire appliquer sa politque "culturelle"
Le même sort est réservé à d'autres vehicules culturels comme le théatre accepté pour les "mystères" et condamné en tréteaux et "jeu de feuillée" (taverne)

Les fonctions du "religieux" médiéval recouvre aujourd'hui la plupart des activités intellectuelles et artistiques , c'est dire l'essentiel du secteur tertiaire de l'éducation à grand media en passant par la recherche et le socio-culturel.


N'oublions pas que nous en sommes et que controler les média est toujours d'actualité.
Jean des HAIES


 

MessagePublié: 25 Nov 2010, 18:37
par yrwanel
même dans l'antiquité (peu importe où, du reste) il y a les "jeux rituels" lors de certains évènements (ex: les jeux funéraires, les saturnales..) et les "jeux de tous les jours".
Voir Cailloux "des jeux et des hommes", mais aussi Huizinga (entre autres!).

Les "jeux" ont été interdits, du moins on a essayé, à partir du moment où ils troublent l'ordre public: les jeux avec paris et enjeux d'argent font circuler de l'argent sur lequel on a aucun contrôle (pas bon pour les caisses de l'état ou l'église) et entraînent des rixes.

Niveau politique de l'Eglise: il faut reconnaître qu'elle a interdit beaucoup, même les manifestations de type "symboliques" Je pense aux danses dans les églises, suite des danses sacrées plus anciennes. Elle a interdit et réglementé le "rire" (et oui!), le théatre (pourtant pas mal religieux au départ).

Re: INTERDICTION DES JEUX

MessagePublié: 08 Jan 2015, 10:04
par drapier
L'Eglise et les interdits religieux du jeu
Hasard, passion et désordre du XVe au XVIIe siècle

de Francis Mendiague (maître de conférences en histoire à l’Université Paris X-Nanterre, membre du laboratoire « Sport & Culture ».
in STAPS, No32 du 10/1993, Volume 14, Pages 57 à 66

http://visio.univ-littoral.fr/revue-sta ... f_I_31.htm