Une proposition de reconstitution de la tenue d'un fédéré wisigoth dans le royaume goth de Toulouse, entre 418 et 451.
La tenue, quoique originale, est fortement romanisée.
Les bracae (pantalon court), d'origine gauloise mais adoptées par l'armée romaine dès la conquête de la Gaule, reste portée jusqu'au VIe siècle, voire au-delà comme en témoigne le Pentateuque de Tours et des sources écrites carolingiennes. Ici, elles sont réalisées en laine brune à chevrons.
La tunique, de lin blanc et garnie de galons, est basée sur diverses sources :
- Mosaïque du domaine du seigneur Bassius, début Ve (le personnage à droite du registre central)
- Le diptyque de la cathédrale d'Halberstadt, courant Ve (détail)
http://documents.irevues.inist.fr/bitst ... sequence=1
Des tuniques/ "chemises" de ce type, découvertes dans la nécropole d'Antinoé (Egypte) sont réalisées en lin, armure toile. D'où mon choix pour la restitution.
Il est possible qu'il s'agisse de la tunique "armelausion" dont parle Isidore de Séville.
La taille est serrée par un cingulum basé sur celui de Caissergues dans l'Hérault. Il marque l'appartenance de son porteur à la militia. Il est en deux couches de cuir de chevreau rouge, cousu au fil de laine. Cette construction est basée sur des exemplaires existants, comme la ceinture de Césaire d'Arles, notamment.
La cape, rectangle de laine à chevron doublé de lin rouge (1,50 X 2 m ), appartient tout autant au monde germanique (cape de Thorsberg, par exemple) qu'aux tradition martiales gréco-romaines (chlamyde). Elle est agrafée sur l'épaule droite, à la manière des officier romains tardifs, par une fibule cruciforme, marque du statut de fédéré de notre wisigoth.
Exemple de chlamyde portée par Stilicon, Maître de la Milice, sur l'ivoire de Monza