Là, Othon, tu vas souffrir, car pour cet assaut, ami Othon, je sors la grosse artillerie : mangonneau, perrière, tonnelon et trébuchet. Je vais prendre d’assaut tes petits vers et les passer aux fils de mes rimes.
Comme l’enfançon s’émerveillant devant des colombages,
Ma mie, je suis esbaudie par tous vos avantages.
Mais, que saurai-je vanté parmi eux, sans partage,
La grâce de vos épaules, votre sourire moqueur !
La naissance de vos seins, le galbe de vos fesses !
Ne serait-ce par pudeur, ou bien par candeur
Que vous me provoquez, sans la moindre bassesse.
La flamme de vos yeux, le son de votre voix,
Votre taille souple, votre regard de braise
Qui me fige, me laissant un peu mal à l’aise.
Tout en vous est parfait et me laisse sans voix !
Si ma loi nous sépare, j’en suis fort confus,
Car mon cœur est conquit et mon âme perdue !
Que dois-je faire maintenant que j’ai votre étole,
Reverser mes règles et conquérir vos reins !
Saccager mon passé et caresser vos seins !
C’est ce que l’on fait pour plaire à son idole !
Baisser vos lèvres mutines, parfaire mon destin,
Sucer vos aréoles, le galbe de vos seins !
Mais est-ce bien de conquérir vos reins ?
Sans doute, ma raison reviendra demain,
Alors au point du jour, je serai plus serein.
Mais, est-ce bien raisonnable de lutter en vain ?
Sans savoir si mes vœux sont certains
De recevoir de vous, plus qu’une simple étole !
Direz-vous ma mie, alors que souffle Eole,
Si je peux continuer à vous charmer afin,
De vous chanter le désir, qui consume mes reins,
De vous conquérir et de vous prendre enfin
Sur le drap d’argent, pour caresser vos seins.
Dites moi vite, ma mie, que l’espoir demeure
Que vous serez mienne, en une autre demeure,
Un autre temps, un autre espace, sinon je meure
D’impatience, de savoir à quel point mon bonheur
Je dois attendre de vous, ma muse, mon doux cœur !
En attendant, dormez, je vous veux parfaite,
Car bientôt, je l’espère, nous nous ferons fête.
Seras-tu te défendre devant tant de beauté, de hardiesse et de rimes qui sont des traits pour toi, Othon-la-Loi.
Des traits mortels, s’entend, visant ton verbiage, qui sans mes contrecoups ne serait que mots vagues, sans substance, sans vie, enfin vas-tu te rendre !
Voilà tes remparts percés
Et tes douves comblées,
Tes piétons sont criblés
De mes traits acérés.
Rends toi ami Othon,
Ne fait pas le C*n.
Allons boire ensemble,
Une bière allemande.
