Farai un vers pos mi sonelh

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Vercoquin
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Message24 Mars 2011, 07:56

L'un de mes derniers travaux de traduction, de Guillem de Poitou, duc d'Aquitaine entre la fin du XIe siècle et le début du XIIe :

Ferai un vers dans mon sommeil,
Marchant, dormant face au soleil.
Ces dames de mauvais conseil
Sont déloyales
Et de l'amour d'un chevalier
Font un grand mal.

Dame ne fait mortel péché
Aimant un loyal chevalier,
Mais si c'est un moine, un curé,
C'est déraison !
Par droit prend-on pour la brûler
L'ardent tison !

Un jour, non-loin du Limousin,
Seul et sans bruit faisant chemin,
Trouve les femmes de Garin
Et de Bernart ;
Elle me saluent simplement
Par saint Launart !

L'une me dit en son latin :
"Dieu vous sauve don pélerin,
Vous me semblez de beau maintien,
- Apparement ! -
Mais on voit aller par le monde
De folles gens !"

Ecoutez ce que répondis :
Ni bat ni but, je ne lui dis,
Ni du manche, ni de l'outil,
Mais seulement
"Babariol, babariol,
Babarian".

Lors dit Agnès à Ermessen :
"Nous l'avons trouvé à présent,
Loué soit Dieu, profitons-en,
Il est muet !
Ce que nous ferons avec lui
Sera secret."

L'une me prend sous son manteau,
Dans sa chambre près du fourneau ;
Sachez que ce fut bon et beau,
Le feu fut bon
Et je me chauffais volontiers
Aux gros charbons !

Des chapons cuisaient sur le feu,
Il y en avait plus de deux !
Ni marmiton, ni maître-queux,
Seuls tous les trois
Avec pain blanc, et vin et poivre
Autant que joie !

"Ma soeur, cet homme est un rusé
Et, devant nous, ne veut parler,
Mais de ce pas je vais chercher
Notre chat roux
Et nous verrons bien si cet homme
Se joue de nous."

Agnès partit chercher le chat
Aux longues moustaches et trop gras ;
Dès que je le vis qui fut là,
J'en eus grand peur !
Je faillis perdre mon courage
Et ma valeur.

Lorsque j'eus bu et bien mangé,
Je me mis nu tout à leur gré ;
L'une prend l'animal grossier
Et trop félon,
Elle le tire dans mon dos
Jusqu'aux talons.

Oui, par la queue, soudainement
Tire le chat, lui me griffant,
M'ouvrant des plaies, et plus de cent,
Là, sans tarder !
Mais moi je n'eus fait aucun geste,
M'eut-on tué !

"Soeur" dit Agnès à Ermessen
"Il est muet, ça se voit bien !
Soeur, préparons-lui donc le bain
Et le séjour."
Huit jours et plus je suis resté
Auprès du four.

Tant les foutis, écoutez-moi,
Cent et quatre-vingt et huit fois,
Que faillis rompre mes courroies
Et mon harnois.

Le mal qui m'en vint fut plus grand
Que ne sais dire !

Non, je ne peux dire ce mal,
Si grand m'en vint !

Le texte original ici :
http://www.trobar.org/troubadours/coms_de_peiteu/guilhen_de_peiteu_05.php

Bausan
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Message02 Avr 2011, 21:28

 je ne dirais qu'une chose http://www.smileys-gratuits.com/smiley-bravo/bravo-7.gif  http://www.smileys-gratuits.com/smiley-bravo/bravo-7.gif
merci à toi pour cette traduction
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Trom Xau Snoc

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Vercoquin
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Message05 Avr 2011, 07:29

Merci, avec plaisir !! Je trouve ce texte très drôle.


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