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MessagePublié: 27 Fév 2008, 21:04
par Rose pourpre
Le plus ancien des versfrançais est l'octosyllabe calqué du vers latin des hymnes, vers à 4 temps. il apparait dans LA PASSION de Clermont et la Vie de St leger au X) et Xii) siècles; c'est le vers de la poésie didactique, mais surtout c'est le vers des romans. Les poèmes dramatiques utilisent d'autres sortes de vers mais l'octosyllabe domine encore.
les vers rimant deux à deux, le mouvement d'une phrase les relie souvent par des groupes de 4 ou 6.
En effet l'octosyllabe est "couplé" jusqu'à la moitié du XII°, l'unité étant alors la paire d'octosyllabes (suivant le rythme 4+4+4+4)
.Fin XII, l'octo devient plus libre et plus souple, il n'y a plus de césure et le rejet est rare. C'est Chrétien de Tryes qui dissocie le système des rimes et du mouvement de la phrase d'où certains effets esthétiques.

MessagePublié: 27 Fév 2008, 21:34
par Christina di Sunsi
et ben je savais pas tous ça moi ,j'en tombe sur le fessart

MessagePublié: 28 Fév 2008, 18:19
par Rose pourpre
Le décasyllabe pour sa part est plus récent, onle rencontre dés le XI siècle( Vie de Saint Alexis). Ce vers encore illustré par Ronsard dans sa Franciade, est par excellence le vers épique, celui des chansons de gestes répondant générallement à la structure 4+6  ...Et puis l'Alexandrin (prochain épisode)

MessagePublié: 28 Fév 2008, 21:39
par Magnus
Tu n'aurais pas des exemples parce que la je comprend pas trop  

MessagePublié: 29 Fév 2008, 01:21
par cendrinox
Par l'octosyllabe j'aurais dû ressentir une haine éternelle pour Chrétien de Troyes -XIIième- parce que l'Ancien Français est pour moi carrément une langue étrangère avec résidus de déclinaisons et orthographe quasi phonétique (selon l'inspiration du copiste en plus), mais heureusement pour lui j'avais une prof de littérature médiévale qui était tellement passionnée qu'elle trouvait toujours le petit détail pour rendre un texte attachant.

Je précise que chez Chrétien de Troyes, les scènes de combat ont une descrïption tellement concrète qu'on se croirait dans un abattoir : le sang gicle, la cervelle dégouline, on perd ses membres : un vrai bonheur pour les amateurs de gore -ou de zombis comme moi- !
Quant aux descrïptions de l'amour, même topo, tout est concret : l'Amour est une flèche qui entre par l'oeil et parvient jusqu'au coeur ... messieurs les archers, ya plus qu'à viser juste !
Il y a des exemples marrants ... promis, je ressors mes livres d'école dès que je peux. Avec Chrétien, les préjugés précieux sur la "fin'amor" prennent du plomb dans l'aile ...
C'est d'ailleurs par ce genre de texte d'un grand lettré comme Chrétien que ma prof nous disait que les gens de l'époque avaient une vision du monde beaucoup plus concrète que nous, beaucoup moins théorique, beaucoup moins intellectualisée.

Mais je m'aperçois que le sujet se trouve dans "culture d'Oc" et que Chrétien ne parle pas les langues du Sud ... l'Ancien Français appris dans les facs fait bien sûr partie des langues d'Oïl (Picard, etc), ancêtres de notre langue à tous.

(Quand je veux rimer, je suis quand même plus à l'aise avec Alex Andrin !)

--Message edité par Cendrinox le 2008-02-29 01:48:28--

MessagePublié: 29 Fév 2008, 10:30
par Grand Inqui
  C'est vrai que ça n'appartient pas à la culture d'Oc, mais le sujet est très intéressant; développe! on verra ensuite à le déplacer éventuellement images/icones/icon10.gif

MessagePublié: 29 Fév 2008, 11:23
par Rose pourpre
je savais bien que cendrinox viendait m'aider!
c'est vrai désolée grand inqui pour l'instant mes savoirs sont aussi universitaires et concernent plus la langue d'Oïl..
en fin l'Alexandrin est le plus récent des trois mètre en n'apparaissant qu'au Xii° siècle (Pélerinage de Charlemagne),son nom vient d'une oeuvre d'Alexandre de Paris.
l'Alexendrin qui plait tant à Cendrinox est devenu le chef du hit parade, coupé en deux hémistiches par la césure, il a aussi inspiré de jolies métaphores chez Edmond Rostand; se transformant en miche de pain pour Ragueneau..Mais ceci est une autre époque, on va quand même pas se spécialisé dans la vie du vers!!!

MessagePublié: 05 Mars 2008, 11:31
par Esclarmonde
La poésie a eu un rôle prédominant, dès le XIIème siècle, avec l'apparition de l'Amour Courtois, cher à Aliénor d'Aquitaine, Marie de France et Chrétien de Troyes.

MessagePublié: 05 Mars 2008, 14:44
par Rose pourpre
En effet, mais la poésie lyrique médievale en france ne se limite pas à la poésie en langue d'oil. La poésie épique des chansons de gestes ou la poésie didactique furent peu représentés dans le sud. La poésie Lyrique des trouvères par contre n'a de cesse de s'inspirer de l'oeuvre des troubadours occitans.
Au Xi) naissent les premières chansons romanes dans le sud de la France. D'ailleurs le nom de troubadour vient je pense du verbe occitan troubar( trouver, composer des vers),comme en grec en cien où le poème vient de "poîen"faire, créer.
La "fine amor" ou amour parfait vient   certainement de grands seigneurs occitans, élitistes et opposés à la rudesse des moeurs imposées par GI et qui élaborent leur propre morale "courtoise", poésie raffinée...peut être un peu stérile puiqu'elle représente l'amour pour une dame inaccessible et lointaine....Ce manque de désir assouvi chers seigneurs motiverait votre création artistique!
On a pu lire sur quelques post combien l'expérience a prouvé cette théorie en lisant les réponses soignées à mes petits poèmes....Sorcière je suis, sorcière je reste !!!!!!
et c'est comme ça que l'amant devient serviteur de sa dame tenu par un amour secret..Et voilà l'image idyllique de la belle attendant son prince à la fenêtre du château, tu parles d'un conte de fée!!!!!
Mais le troubadour peut aussi chanter la guerre,les croisades, le sang, les écorchés, les flèches dans le ventre et........

MessagePublié: 06 Mars 2008, 11:29
par cendrinox
En me basant sur des souvenirs de cours, il me semble quand même que les textes sont bien moins nunuches ... Guenièvre chez Chrétien de Troyes n'est pas du genre à se contenter de soupirer et de glander à sa fenêtre ... Ce sont les Romantiques du XIXième qui ont tout déformé en introduisant une pruderie qui n'existe pas au XIIième siècle.
L'Amour Courtois, c'est une tentative de se distinguer de l'animal dans les relations entre hommes et femmes, c'est un "contrat" analogue à celui qui lie le Seigneur à son Suzerain, avec éventuellement des épreuves à effectuer. Les épreuves réussies se soldent bien sûr par une récompense, sinon quel imbécile se lancerait dans ce genre de choses ?
L'Amour Courtois comme une sorte d'excitation perpétuelle d'un homme face à une femme qui se contente d'allumer, je trouve ça réducteur, triste et pervers ...

--Message edité par Cendrinox le 2008-03-06 11:30:50--

MessagePublié: 06 Mars 2008, 18:24
par Rose pourpre
Attention, les faits et les moeurs ne correspndent pas à l'inspiration poétique des troubadours qui sont aussi capables de chanter le sang sans pour cela respecter et dire tous les faits puisque dans ce cas on est précisemment dans les débuts de  la littérature lyrique. C'est d'ailleurs au XIV que la musique se sépare de la poésie au profit de prouesses de déclamations.
Même si j'approuve tout à fait ton point de vue quant aux relations homme/femme.bien souvent dans l'oeuvre poétique la Dame inaccessible surgit souvent dans l'imaginaire des poètes!
et chrétien de Troyes que tu cites à juste titre , écrit les premières chansons en langue d'Oil protégé de la princesse Marie de Champagne, fille d'aliénor! l'activité poétique se développe alors , on voit naître d'ailleurs au Xii) les premiers concours littéraires (les puys). Le thème des chansons des premiers trouvères reste "la fine amor". Puis une nouvelle inspiration se développe dans leurs textes, l'allégorie... Et pourtant toutes les dames des trouvères ne sont pas belles,courtoises,parfaites jusqu'à comparer leurs qualités à celle de la vierge!!! le lexique religieux apparait alors de plus en plus dans les textes (Gautier de Coinci) . En fin tout ça c'était pour les milieux aristocratiques...Je te rassure il existait aussi des poésies et des chansons qui maudissait l'arrivée de l'aube séparant les amants!! (albas en langue d'Oc), y'avait aussi les chansons de toile pour les pauvres femmes délaissées (restait plus qu'à tisser!!!)......

MessagePublié: 10 Mars 2008, 21:16
par Ermengarde
je trouve tout cela très intéressant mais n'étant pas lettrée en la matière serait il possible d'avoir des exemples un peu plus concrets voir même des liens internet ou je puisse aller enrichir ma science smile/xuh.gif

MessagePublié: 11 Mars 2008, 16:47
par Rose pourpre
Je suis désolée pour l'instant ce n'est que mes connaissances en lettres appuyées par mes vieux livres quelques fois, je n'ai pas aussi de faciliter pour les recherches informatiques!de plus les textes littéraires ne sont pas aussi disponibles que ça sur le net au moins pas toujours libre d'accés...je vais quand même essayer de te trouver quelque chose de sympa!

MessagePublié: 12 Mars 2008, 22:41
par Ermengarde
Grand merci belle rose,si ce n'est point de l'informatique ,peux tu me donner quelques références de livres abordables smile/xssmile.gif

MessagePublié: 14 Mars 2008, 16:20
par Rose pourpre
voici quelques propositions:
Pierre Bec,Chants d'amour de femmes troubadours, Stock, 1995
G.Duby et M Perrot, Histoires de femmes, tomme 2, le moyen age,plon 1991
D.Regnier-bohler ,Voix de femmes au moyen age,R. Lafont collec "bouquins" 2006
Chansons de trouvères,ed critique du livre de poche, coll"lettres gothiques" n) 4545 1995
voilà pour l'instant mes connaissances
sorcièrement votre!