29 Fév 2008, 01:21
Par l'octosyllabe j'aurais dû ressentir une haine éternelle pour Chrétien de Troyes -XIIième- parce que l'Ancien Français est pour moi carrément une langue étrangère avec résidus de déclinaisons et orthographe quasi phonétique (selon l'inspiration du copiste en plus), mais heureusement pour lui j'avais une prof de littérature médiévale qui était tellement passionnée qu'elle trouvait toujours le petit détail pour rendre un texte attachant.
Je précise que chez Chrétien de Troyes, les scènes de combat ont une descrïption tellement concrète qu'on se croirait dans un abattoir : le sang gicle, la cervelle dégouline, on perd ses membres : un vrai bonheur pour les amateurs de gore -ou de zombis comme moi- !
Quant aux descrïptions de l'amour, même topo, tout est concret : l'Amour est une flèche qui entre par l'oeil et parvient jusqu'au coeur ... messieurs les archers, ya plus qu'à viser juste !
Il y a des exemples marrants ... promis, je ressors mes livres d'école dès que je peux. Avec Chrétien, les préjugés précieux sur la "fin'amor" prennent du plomb dans l'aile ...
C'est d'ailleurs par ce genre de texte d'un grand lettré comme Chrétien que ma prof nous disait que les gens de l'époque avaient une vision du monde beaucoup plus concrète que nous, beaucoup moins théorique, beaucoup moins intellectualisée.
Mais je m'aperçois que le sujet se trouve dans "culture d'Oc" et que Chrétien ne parle pas les langues du Sud ... l'Ancien Français appris dans les facs fait bien sûr partie des langues d'Oïl (Picard, etc), ancêtres de notre langue à tous.
(Quand je veux rimer, je suis quand même plus à l'aise avec Alex Andrin !)
--Message edité par Cendrinox le 2008-02-29 01:48:28--