04 Avr 2008, 13:49
"...Toutefois, au Moyen Age, on retrouve en Europe une danse des épées que certains historiens associent à une danse de guerre. Cette théorie est toutefois niée par certains autres historiens qui prétendent au contraire qu'il s'agit d'une danse de rituel d'initiation. Sans prétendre vouloir trancher le litige, nous traiterons de cette danse à l'intérieur du présent thème.
On retrouve une danse des épées dans les danses traditionnelles de presque tous les pays d'Europe et de plusieurs pays d'Amérique. Ainsi, on retrouve cette danse en Belgique, en Autriche, en Tchécoslovaquie, en Russie, en Allemagne, en Suède, en Écosse, en Bretagne, en Espagne, en France, dans les Pays Basques, en Grande-Bretagne et au Mexique. Dans le cas du Mexique la chose est facilement compréhensible, car on sait qu'il fut colonisé par les Espagnols. On la retrouve en plus en Macédoine, en Italie, aussi bien en Sicile qu'au Piémont, et en Hongrie.
On retrouve dans ces différents pays des caractéristiques identiques pour l'exécution de cette danse. Ainsi la danse est presque toujours exécutée par des hommes, qui sont vêtus de blanc et qui jonglent avec une ou des épées. Parfois l'épée est remplacée par un bâton. Les danseurs portent habituellement un chapeau fleuri, des rubans et des clochettes attachées aux jambes. Sur le plan du déroulement, on retrouve aussi des traits communs à chaque pays. La danse s'exécute en forme de chaîne, c'est-à-dire de ronde. Chaque danseur est relié à celui qui le précède et à celui qui le suit par l'épée. Dans certaines parties de la danse, cette ronde ne devait pas se rompre. Cette formation de ronde ne constituait qu'une partie de la danse. Dans d'autres parties de la danse, on faisait une sorte de pont avec les épées, on passait sous le pont, on sautait par dessus les épées, on formait une "rose" en croisant les épées, on passait sous la rose, on sautait sur la rose, on plaçait les épées autour du cou d'un danseur qui était appelé "le capitaine", on simulait un combat, on tuait le capitaine, on élevait le capitaine debout sur la rose. Parfois encore les danseurs exécutaient des moulinets au dessus de leurs têtes avec les épées.
Cette danse était exécutée dans les rues ou sur les places publiques, devant les monuments municipaux ou les habitations de personnes importantes, religieuses ou civiles. Mais il y en eut aussi à l'intérieur des bâtiments municipaux, des salles de fêtes et de bals, des marchés et dans les salles d'armes. Toutefois la documentation consultée ne précisait pas Si la danse des épées était un rituel spécifiquement militaire exécuté par des soldats ou une danse de guerre exécutée par le peuple.
Néanmoins nous retrouvons au XVIIIe et au XIXe siècle la danse comme partie intégrante de la formation des officiers de la marine de guerre et de l'armée de terre en Europe et aux Etats-Unis. Ainsi à l'époque de Louis-Philippe (1830-1848) en France, des exercices chorégraphiques régimentaires donnaient lieu même à des examens et à la délivrance de brevets de danse. A West-Point, les futurs officiers de l'armée américaine participaient à la fin du XVIIIe siècle à des activités de danse. Les historiens ne s'entendent pas non plus ici sur l'objectif de ces exercices. Certains prétendent qu'ils visaient à assurer au futur soldat un certain statut social, lors des réceptions régimentaires, alors que certains autres pensent qu'ils étaient destinés à donner aux recrues et aux sous-officiers la souplesse indispensable au corps-à-corps. Disons que la danse permettait d'atteindre les deux objectifs.
**** par France Bourque et Michel Landry http://vitrifolk.apinc.org/generalites-dansesguerrieres.html "