le maquillage en méd' ....

[Mélissandre]

Je pense que ce sujet peut être intéressant je le déplace donc hors des bains publics

[Cassetrogne]

Une "traduction" française de l'Ornatus mulierum du normand Pierre Ruelle ici :
http://hermineradieuse.aceboard.fr/14766-3244-33644-0-Cosmetiques.htm


Sinon on le trouve facilement . Par exemple : http://www.amazon.fr/Pierre-Ruelle-LOrnement-Ornatus-mulierum/dp/B001D39KLI

[Fée Bleue]

Merci, pour ces précieux conseils, et recettes de beauté originales, Cassetrogne !!!

[Cassetrogne]

Celle que j'aime bien, c'est celle-là :

DEPILATOIRE

Les dames de Salerne font un onguent qu'elles appellent "silotre" au moyen duquel elles font disparaître les poils et les cheveux, où que ce soit. Elles prennent une demi écuelle de chaux vive, bien sèche, bien propre et tamisée dans une étoffe ou dans un sac. Elles mettent cette chaux dans un récipient plein d'eau bouillante et remuent le mélange. Quand elles veulent savoir s'il est bien à point, elles y mettent une aile d'oiseau, et si les plumes tombent de l'aile, c'est qu'il est bien à point. Alors elles l'étendent avec leur main, tout chaud, sur les poils, puis l'essuient. Vous pouvez procéder de même, mais gardez-vous de laisser l'onguent trop longtemps, car il écorcherait la peau.
Vous pouvez enlever les poils autrement : prenez cinq parties de colophane et une de cire et faites-les fondre dans un pot de terre, étalez ensuite sur un morceau de toile de lin et, dès que vous pouvez le supporter, appliquer sur les poils.

La première recette me parait certes un tantinet radicale, mais ne trouvez-vous pas Mesdames, que la seconde ressemble beaucpoup à un procédé contemporain ?  

[bzhastro]

s'épilé a la chaud vive devait gravement les bruler non???

et pour la cire : donc les esthéticiennes non rien inventer depuis en gros

[Damedragon, Génowefa, princesse de rien]

wouaaahhh !! l'épilation à la chaud vive, perso, je passe !!  

donc, dans l'ensemble, vous n'êtes pas choqués par le maquillage pendant les méd' ....
pourtant, ne serait-il pas plus" histo" de limiter l'utilisation de celui-ci, je veux dire que le fond de teint, le fard à paupière et autre mascara, ça colle pas forcément avec ce que l'on fait, voir même, cela pourrait quelque peu dénaturer le personnage, je me pose la question, hein, pô taper !!
la première chose pour laquelle mon chéri ma fait la guerre en méd', c'est le maquillage ( vi bon, dans la vie de tout les jours, je suis plutôt du genre gotho-bholywood, pas discret du tout ) il a eu peur que je fasse pareil ...
mais il a raison, c'est p't'être pas forcément judicieux de forcer la dose ....
'fin, chais pas, donnez votre avis, c'est toujours interessant et ça peu lancer un débat !!
ça y'est, je sens que j'ai tout plein de copines là !!  

[Damedragon, Génowefa, princesse de rien]

par contre, faire  des recherche pour essayer d'obtenir quelque chose d'approchant et qui soit plus histo, ça c'est pas mal.... mais je me sens pas pour les trucs à base de bestioles mortes... beurk !!
ça peu être marrant de proposer lors des méd' un atelier "produits de beauté" histo ....

[Fée Bleue]

Les C.V.I.peuses y travaillent.....

[Damedragon, Génowefa, princesse de rien]

je plussois !!
je crois qu'il faut viser une certaine cohérence ....

[Arnaud]

est ce que l'absence de miroir peut etre mis en retrait par un maquillage par une tierce personne. Les dames de compagnie pour une dame de noblesse et les servantes pour moins nobles et pour les paysannes, la fille ou la mere selon le cas

[Esclarmonde]

Pour répondre à Eodhel, voici un petit texte relatif au miroir :

Miroir, s.m. (mirouer, mirour)
Il ne paraît pas qu'on se soit servi, pendant l'antiquité, de miroirs autres que ceux fabriqués en métal poli. L'étamage des glaces est une invention qui ne date que du XVIe siècle. Cependant, au XIIIe siècle, on eut l'idée de fixer des feuilles d'étain derrière des plaques de verre, et l'on obtint ainsi une réflexion des objets plus claire que celle donnée par le métal poli, mais on ne se servait pas encore de l'amalgame du mercure et de l'étain. La feuille d'étain était collée sur la surface du verre au moyen d'une colle transparente. Vincent de Beauvais parle de miroirs étamés et les considère comme préférables aux autres. On persista néanmoins à fabriquer des miroirs de métal jusqu'au XVIe siècle ; et le métal préféré était l'acier. Ces objets étaient généralement de petite dimension, et ce qu'on appelait un grand miroir ne dépassait pas le diamètre d'une assiette. Garnis d'orfèvrerie, d'émaux, parfois même de pierres précieuses et de perles, les miroirs pouvaient se tenir à la main, ou être posés sur un meuble. Quant aux miroirs de poche, ou qu'on portait avec soi, nous les rangeons parmi les objets de toilette. Ceux-ci sont de beaucoup les plus riches par la matière et le travail. Cependant les inventaires des XIVe et XVe siècle mentionnent des miroirs non portatifs, qui, par leur composition et le travail de main d'oeuvre, devaient être des objets de prix.

     «Une damoiselle, en façon d'une serainne, d'argent doré, qui tient un mirouer de cristail en sa main, pesant marc et demye, prisé xiij francs ».

     « Ung miroir garny d'argent doré et y a devant ung esmail de Nostre-Dame et de son fils, assis devant une raye de soleil et de l'autre costé a le couronnement Nostre-Dame assis sur un pié et la puignie [Poignée] de cristal et y a de petites perles autour du myroir, pesant iii marcs.»
http://www.uhb.fr/alc/medieval/miroir.htm#4

Pour ma part, j'ai développé un petit espace beauté sous notre tente (une petite table, un tabouret, un miroir en métal poli - en cours de fabrication -, quelques produits de beauté : boutons de rose, marjolaine, jasmin, violette, thym, nard, clous de girofle, graines de fenouil, graines de cardamome, orpiment, etc...).

Voici une liste - non exhaustive - de produits de beauté du Moyen Âge (je ne me réfère qu'à la période fin XIIème et début XIIIème. Il devait exister d'autres produits et recettes durant les siècles suivants) :

Cheveux : marjolaine, jasmin, violette.
Aiselles : myrte.
Jambes et pieds : thym, nard.
Peau : eau de rose, poudre de racine d'iris.
Ventre et cuises : essence de rose.
Dents (blancheur) : racine de guimauve, coquilles d'œufs pulvérisées.
Haleine : jasmin, clous de girofle, graines de fenouil, graines de cardamome.
Épilation : pâte de chaux et d'orpiment.

[Adelaide d Alicante]

EXTRAIT DE "[i]La vie quotidienne des CATHARES" :

"Les femmes se blanchissaient les dents tous les matins. Et elles se fardaient, excessivement. Sans doute en précense de leurs maris et de leurs soupirants, car il n'existe pas un seul châteu méridional du XIII siecle, où l'on puisse situer, par l'imagination, un boudoir de femme; et, dans la chambre conjugale, qui etait une sorte de salle commune où le mari recevait ses ecuyers et ses amis, elles n'etaient jamais seules bien longtemps. C'est donc en vain que les troubadours leurs recommandaient, après Ovide, de ne pas se laisser voir à leur toilette. Le moine de Montaudon prétend, avec sa malveillance habituelle, qu'elles employaient tant de peinture qu'il n'en restait plus pour enluminer les statues des saints.
Elles se mettaient du rouge sur les pomettes, du bleu sous les yeux, du safran ou du blanc sur les joues. Safran, narcisse, sarcocolle, bourrache, lait d'anêsse, lait de fèves, poudre d'argent: elles mélangeaient tout cela et en faisaient des fards. Dieu sait à quels autres ingrédients elles avaient recours pour s'embellir et effacer leurs rides! CCes fards ou laits de beauté étaient aussi des astringents qui tendaient la peau, contractaient les tissus.
Et ils donnaient -ce qui peut paraitre contradictoire- un peu d'incontinence d'urine et beaucoup de lascivité. Mais le moine de Montaudon, qui rapporte ses détails, a sans doute voulu calomnier les parfumeurs."

[Adelaide d Alicante]

  Eh bien je dois avouer que je me maquille également les yeux, mais moins qu'en semaine.
Malgwen, je suis en train de monter une petite expo sur l'hygiène et le maquillage. Si tu as pas mal de connaissances sur les coutumes orientales, il est possible qu'une prohaine fois, je m'entretienne à ce sujet avec toi.
Voilà...Et je pense tester tous ces petits trucs et astuces de nos ancêtres lors des médiévales... En revanche je ne testerai pas la chaux vive comme dépilatoire!!!!!  

[dalailéna]

effectivement, les moines arretent pas de gueuler à propos de la toilette des femmes (inclus vetement coiffure et maquillage) tout au long du MA, et particulierement pendant la periode de l"humanisme gothique" ou la religion fait son retour en force. En lisant ce qu'ils interdisent de faire, on peut deduire ce qui se faisait à l'époque.

[Giovanni del Rossiglione]

Petite anecdote pour casser l’idée reçue (hé oui dans l’autre sens aussi ça existe) de utilisation indispensable du miroir pour la gente féminine non fortunée.
Quand j’était jeune (oui ça m’est arrivé !) je vivais dans une famille où les filles n’avaient pas le droit de se maquiller avant l’âge de 18 ans, et encore, de façon très discrète. Maman et le curé veillaient, l’une à la maison et l’autre à l’extérieur, URBI et ORBI en quelque sorte.
Sur les conseilles avisés de cet homme d’église les mères cachaient donc l’objet de tous les pêchés, le miroir, cet objet de vanité preuve de l’existence du diable.
Bon revenons au sujet ; jamais, je dis bien jamais je n’ai vu ni mes sœurs ni mes cousines ni mes voisines être gênées par l’absence de cet objet dérisoire, car toutes les filles se pomponnaient et se maquillaient à qui mieux mieux en faisant office l’une pour l’autre (et inversement) de maquilleuse.
Bien sûr quand ces demoiselles rentraient au bercail les yeux baissés et l’air si innocent sans aucune trace du maquillage honni, personne au grand jamais n’aurait pu imaginer qu’elles auraient pu transgresser l’interdiction. D’ailleurs comment auraient elles pu le faire ? Elles n’avaient pas de miroir voyons !
Comme je suis persuadé sans pour cela partir dans des extrapolations foireuses qui les filles d’antan n’étaient pas plus stupides que les filles que j’ai connues, je me doute et ceci quelque soit les époques que le maquillage était quelque chose de courant, il suffisait de trouver des produits adéquates, mais pour ça, je vous fais confiance, gentes dames !