Pour faire bref et synthétique
- l’Antiquité : présenté en offrande aux Dieux de toutes les civilisations antiques, le parfum sublime et divinise le corps.
- le Moyen-âge, les plantes protègent des épidémies tandis que les parfums venus d’Orient se mêlent aux plaisirs charnels.
Les Croisés ramènent d’Orient quelques matières premières: huiles, potions, senteurs nouvelles.
Les Arabes inventent la technique de distillation et trouvent de nouvelles substances odorantes.
A la suite des Chinois et des Arabes, les alchimistes d’Europe découvrent l’alcool éthylique (C2H5OH). Les bonnes odeurs, selon eux, désinfectent et protègent des épidémies. (NB : L’Eglise réprouve les alchimistes). La progression de la parfumerie dépend en quelque sorte du degré de pureté de l’alcool que l’on sait distiller
- La renaissance, 1490-1600 : reines et courtisanes se disputent les recettes des premiers chimistes italiens et découvrent les matières premières d’Asie et
d’Amérique. C'est une époque de transition pour les parfums car Il y a aussi eut d'importants progrès techniques dans le domaine de la chimie permettant d’améliorer la distillation et la qualité des essences.
- L’époque classique, 1600-1700 : Versailles s’enivre de parfums tandis que le gantier parfumeur poudrier s’organise et développe le commerce.
- Le siècle des Lumières, 1700-1789 : coiffure, fards et parfums, au siècles des Lumières, la femme suit avec préciosité les code de la séduction et découvre
la tyrannie de la mode.
- L’époque Napoléonienne, 1789-1860 : après les excès du Directoire et de l’Empire, la femme-fleur de l’époque romantique cherche un parfum délicat
qui suggère sa personnalité.
- Parfumerie moderne, 1860-1900 : à la fin du 19e s’organisent, autour des femmes de la bourgeoisie, le commerce et l’industrie des parfums. Naissance
des premiers produits de synthèse.
- 1950-1960 : dans les années 50 le parfum se démocratise. C’est la naissance des eaux de toilette masculines et du parfum américain.
- 1960-1970 : la révolution des mœurs et la contestation s’accompagnent d’une nouvelle vague de fraîcheur olfactive.
- 1970-1980 : la femme des années 70 revendique sa différence et affiche un parfum style de vie. L’homme accède aux parfums hors du rituel du rasage.
- 1980-1990 : individualisme et confrontation, le parfum des années 80 est puissant comme les sensations fortes que recherchent les surfeurs ... et les yuppies.
- 1990-2000 : après une époque matérialiste, homme et femme aspirent à un monde plus pur, ils s’échangent des parfums, inspirés par la recherche d’une nouvelle fraîcheur
« Ce fut au XIIe siècle que les parfumeurs commencèrent à être reconnus comme
corps d’état. En l’an 1190, Philippe Auguste leur octroya une charte, qui fut
confirmée par le roi Jean en 1357, puis par Henri III en 1582, puis enfin renouvelée
et étendue par Louis XIV en 1658. Il était nécessaire de servir pendant quatre ans
comme apprenti et trois ans comme compagnon avant de recevoir la maîtrise. C’est
assez dire qu’on reconnaissait ce métier comme exigeant une certaine perfection. »
« si ai tot l’appareillement
dont feme fait formement,
Rasoers, forces, guignoeres,
Escuretes et furgoeres,
Et bendeax et crespiseors,
Traineax, pignes, mireors,
Eve rose dont se forbissent ;
J’ai quoton dont els se rougissent ;
J’ai blanchet dont els se font blanches. »&.
& Cf. Eugène Rimmel, « Le livre des parfums », p. 295 – 296.
La traduction de ce poème du XIIe siècle est : « j’ai aussi tout l’attirail qui sert à la
toilette d’une femme, des rasoirs, des pinces, des glaces, des brosses, des cure- dents,
des bandeaux, des fers, des nattes, des peignes, des miroirs, de l’eau de rose pour
s’embellir, du coton pour se rougir, du fard pour se blanchir. »
Dans une comédie
anglaise, un parfumeur énumère ses marchandises : « J’ai de bon gants, de l’ambre,
des parfums d’Orange, de Gêne, de Rome, de frangipane, de néroly, de tubéreuse, de
jasmin et de maréchale, toutes espèces de coiffures, tours, frisettes, etc., des lotions
pour la figure, de l’eau d’amandes, les meilleures pommades de l’Europe, et surtout
une composée de graisse d’agneau et de rosée de mai. J’ai aussi une excellente
confection de mercure et d’os de porc, pour conserver la beauté aux femmes qui en
ont et la rendre à celles qui l’ont perdue. ».
Tiré de :
Le métier du parfumeur en France et l’art de l’encens au Japon - Contribution à une sociologie de l’olfaction
de Hsiu-Ping Chen
thèse, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 2010
cf pages 71 est suivantes, à lire,
https://hal.archives-ouvertes.fr/file/i ... -_2011.pdf.