21 Jan 2010, 22:52
Je ne sais pas si j'ai bien compris, mais j'avais appris que la représentation des gisants était on ne peut plus simple, car cela devait « parler » à tous.
Il est clair que de nombreux gisants ont l'air de se référer à une habitude commune représentant le mort avec par exemple :
- Les pieds sur le lion pour le combat, car il symbolise la force, l'honneur et le courage.
- Les pieds sur le chien c'est un symbole de la fidélité et du devoir. Utilisé très souvent sur la tombe de veufs ou veuves.
- main gauche sur le pommeau et droite sur le coeur : mort en guerre
- jambes croisées : Au XIIe et XIIIe, signifierait que le mort a fait la croisade
- mains jointes en prière et épées dans le fourreau à ses côtés : mort chez lui
- les gisants représentaient la personnes à l'âge du christ, d'où la raison de la jeunesse des traits.
Mais... tout ceci, bien que représenté très souvent avec cette signification probable, n'a jamais été une loi contraignante. Chacun faisait son gisant comme il le voulait.
Il n'y a pas de traces écrites sur cette symbolique ; y avait-il une simple coutume, non codifiée officiellement.
(Michel de Waulsort le 17-01-2006)
Alors que je faisais des recherches, je suis tombé sur un blog où Beaujarret reprend les mêmes informations en y ajoutant ce qui suit :
Alors que les gisants du XIIIe siècle sont quelques peu hiératiques, les gisants de Philippe III le Hardi, de Philippe IV le Bel et surtout celui d'Isabelle d'Aragon, belle-fille de Philippe III le Hardi, développent une image plus réaliste qui, peu à peu s'imposera.
Aux pieds des gisants de femme, le plus souvent, on trouve fréquemment des chiens, signe de fidélité. Mais cette fidélité représente plutôt celle du chien-guide dans les royaumes souterrains de la mort. Le lion, souvent aux pieds des hommes, représente la puissance, la force, mais aussi la Résurrection, car une légende assurait que le lionceau n'ouvrait les yeux que trois jours après sa naissance.
Au Moyen Âge, on réalisait généralement trois gisants : un gisant d'entrailles, un gisant de cœur et un gisant de corps. Le roi était ainsi honoré par trois tombeaux.
Cette multiplication des sépultures résulte des difficultés de conservation des corps lors de leur transport. Après le décès, on ouvre le ventre du défunt et on en retire les viscères. Puis on procède à l'ablation du cœur.
On identifie un gisant de cœur par la présence d'un petit cœur sculpté dans la main gauche du personnage et un gisant d'entrailles par la présence d'un petit sac dans une main. A Saint-Denis, se trouvaient les gisants les plus nobles, les gisants de corps.
Les techniques de conservation des corps étaient rudimentaires au Moyen Âge. Pendant le transport, on le recouvrait de sel, d'aromates et de vin qui jouait alors un rôle d'antiseptique. Plus surprenante fut la coutume, notamment utilisée pour Saint Louis, qui consistait à faire bouillir le corps afin de séparer les chairs et les os. Lorsque le souverain mourut de la dysenterie à Carthage, les chairs du saint roi furent enterrées à la cathédrale de Monreale, en Sicile et les ossements transportés à Saint-Denis.
Du col de la Chapelle, située au Nord de Paris, jusqu'à l'abbaye royale, Philippe III le Hardi transporta sur ses épaules les cendres de son père ; un parcours qui sera plus tard jalonné de sept stations de pèlerinages identifiées par des croix et des sculptures royales, les Montjoies.
Je suis conscient que je ne suis pas dans le sujet, mais c'est assez instructif pour en faire mention.
Maintenant je suis d'accord pour déménager ces informations.