Vocabulaire et signification-cour de Bourgogne

section de recherche sur les équipements et costumes , civils et militaires, avec recherche et publication de sources
test
yrwanel
duc
 
Messages: 3738
Inscrit le: 25 Nov 2010, 01:00

Message16 Mai 2013, 21:53

Je ne résiste pas au plaisir de faire un "honteux copié-collé" extrait du mémoire de Mme Sophie Jolivet:
UNIVERSITE DE BOURGOGNE
Pour soi vêtir honnêtement à la cour de
monseigneur le duc de Bourgogne
Costume et dispositif vestimentaire à la
cour de Philippe le Bon de 1430 à 1455
http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00 ... exes_3.pdf

NB: ce vocabulaire risque de vous servir pour les siècles qui précèdent, décrit une évolution des formes dans certains cas, évoque des lieux, des textiles, des pièces d'armures, des éléments vestimentaires.

Cela peut permettre, dans certains cas, de peut-être abandonner des dénominations "modernes" et préciser un peu plus notre vocabulaire médiéval dans les éléments qui nous intéressent.
On y apprend aussi des choses étonnantes.. DONT l'usage des "oeillets" (en métal) pourtant refusés en reconstitution (OK, ils sont "valables" pour la période évoquée par Mme Jolivet!).

Abbeville Somme, France. Centre de fabrication de drap de laine.

Agneau Fourrure d’agneau, blanc ou noir, voir Romanie, Lombardie, Espagne
.
Agrapin Agrafe (Godefroy, Huguet)

Aiguillettes Dans le costume masculin, lacets utilisés pour relier les pourpoints aux chausses. Leurs
extrémités pouvaient être garnies de métal.
On les disait alors « ferrés », voir fers d’aiguillettes
.
Aloyère Bourse, gibecière souvent faite en cuir, quelquefois en velours, en satin et brodée, qu’on
portait à la ceinture et dans laquelle on enfermait son argent, ses papiers, ses bijoux
(Godefroy). Ce terme est à rapprocher de l’aloi, alliage ou métal d’alliage, qui désignait parfois la monnaie faite d’alliage (Huguet).

Amict Vêtement liturgique : pièce de tissu blanc, de lin ou de chanvre, de forme rectangulaire, portée sous une aube, parfois un surplis ou un rochet, et servant à l’origine, à protéger le col de ces vêtements et à protéger du froid le cou des clercs (Thésaurus des objets religieux, p. 307)

Angleterre Provenance de divers draps de laine.

Anneau Bague, cercle de métal

Annelet Anneau de métal servant au laçage, que l’on désigne aujourd’hui sous le nom d’oeillet.

Atour Dans le costume féminin, terme générique désignant des combinaisons élaborées associant la coiffure, c’est à dire la mise en forme des cheveux, à des matériaux divers, voir fronteau, huve , temple
.
Aube Vêtement liturgique : long vêtement blanc, en toile de lin ou de chanvre, en forme de tunique
descendant jusqu’aux pieds, servant de vêtement de dessous à tous les clercs pour dire la messe ou procéder à toutes les fonctions qui la suivent ou la précèdent immédiatement , ainsi qu’éventuellement pour la bénédiction du saint
sacrement (Thesaurus des objets religieux, p.308).
Tunique de lin ou de chanvre, d’usage liturgique passé le XIVe siècle (Leloir).

Aumonière Petit sac à fermoir, coulant, qui l’on portait attaché à la ceinture (Leloir)

Aumusse Au XIVe siècle, l’aumusse désignait une coiffure en forme de capuchon long, doublée de
fourrure, d’abord portée par les laïcs des deux sexes, puis exclusivement par les
ecclésiastiques. En 1430, elle s’apparente aux bonnets, semblant se rapprocher des barrettes.
Vers 1442, elle désigne une coiffure masculine de tissu portée haut et de façon raide au dessus
de la tête, éventuellement munie d’un bourrelet, qu’il ne faut pas confondre avec l’aumusse
ecclésiastique
.
Aumusse ecclésiastique
D’abord pèlerine courte, en fourrure, comportant souvent un capuchon, utilisée par les
chanoines durant les offices au cours de l’hiver, l’aumusse est ensuite devenue leur insigne
(Thesaurus des objets religieux, p. 326). Etole en fourrure que les ecclésiastiques portent pour se protéger du froid dans les églises.

Aune Unité de mesure de longueur, variable selon les villes. C’est la seule unité de mesure utilisée
dans la comptabilité Bourguignonne entre 1430 et 1455.

Autruche (plumes) Plume ornementale issue de l’autruche.

Avant-bras Partie de l’armure comprise entre la cubitière (protégeant le coude) et le gantelet (protégeant la
main et le poignet.

Azuré Couleur faisant partie des tons bleus, probablement clair (Zangger cité par PIPONNIER,
Costume et vie sociale, p. 377).

Bacinet Elément de protection de la tête (casque) : calotte de fer qui se prolonge en couvre-nuque

Bague Anneau de métal que l’on porte au doigt. Jadis le mot signifiait bagage et comprenait tous les meubles, objets, armes, ustensiles, pièces d’orfèvrerie et de bijouterie que l’on pouvait porter sur soi. Cette dernière acceptation a éliminé les autres (Leloir)

Bahut Coffre de voyage (Huguet)
; Espèce de coffre généralement bombé sur le dessus (La Curne) ; coffre couvert de cuir dont le
couvercle est arrondi (Furetière)

Balais Rubis balais, de couleur rouge violacé ou rose.

Barrette Bonnet de feutre ou de laine foulée, genre de béret qui fut portée au XVe siècle et XVIe siècles et qui souvent prenait le crâne jusqu'aux oreilles (Leloir).
Coiffure masculine de la famille du bonnet, faite de velours, et pour Philippe le Bon, toujours
fourrée d’agneau noir, doublée de drap de laine.

Baudequin Baldaquin, terme italien« baldacchino » en latin médiéval du XIIe siècle « baldekinus », dériverait du mot toscan « baldacco », nom de la ville de Bagdad où l’étoffe était fabriquée et
apportée par les caravanes. Une fabrication s’installe à Lucques. Etoffe de prestige, à l’origine
toute de soie, brochée de fils d’or, parfois enrichie de broderie plus ou moins en relief, par la
suite mêlée de coton et de lin (Hardouin-Fugier) ; soirie façonnée qui tire son nom de Bagdad.
Rien n’est certain au sujet de cette soirie qui, de plus, pouvait être imitée dans de nombreux
centres de tissages, avec des techniques différentes, au bas Moyen-Age (Piponnier)

Bellart Ce type de drap est décrit du point de vue technique dans différents statuts de façon
suffisamment précise pour que l’on sache qu’il s’agit de draps larges tissés en armure toile sur métier équipé de deux lisses. Ils s’inscrivent ainsi parmi les produits de la nouvelle draperie.
On peut préciser que cette appellation est autant commerciale que technique
. Dans la comptabilité bourguignonne, on cite un bellart de Lierre.

Bicoquet Casque de transition entre le bacinet et l’armet. La copie de ce casque a donné un chapeau de
feutre ou de drap qui porte le même nom (Leloir)

Bièvre Ancien nom du castor.

Blanchet Drap de laine blanc et apprêté de manière à rester blanc.

Bonnet Coiffure de drap sans bords ou très réduits.

Botte Chaussure garnissant en même temps le pied et la jambe et montant plus ou moins haut
(Leloir).

Bougran Pour Zangger, il s’agit d’un tissu originaire de Boukhara, d’une grande finesse au départ,
grossièrement imité en Europe où il devint au XVIIIe siècle une grosse toile de chanvre.
Françoise Piponnier n’a pas pu éclaircir la question de savoir si cette étoffe était tissée en lin,
en coton ou en soie. A la cour de Bourgogne, il semble un drap de qualité médiocre, choisi
dans des couleurs variées. Il est peu probable qu’il s’agisse d’un drap de soie.

Bourrelet Sorte de couronne faite de drap rembourré de laine, de jonc, de poils de cerfs, et recouvert de drap, utilisé pour compléter une coiffure. Pour les
dames, il peut prendre des formes variées.

Bracelet Ornement du bras ou du poignet (Leloir)

Bracelet à armer : pièce de l’armure protégeant l’avant bras et le coude (Leloir)

Braconnière pièce d’armure en forme de cloche, faite de lames imbriquées fixées généralement à gauche
par des charnières et se laçant alors sur la hanche droite. A ces lames étaient suspendues par
devant deux plaques métalliques nommées tassettes, qui protégeaient le devant de la cuisse, et en arrière d’elles, deux autres, plus plates, appelées flancarts. Elle se raccourcit dès le milieu
du XVe siècle.

Brasserole Brasserole : camisole de nuit (Godefroy).
Mais à la cour de Bourgogne, le terme est employéau pluriel, et fourré, ce qui ne correspond pas à la définition actuelle de la camisole de nuit (chemise courte, s’arrêtant au bassin, ouverte devant sur toute la longueur, faite de coton, de
lin ou de chanvre). Alors si les brasserolles désignaient bien un vêtement de nuit, elles étaient difficilement assimilables à la camisole. Il faut davantage le rapprocher des vêtements de dessus, ou des bottes, souvent fourrés pour affronter le froid de la nuit.

Brigandine Armure formée de petites plaques rivées à recouvrement sur une étoffe ou sur un cuir qui les
cache. Une seconde étoffe, ou un feutre, garnissait ‘intérieur pour éviter le contact du métal avec le vêtement de dessous, c’est à dire le pourpoint ou le jaque, et amortir le frottement (Beaulieu et Baylé, p. 147-148). La brigandine de joute est plus légère que celle de guerre, lacée au côté droit ou dans le dos, également percée de trous d’aération et simplement recouverte de vulgaire futaine ou de cuir, portée sous la cotte d’armes (Beaulieu et Baylé, p.
177).
Sorte de pourpoint formant cuirasse, tapissé intérieurement de petites lames d’acier (les plates)
étamées et rivées à recouvrement contre deux fortes toiles recouvertes extérieurement soit de
cuir, soit de velours, traversé par la tête des rivets (Leloir).

Armure protégeant le buste et les hanches, composée de lames d’acier disposées
horizontalement, fixées sur du cuir et généralement recouvertes d’étoffe ou de cuir fin
(Piponnier et Mane, p. 189).
Information aimablement transmise par Mme Dominique Cardon en avril 2003.

Broché Effet de dessin formé par une trame qui limite son emploi à la largeur des motifs qu’elle
produit (CIETA). Par ce procédé, on pouvait introduire dans ces dessins un ou plusieurs fils de
couleur différente du reste du tissu. A l’époque de Philippe le Bon, on l’employait uniquement
dans le cas de l’emploi de fils d’or ou de soie.

Bruges Centre de fabrication des draps de laine, la ville de Bruges conservait pour la cour de
Bourgogne son rôle de première place de diffusion des produits de luxe : draps de soie,
orfèvrerie, fourrures précieuses.

Brun Voir tanné.

Brunette Drap de laine de couleur sombre, dont les comptes attestent des qualités très variables. Elle
n’est quasiment plus consommée à la cour après
1440 ; on lui préfère le drap de laine noir.

Bruxelles Centre de production et de vente de draps de laine ; centre commercial pour la cour de
Bourgogne.

Camelot Du mot arabe « hamlat », pluriel de « Hamla », désignant une étoffe à longs poils, comme une
peluche. Le mot français et provençal « camelot » apparaît au XIIIe siècle. Produit
d’importation, qui se transforme aux siècles suivants lorsqu’il est fabriqué en Europe
(Hardouin-Fugier) ; Dès le XIIIe siècle, ce terme désigne en même temps un tissu importé de
grande valeur et une imitation locale qui laisserait à penser que le camelot d’origine
appartenait par son armure à la famille des serges ou des reps (Piponnier)

Camelot de soie : sorte de tabis (taffetas) de diverses couleurs chatoyantes, fabriqué en Italie, à
Venise, Milan, Florence, Naples et Lucques (Hardouin-Fugier) ; mentionné au XVe siècle, son
nom évoque une ressemblance avec le camelot,fondée sans doute sur l’armure du tissu
(Piponnier)

Canevas Drap de soie fabriqué à Gênes au XVIe siècle (Leloir)
Actuellement, le canevas est une toile de chanvre ou de lin tissée largement, empesée, pour
servir à renforcer des pièces de vêtement etutilisée dans les travaux de tapisserie au point
noué (Leloir).
De l’ancien français « chenevas » (toile de chanvre), ou d’un terme de l’ancien picard,
« canevach », employé à partir du XIIIe siècle. En Italie, on trouve Canovaccio. Au Moyen-
Age, c’est une grosse toile de chanvre peu serrée, jaunâtre, couleur naturel ; d’autres étoffes
sont jaunies au safran ou vendues en écru, pour piqûre de corps, robes de chambres, jupons,
cornettes de nuit, torchons, corps de jupes... (Hardouin-Fugier)

Carisé Cariset « grosse serge de laine croisée » (Piponnier d’après Gay) ; d’origine anglaise, ce tissu doit être identifiable aux Kersey (Mollat).

Carisées : draps légers, étroits, peu foulés et bon marchés, dérivés des kerseys anglais
(Hardouin-Fugier).

Ceinture Bande dont on s’entoure la taille, pour hommes et femmes. Voir tissu et demi-ceint.

Cendal Mot dont l’étymologie est discutée, du grec « sindôn », étoffe fine, de l’arabe « sindali », feuille ou lame mince et déliée, ou de « sandal, sedal, sital », fil de soie. Etoffe de soie d’armure taffetas, originaire d’Inde, d’Egypte, de Chine. Venise, puis de nombreuses villes italiennes, parmi lesquelles Lucques et Milan en ont développé la fabrication à partir du IX-Xe
siècle (Hardouin-Fugier) ;

Chaîne
Suite d’anneaux métalliques, servant de lien ou d’ornement.
Ensemble des fils longitudinaux d’un tissu

Chamois Mammifère ruminant dont le cuir souple était employé dans la fabrication des vêtements en
cuir.

Changeant Dont l’aspect, la couleur change suivant le jour sous lequel on le regarde.
Qualificatif d’une armure dont la chaîne et la trame sont d’une couleur différente, lui
communiquant ainsi une couleur changeante (CIETA).

Chape Généralement attestée dans le costume liturgique comme un manteau long, ouvert devant, fait
d’étoffes précieuses, retenues sur la poitrine par une pièce d’orfèvrerie. Elle faisait partie de la robe à « garnements » dans le costume civil à la fin du XIVe siècle, et semble désigner un vêtement de dessus, sorte de manteau dont la forme était sans doute proche de la chape ecclésiastique dans les années 1450.

Chapeau Coiffure à bord

Chaperon Le chaperon entre 1430 et 1455 désignait donc deux sortes de coiffures très différentes
d’aspect, héritées du même type :
Capuchon,
pièce de vêtement couvrant les épaules et une partie de la poitrine, muni d’une capuche terminée en une pointe parfois très longue, appelée cornette. L’ouverture encadrant le visage était dite «visagière». Au cours du XVe siècle, le chaperon a connu une évolution importante dans sa forme. Le chaperon en formé ou à gorge, conservé par exemple dans le costume de deuil, se transforma peu à peu en une coiffure élégante grâce au travestissement de la manière de le porter. Quelqu’un a eu l’idée curieuse au début du XVe siècle d’enfiler le chaperon par la visagière, et d’enrouler autour de la tête une partie du tissu qui couvrait autrefois les épaules à la manière d’un turban. Un pan restait libre au dessus du turban, formant une crête ou patte. Plus tard, on a remplacé le drapé par un bourrelet.

Chausse Vêtements ajustés, couvrant entièrement les jambes, montants, fixés au pourpoint grâce à des
aiguillettes.

Chemise Souvent désignée par le terme de robe linge, la chemise de toile s’arrête à la hauteur des
genoux, comporte deux coutures, est fendue sur les côtés et possède des manches amples, parfois serrées aux poignets. Il n’existe pas de chemise de nuit (Beaulieu et Baylé)

Cimier Tout appendice ornemental qui surmonte le timbre du casque (Leloir)

Clinquant Petites pièces de métal servant à décorer les vêtements (broderie d’orfèvrerie) NB: voir le post sur les bezants.

Coiffe Pièce de lingerie ou d’étoffe généralement arrondie suivant la forme de la tête.

Collet Partie du vêtement qui entoure le cou (Leloir)

Collier Joyau, ornement du cou.

Cordelier Voir Franciscain.

Cordouan Ville d’Andalousie, centre de fabrication du cuir de Cordouan.

Corne de Lanterne, Lanterne : sorte de tribune d’où l’on pouvait voir sans être vu. La corne de lanterne est citée
chez Huguet comme une expression : « faire corne de lanterne d’une nuée » (Huguet). Fait
peut-être référence à une particularité architecturale des lanternes. Dans les comptes bourguignons, elle désigne une forme haute et , dure placée sous une aumusse pour maintenir celle-ci plus raide sur la tête.

Cornette Pointe du chaperon, devenue une bande ornementale des chaperons et des chapeaux. Dans les
années 1450, le terme est utilisé pour désigner des chaperons à bourrelets.

Coton
Fibre d’usage courant au XVe siècle pour tisser les toiles et les futaines.
Fil constitué à partir des poils qui recouvrent la graine du cotonnier, plante de la famille des Malvacées (CIETA).

Cotte Cotte simple ou cotte juste, vêtement féminin fait de draps de soie ou de laine, ajusté sur le corps grâce à des lacets, porté sous la robe.

Cotte d’arme Vêtement armorié revêtu sur l’armure par le guerrier noble ou sur le costume civil par ses officiers d’armes. Elle est courte à la fin du Moyen-Age (Piponnier et Mane).

Cottelette Type de cotte

Couvrechef Bonnet de toile porté sous les chapeaux, ou la nuit, pour homme et femme.

Cramoisi Couleur luxueuse et dense dans les tons rouge, obtenue à partir de la très chère graine de Kermes. On n’emploie le terme à la cour de Bourgogne que pour les draps de soie. Plusieurs
variantes : cramoisi-vermeil, cramoisi-violet,
témoignent des possibilités de tonalités offertes
par les teinturiers.

Crêpe Le nom viendrait du latin « crispus », employé d’abord pour les cheveux, puis de l’ancien
français « crespe, crespa ». Ces mots évoquent la surface irrégulière de cette étoffe qui a
pourtant connu des aspects divers. Au Moyen-Age, c’est un tissu clair broché d’or et d’argent,
mais c’est à Bologne, au XIVe siècle, qu’un crêpe proche du nôtre est inventé, sans doute sous
l’influence orientale (Hardouin-Fugier).
Rencontré une seule fois, le terme de crêpe désignait sans doute ici une toile fine, dans
laquelle on a taillé des gorgerettes.

Fil formé de plusieurs fils de grège assemblés par une torsion élevée S ou Z, généralement
poussée au maximum (environ 1500 à 3000 tours au mètre) Cette torsion est d’autant plus
forte que le fil est plus fin ; fil de laine, de coton, de schappe très fortement tordu ; tissu
composé de fils de crêpe (CIETA).

Croissant Voir « gousset »

Damas ou drap de damas
Porte le nom de la capitale Syrienne où a été
abondamment exploité et peut-être inventé le
procédé, au départ relativement simple : sur une armure sergé ou satin, on use alternativement
d’un effet de châine et de trame qui détermine, par inversion, des zones tantôt brillantes, tantôt
mates. Les effets sont inversés sur l’envers. Importé d’Orient, il est fabriqué en Espagne et en
Italie au XVe siècle. Les damas de Venise et de Lucques sont les plus appréciés (Hardouin-
Fugier) ; simples tissus façonnés sans or au XVe siècle (Piponnier).

Tissu façonné qui se compose d’un effet de fond
et d’un effet de dessin constitué par la face
chaîne et la face trame d’une même armure de base (CIETA).

Découpures Ornementations découpées ou tailladées, réalisées sur les bordures des vêtements.
Probablement en fonction de leur aspect, on leur donnait des noms différents : «déloqueté», «loquetures», qui renvoie à la loque que nous connaissons, désignant un vêtement en lambeaux, et «déchiqueté», «déchiquetures» en 1435. Les découpures pouvaient prendre l’aspect de trous : on disait alors «troueté» ou «pertuisé». Les années trente virent l’apogée de cette mode des découpures, que l’on retrouve généralement en bas des vêtements et sur les manches. Elles pouvaient être d’une couleur différente de celle du vêtement.

Déloqueter Découper en lambeaux. Terme utilisé en 1430

Déloqueté : déguenillé (Godefroy)

Loqueteux : habillé de loques (Huguet)

Loqueture : synonyme de découpure

Devise Formule emblématique constituée d’une figure (ou d’un groupe de figures) et d’un mot d’une
courte maxime (PASTOUREAU M., « Emblèmes et symboles de la Toison d’Or », dans
L’ordre de la Toison d’or (...), idéal ou reflêt d’une société, op. cit., p. 103-104). Dans un sens plus large, la devise peut aussi désigner aussi la volonté de quelqu’un.

Dossière Pièce de l’armure qui protège le dos (Leloir)

Doublure on employait pour doubler les vêtements les tissus les plus divers, soieries, draps de laine,
toiles. Lorsqu’on achète de la doublure, il s’agit toujours d’un tissu bon marché (Piponnier).
Probablement employé pour « drap à doubler » dans la comptabilité Bourguignonne, la
doublure désignait un drap de faible prix, choisi entre 5 et 14 sous l’aune, renvoyant
directement à l’utilisation du drap.

Drap Terme générique pour désigner un tissu de tout genre et de toute matière. Le terme a été utilisé
aussi pour un coupon de tissu ou une pièce.

Drap d’argent Etoffe tisée de soie et de fils d’argent.

Drap d’or Etoffe tissée de soie et de fils d’or.

Drap de laine Terme générique désignant tous les draps tissés à partir de fils de laine, voir brunette, bougran,
blanchet, écarlate, bellart, puc.

Drap linge Vêtement de corps couvrant les jambes. Françoise Piponnier propose de confondre les « draps-
linges » avec les braies dans les comptes d’Anjou (Costume et Vie sociale, p. 387). Il semble que ce ne soit pas possible à la cour de Bourgogne. On a vu en effet que les deux braies prévues pour le duc de Bourgogne étaient faites de drap de laine noir, et que l’une d’entre-elles étaient fourrée d’agneau. Si les formes des braies et des draps-linges étaient effectivement proches, elles ne peuvent pas être confondues ici.

Drapeau Linge dont on emmaillote les enfants (Leloir)

Draps de soie Terme générique désignant tous les draps tissés à partir de fils de soie : voir baudequin,
camelot de soie, cendal, drap de damas, satin, velours

Ecarlate Le terme d’écarlate était ici compris comme un drap de laine de très haute qualité, fortement
associé à la couleur rouge. Aucun signe n’indique, à la cour de Bourgogne pendant la période
étudiée, que ce drap ait été présenté dans une tonalité chromatique différente. En revanche,
elle pouvait se décliner dans différents tons de rouge : vermeil, violet, rose.

Echarpe Ou « bande à porter en écharpe», pièce de vêtement rare, toujours associée à la cérémonie.
Seul le duc en fut pourvu. Bande de drap très précieuse portée en biais par dessus les vêtements, conservée dans le trésor avec les autres joyaux. Elle avait une forte signification emblématique.

Ecu Bouclier de diverses formes (Leloir).

Ecureuil Fourrure d’écureuil, une des plus consommée dans l’Occident médiéval, aux couleurs
variables selon les variétés et les saisons. Voir menu-vair, gris, poppes
.
Email Insigne armorié porté par les hérauts d’armes

Eperon Depuis le milieu du XIVe siècle, les éperons sont toujours à molettes (Beaulieu et Baylé, p.163). Tige de fer plus ou moins aiguë fixée au talon pour stimuler le cheval.

Epingle Tiges métalliques employées par les dames pour fixer leurs coiffures, ou certaines pièces de
leurs vêtements, comme le haut des manches.

Etoffes Terme désignant des matériaux complémentaires du drap ou de la toile dans la confection des
pourpoints : la bourre et la toile servant à « étoffer » le vêtement.

Façonné Tissu décoré de dessins plus ou moins complexes, obtenus par les croisements des fils de
chaîne et de trame et dont l’exécution nécessite l’emploi de procédés spéciaux de fabrication.
Par ces procédés manuels ou mécaniques, les fils peuvent évoluer de diverse manières et varier les formes du dessin sur de larges surfaces. Le mot façonné adjoint à un nom d’armure indique que cette armure forme le
font du tissu. Antonyme d’uni(CIETA). Voir Figuré.

Faux-visage Masque complet ovale, en étoffe ou en carton (Leloir).

Fer d’aiguillette Ornement de métal terminant certaines aiguillettes.

Fermail Terme désignant les broches médiévales, agrafes servant simplement d’ornement, ou utilisées
pour attacher les manteaux, les chapes, les robes...

Fermail Ouvrage d’orfèvrerie servant à fermer, agrafer un manteau, une chape
... (Leloir). Nom ancien de la broche. Les petits ouvrages se disaient fermaillets.
Fermaillet Petit fermail.

Feutre Etoffe faite de brins de laine, ou de poils, foulés et fortement agglutinés (CIETA).

Figuré Terme désignant les décors des tissus, opposé à « plein
». voir façonné
.
Fil à troche Fil spécifiquement utilisé pour fixer les « troches », parties métalliques accueillant les perles et
gemmes. Synonyme de « chatons » ?

Florence Centre de fabrication et de diffusion de draps de soie.

Flotté Enjambement d’un fil de chaîne au-dessus, ou au-dessous, de plusieurs coups de trame
contigus, ou d’une trame au-dessus ou au-dessous de plusieurs fils de chaîne contigus
(CIETA).

Franciscain Religieux de l’ordre de Saint-François d’Assise, robe de bure grise ceinte d’une corde,
manteau de bure, tête nue ou capuchon, sandales de cuir = cordelier. (Leloir)

Frise Type de drap de laine tirant son nom du lieu de production d’origine, la Frise, peu onéreux,
facturé entre 4 et 19 sous dans la comptabilité bourguignonne. Agnès Page le cite comme un
type de drap, mais ne parvient pas à déterminer une origine géographique, rapprochant son
nom d’un aspect frisé ou bouclé (Vêtir le prince, p. 29). Le dictionnaire des étoffes ne tranche
pas non plus entre les deux étymologies, mais confirme qu’il s’agit à la Renaissance, d’un drap d’aspect frisé (Hardouin-Fugier). Gay indique également le même aspect pour ce drap.
Pour Dominique Cardon, il ne s’agit probablement pas de drap frisé ou bouclé, car ces effets
exigeant des méthodes de tissage ou d’apprêt
complexe auraient placé le drap de frise dans une catégorie de draps onéreux. Or, il fait partie du groupe des tissus étroits, bon marché, non foulés ou peu apprêtés dans la documentation technique des pays de la Couronne d’Aragon, de
même que les futaines et draps gros. Son nom est d’origine géographique, provenant de
l’imitation des tissus du haut Moyen-Age fabriqués en Frise, ou distribués par les marchands
frisons, survivance des types de lainages fabriqués avant l’essor de la draperie au niveau
industriel

.
Fronteau Ornement de front (Godefroy, Huguet)
Sorte de bandeau, souvent agrémenté de perles et pierreries. Un fronteau comportait du tissu
en 1445.

Futaine « Etoffe de fil ou de coton ou bien mélangée de ces deux matières... d’origine orientale, mais
qui se fabrique plus tard aussi en France »(Zangger). pour l’Italie , « on commença avec les medielanae, tissu mi-laine, mi-coton ou mi-laine, mi-lin, pour finir par des tissus croisés, lourds et solides, coton seulement » (Borlandi) (Cités par Piponnier).
Au moyen-âge, la futaine désigne un tissu de coton mélangé à de la laine ou à du lin. Sa
fabrication est courante en Italie du Nord au
début du XIIe siècle. La proportion du coton
augmente dans le mélange, par suite d’un meilleur approvisionnement par Gênes et Venise
(Hardouin-Fugier).

Galoche Sabots (« rustiques porteurs de galoches », Godefroy)
Chaussures élégantes (Huguet).
Héritées des gallicae romaines, chaussures à semelles de cuir ou de liège, parfois de bois,
souvent recouvertes ou doublées de drap, que l’on mettait sous les bottes pour les protéger de la boue (BOUCHER François,
Histoire du Costume..., p. 449). Charles de Charolais a porté des souliers à semelle double, feutrées, c’est-à-dire doublées ou rembourrées de blanchet «à la façon de galoches »
. Le terme est employé à propos du costume féminin, faites de liège.

Gantelet Partie de l’armure qui protège le dessus de la main et le poignet (Beaulieu et Baylé, p 160.)

Gardebras Pièce de l’armure couvrant en même temps l’épaule et l’arrière-bras ; elle s’attache à la partie
supérieure du plastron et sous l’aisselle (Beaulieu et Baylé, p. 155)

Genette Mammifère carnassier au pelage clair taché de
noir. Pour le duc de Bourgogne, elle est noire en 1440 et 1442.

Gibecière Sac employé à la chasse, dans lequel on met le petit gibier.
Bourse plate, sacoche sans fermoir, que l’on portait jadis à la ceinture (Leloir). Certaines à la cour de Bourgogne étaient particulièrement précieuses et décorées, inscrites parmi les joyaux.

Giron (s. m.), Partie du devant d’une robe, d’une jupe ou jupon qui va de la ceinture au genou. Ce
terme est surtout employé au figuré. (Leloir).

Géron : pan coupé en pointe à droite et à gauche de la robe ou de la tunique (Godefroy).

Giron : pan de vêtement (La Curne de Saint Palaye).

Gironner : tourner, aller en rond, arrondir (Huguet).
Partie du corps qui s’étend de la ceinture aux genoux quand on est assis (Larousse).
Dans les comptes : synonyme de quartier

Glasson, glaçon Synonyme de « Hallecret » : espèce de corselet de
fer dont on se servait autrefois dans
l’infanterie française pour armer les piquiers
. C’est une sorte de cuirasse qui n’est pas à
l’épreuve des armes à feu (Godefroy).

Gorgerette Sorte de guimpe, de collerette (Huguet), pièce de tissu couvrant le cou et la gorge, synonyme de « gorgias » ?
Toute pièce de costume couvrant le
cou et la gorge (Leloir).

Gorgerin Partie inférieure des grands bacinets de la fin du XIVe siècle, formée par une grande lame
courbe réunie à une autre formant couvre-nuque. (Leloir)

Gorgias Partie du costume féminin faite d’étoffe légère
et transparente et couvrant le cou et la gorge.
Le gorgias devint la guimpe (Leloir).
Sorte de collet, de guimpe (Huguet), pièce de tissu couvrant le cou et la gorge, synonyme de« gorgerette » ?

Gousset D’abord la maille de renfort qui protégeait la saignée de l’épaule, puis, au XIVe siècle, la petite rondelle ou targette suspendue à la maille devant cette saignée. A partir du XVIe siècle, le gousset prit souvent le nom de « croissant », pièce qui suit et déborde l’entournure de la cuirasse (Leloir).

Graine voir Kermès.

Gris Fourrure du dos de l’écureuil des pays nordiques, au pelage changeant, que l’on nommait
autrefois « vair », et que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de « petit-gris ».

Gris d’aumusse : type de fourrure de dos de gris de haute qualité, généralement employée dans
la fabrication des aumusses ecclésiastiques, mais il peut aussi être employé pour d’autres vêtements. Il désigne plutôt une qualité.

Haincelin, Hainselin Hamselin : s.m., sorte de robe longue (Godefroy)
Houppelande courte nommée d’après Haincelin Coq, fou de Charles VI, roi de France
(Piponnier, Mane)

Harnais Dit « harnois » au XVe siècle, ce terme désigne l’équipement d’un cheval, sans la houssure.

Harnois Ensemble de pièces de protection du corps et des membres (Leloir).

Harnois ou Pièces composant l’armement de l’
homme de guerre et du cheval (Leloir). harnais

Haubergeon Petit haubert sans coiffe, avec ou sans manches, entièrement en mailles et descendant jusqu’à
mi-cuisse (Leloir).

Heaume Habillement de joute protégeant la tête (casque) (Leloir).

Hermine Fournissant une fourrure de couleur blanche mouchetée, de très haute qualité. L’aspect
moucheté de l’hermine pouvait être enrichi grâce à des fourrures de couleur noire.

Hollande Lieu de production d’une toile très fine, appelée dans les comptes « toilette ». Régionalisme
vestimentaire, se rapportant à une manière de découpures en long, d’une aune et demie de
haut, soit environ 1,2 mètres.

Hoqueton Vêtement militaire qui pour Leloir est un « ample vêtement à manches courtes qui à l’origine se portait sous le haubert ».
Pour Gay, il s’agit d’une tunique matelassée. Dans la comptabilité bourguignonne, il semble se confondre avec certains paletots. Le mot est cité à partir de 1442/43.

Houppe Touffe de plumes ou de soie.

Houppelande Au XIVe siècle, ce terme désignait dans l’ensemble appelé « robe », le vêtement porté sur le
pourpoint, progressivement remplacé par « robe
», qui ne désigne plus alors qu’un seul vêtement. Le terme est encore employé en 1433 pour désigner une robe féminine réalisée à Paris. Mais il disparaît complètement de la comptabilité ensuite.

Houseau Botte de cuir souple à haute tige, portée haut sur la cuisse, à revers.
Houser Botter (Huguet, Godefroy).

Housse « sorte de robe longue, plus ample que le surcot, qui avait des ailes ou des espèces de manches
ouvertes et pendantes, et de plus, un appendice nommé languettes » à l’encolure (Piponnier,
citant Douët d’Arcq).
Entre 1430 et 1455, la housse ne semble se rapporter qu’à une enveloppe ou une garniture de
selle à la cour de Bourgogne.

Huque Vêtement de dessus, dépourvu de manches, entièrement fendu sous les bras. Le terme disparaît
après 1442.

Huve Sorte de coiffure, ornement de tête (Godefroy).
Sorte de coiffure, de coiffe (Huguet).
Coiffure de femmes des XIVe et XVe siècles. Voile léger reposant sur de longues épingles et
décrivant un grand auvent encroissant renversé (Leloir).
Le substantif n’est pas employé à la cour de Bourgogne, mais on rencontre dans le costume
féminin la forme verbale, « huver », qui désigne l’action de recouvrir de toile.

Impérial Nom donné, au XIIe et XIIIe siècle, au drap de soie importé de Byzance, dont le nom viendrait du costume de l’empereur, fabriqué dans le gynécée impérial. Au XIVe siècle, c’est une sorte de drap d’or à figures de la famille du baudequin. On en fabrique à Lucques (Hardouin-
Fugier).

Jaque Vêtement militaire, rembourré, proche du pourpoint, mais possédant un pouvoir plus
protecteur que celui-ci.

Jaquette Vêtement de dessus, ajusté, non rembourré,
utilisé dans les activités militaires et sportives,
et/ou plutôt portés par les membres jeunes de la cour.

Jaune Le jaune reste une couleur négative à la fin
du moyen-âge, bien que Charles de Charolais, enfant, en a possédé dans sa garde-robe. Voir sur ce point les travaux de Michel Pastoureau cités en bibliographie.

Journade Vêtement flottant ouvert sous les bras et pourvu de courtes manches en forme d’ailes
(Piponnier et Mane). Saye ( ?) à longues manches se rattachant aux entournures par des
aiguillettes. La journade se portait avec la cuirasse au XVe siècle (Leloir). Rencontré une seule
fois dans le costume des archers en 1450, le terme désigne un vêtement de facture simple,
porté sur le paletot.

Kermès (graine de)
Œufs recueillis avant la ponte du « kermes vermillio » qui vit sur une variété de chêne
méditerranéen. Teinture rouge d’un prix considérable, réservée aux étoffes de luxe (Piponnier
et Mane)

Lacet Aiguillette longue ferrée aux extrémités servant
pour lacer les corps à ballets et plus tard les corsets (Leloir).

Lacs Cordons tressés en rond synonymes de lacets (Leloir).

Laine Fil formé des poils qui composent la toison des moutons et de quelques autres animaux
(CIETA).

Lanserne Il s’agit peut-être de la luberne, lucerne, en italien luberna, identifiée d’après les bestiairescomme une panthère, ou plus vraisemblablement pour Robert Delort un petit lynx occidental
(DELORT Robert, Le commerce des fourrures, p. 25).

Lambeau Manière de découpures répandue à la cour de Bourgogne à partir de 1442.

Lambrequin Aux XIVe et XVe siècle, nom donné au voile ou volet tailladé qui flottait sur les épaules
depuis le cimier du heaume (Leloir).

Las, lacs Lacets.

Létice Belette des pays slaves ayant revêtu sa parure blanche d’hiver. Pour un oeil non exercé, elle
pouvait être confondue avec l’hermine, mais il s’agit bien de deux espèces différentes, que l’on prend toujours soin de distinguer (DELORT Robert, Le commerce des fourrures
..., p. 16, p. 30-31).

Lier Nouer l’aiguillette à quelqu’un, relier (un livre par exemple).

Lierre Ville de Belgique, centre de production de draps de laine.

Ligner Tracer des lignes, peut-être à l’aide de fils de soie.

Lille Nord, France, centre de production et de vente de draps de laine.

Lin 1) Fibres extraites de l’écorce de plantes de
la famille des linacées (linum usitissimum).
2) Fil formé de ces fibres (CIETA).

Linceul Drap de toile (Leloir).

Livrée Mode de distribution de fournitures au serviteur par le prince. Il ne s’agit pas toujours de
vêtements. Les robes de livrée étaient des robes stéréotypées, réalisées par un couturier de la
cour de Bourgogne, distribuées par le duc soit à des membres de son hôtel, soit à des
personnes extérieures en témoignage d’une distinction, ou pour un don.

Lombardie Centre de production de fourrures d’agneau.
Régionalisme se référant à une variante de pourpoint.

Loquettes Bandes découpées pendantes, partant des épaules, servant d’ornementation à un paletot en
1435.

Loqueture Voir déloqueter.

Manteau Vêtement de dessus, taillé en rotonde, entièrement fendu, fermé sur l’épaule ou devant
(Piponnier et Mane). Ample, sans manches, très couvrant, il se portait sur les autres vêtements.

Martre Mammifère carnassier à fourrure brune, dont il existe trois espèces : la martre ordinaire, la zibeline, la fouine, que l’on rencontre dans la comptabilité bourguignonne.

Mégis Cuir qui a été plongé dans le mégis, bain d’eau, de cendre et d’alun servant à préparer les
peaux au tannage.

yrwanel
duc
 
Messages: 3738
Inscrit le: 25 Nov 2010, 01:00

Message16 Mai 2013, 21:53

Menu-vair Voir vair.

Montivilliers Normandie, France. Centre de production d’un drap de laine de haute qualité, largement
exporté.

Nappe Ensemble de peaux montées et cousues les unes aux autres. Avant l’assemblage, les peaux étaient découpées soigneusement, et les différentes parties étaient séparées. C’étaient ces parties, équivalentes entre elles, que l’on allait assembler : ainsi on réalisait des nappes faites uniquement de dos, ou de côtés, de ventres...

Nappette Petite nappe.

Or cliquant Lamelles d’or ouvragées appliquées en broderie d’orfèvrerie sur les vêtements et les houssures
des chevaux.

Or de Chypre Fil de soie entouré d’or étiré.

Orfroi Bordure ornementale tissée d’or, telles que les parements de chapes, chasubles et dalmatiques
(Leloir).

Ostade Etoffe de laine, sorte de serge, assez grossière ou d’étamine, en laine et poil (Hardouin-Fugier, Godefroy, Huguet). Pour Françoise Piponnier, son usage et sa provenance (Chypre et la Turquie) évoquent un drap de grande valeur (Piponnier).

Paillette Petites pièces plates de métal étiré appliquées
en broderie d’orfèvrerie sur les vêtements et les
houssures des chevaux.

Paletot Vêtement civil et militaire, probablement emprunté à la fin du XIVe siècle au moyen-anglais
« paltock » ou « paltok » signifiant « jaquette » d’origine obscure (Leloir). Il est, à la cour de
Bourgogne, utilisé dans le costume militaire et dans les tenues de joutes dans les mêmes
conditions que la jaquette. Mais ses formes et son ornementation en font un vêtement plus
complexe.

Paris Centre de teinture de drap noir, et de vente de draps et d’accessoires du vêtements. Un valet de
chambre se rendait une fois par an à Paris pour y quérir des fournitures jusqu’à la fin des
années 1430.

Patenôtre Ancien nom du chapelet.

Patin Souliers à semelle de bois ou de liège, retenus sur le pied par une bride de cuir. Ils sont
présents dans la comptabilité dans la première moitié de la période.

Patin Chaussure féminine à semelle très épaisse (Leloir).

Patte Partie du chaperon formant
une crête au-dessus de la tête.

Penne Nom générique donné à un ensemble de peaux déjà montées et cousues les unes aux autres.
Voir fourrure, nappe

Pers Ton de bleu.

Plate voir brigandine.

Plein Opposé à figuré
, désigne un drap uni dépourvu de motifs. Voir uni
.
Plumail Touffe de cuir surmontant un casque (Leloir).

Plumas Bouquet de plumes garnissant une coiffure, généralement employé dans le costume militaire.

Poisson (cuir de)
Selon le dictionnaire « Robert », désigne le cuir d’animaux aquatiques. En 1433, Perrin
Bossuot se fit rembourser l’achat de trois peaux de cuir jaune de poisson pour faire des
pourpoints au duc de Bourgogne.

Porte Fausse-porte
Inconnu dans les dictionnaires et glossaires consultés, ce terme semble désigner une pièce
portée sur le devant de la poitrine dans le costume masculin et féminin. Il est un vêtement de
protection dans le jeu de barres pour Charles de Charolais en 1452.

Pourpoint Synonyme
de gipon, désignant un vêtement boutonné ou lacé du costume civil et militaire
(obligatoirement lacé quand il est militaire). Le
terme de gipon disparaît après 1420. Le pourpoint est piqué et rembourré d’étoupe de coton. On applique donc au costume civil un élément de l’équipement militaire, mais ici la garniture rembourrée n’a pour objet que de
modifier les formes du corps selon le goût du jour. Grâce à l’étoupe et à une coupe savante le
vêtement ne fait aucun pli, et dessine une poitrine bombée qui met en valeur la finesse de la
taille. Peut-être taillé en futaine, renforcé de plusieurs toiles, taillé dans des peaux de chamois,
le plus souvent en drap de soie ou en velours. Il peut comporter un col de type « officier ». Le
pourpoint s’arrête immédiatement au dessous des hanches et se fixe aux chausses au moyen
d’aiguillettes. Les manches sont parfois d’une étoffe différente de cette du corps. Pour les fêtes et les danses, le pourpoint peut se porter comme vêtement de dessus, avec des manches
amples. Sinon, les manches sont ajustées (Beaulieu et Baylé p. 44-45.)

vêtement masculin ajusté couvrant le buste et les hanches, constitué à l’origine de plusieurs
épaisseurs d’étoffe entre lesquelles un rembourrage de soie ou de coton est retenu par des
surpiqûres. D’abord vêtement de dessous, porté ultérieurement comme vêtement de dessus
(Piponnier et Mane, p. 193-194).

Renard Fourrure peu onéreuse, aux tons roux à blanc selon les parties employées dans les nappes.

Robe Un des éléments de base du costume masculin et féminin. Terme générique, désignant un
vêtement de dessus différent du manteau, mais applicable à un grand éventail de formes, de
matières, et d’usages différents. La robe est toujours plus longue que la taille et sans doute
assez ample, comporte des manches, et souvent un col. La taille était généralement marquée,
soit par la forme de la robe, soit à l’aide d’une ceinture, hormis pour quelques types de robes
spécifiques. Le terme a remplacé celui de houppelande progressivement dès le début du XVe
siècle.

Romanie Origine de certaines peaux d’agneaux, qui désignait plutôt à cette époque une race, ou une
technique qu’un lieu de provenance. Robert Delort précise en effet que les peaux de Romanie
venaient pour la plupart du Royaume de Naples (DELORT Robert,
Le commerce desFourrures en Occident
..., p.88).

Rose Ton de rouge employé à propos de l’écarlate.

Rouen Centre de production de draps de laine de haute qualité.

Rouge Couleur par excellence de la sensibilité médiévale, le rouge reste une des couleurs les plus
onéreuses, associées entres autres à la naissance (avec le vert), le mariage, la chevalerie. (voir
sur ce point les travaux de Michel Pastoureau cités en bibliographie).
Voir cramoisi, kermès, rose, vermeil.

Salade Elément de protection de la tête (casque) (voir les descriptions dans Beaulieu et Baylé, p. 168-
21
171).

Samit Terme médiéval désignant un genre de tissu. Dérivé du latin
examitum
, samitum, et du grec
hexamitos
. Terme proposé pour désigner des tissus médiévaux unis et façonnés dont les faces
d’endroit et d’envers sont constituées par des flottés de trame liés en sergé 2 lie 1 par une
chaîne de liage. Tissu à l’aspect entièrement trame. Avec cette armure, le rapport se compose
de 6 fils disposés régulièrement. L’appellation a été étendue à des tissus où la proportion des
chaînes est différente et où le liage s’effectue avec d’autres armures sergé (exceptionnellement
en satin). Dans les samits façonnés, les diverses
trames alternent pour constituer, à l’endroit,
aussi bien le fond que les effets de décor. En
règle générale, les fils pièces sont complètement
dissimulés entre les trames (CIETA).

Sanguin Ton de rouge employé à propos des draps de laine.

Satin Armure dont les liages sont répartis de manière à se dissimuler parmi les
flottés adjacents, afin de constituer une surface
unie et plane ne laissant apparaître que des flottés (CIETA).

Saye Tissu de laine à deux étaims (fils de chaîne
et de trame faits d’un filé d’estaim, laine longue
dégagée par le peignage), celui de la trame étant peut-être filé un peu moins tors que celui de
la chaîne, habituellement sec, le plus souvent
croisé, et qui, par l’ensemble de ses caractères,
ou tout au moins par la majorité d’entre eux, s’oppose aux draps (Piponnier citant de Poerck).

Sergé Armure caractérisée par des côtes obliques obtenu
es en déplaçant d’un seul fil, vers la droite
ou vers la gauche, tous les points de liage à chaque passage de la trame. Les sergés se
définissent par une suite de nombres dont la somme détermine le rapport d’armure et qui
indiquent la longueur respective des flottés et des liages ainsi que leur répartition dans le
rapport. La direction des côtes peut s’indiquer par un trait incliné dans le sens de côtes ou,mieux encore, par les lettres S ou Z (CIETA).

Soie Au sens textile, matière tirée des cocons et plus spécialement des cocons filés par les chenilles
du Bombyx Mori (CIETA).

Soleret
- Partie de l’armure qui protège le
pied (Beaulieu et Baylé, p. 163-164).

Soulier Chaussure de cuir lacée ou
fermant à boucle, à semelle, peu solide. Produit de consommation
courante, très vite renouvelé.

Surplis Vêtements liturgiques : large vêtement de dessus porté sur une soutane, et éventuellement un
rochet, soit dans le chœur, soit au cours d’offices divers, par tous les clercs sans habits
spécifiques, ainsi que par les chantres, les sacrista
ins et les enfants de chœur. Le surplis est en
toile généralement fine, blanche, en lin, en chanvre, éventuellement en coton, descendant
généralement jusqu’aux genoux et abondamment
plissé (Thésaurus des objets religieux, p.
321).

Taffetas Nom d’origine orientale, viendrait d’un mot persan « tafta », tissé, déformé par les Italiens en
« taffeta » (Hardouin-Fugier). Etoffe de soie réalisée à partir de la combinaison la plus simple
de l’armure.
1) armure dont le rapport se limite à deux fils et deux coups et dans laquelle les fils impairs et
pairs alternent, à chaque coup, au dessus et au dessous de la trame.
2) Tissu de soie exécuté
d’après cette armure. (CIETA)

Tanné Ton de brun (ce dernier terme n’est pas employé) employé à propos des draps de soie.

Tasse Sorte de bourse (Huguet).

Tasseteur ou tassetier
Fabricant de bourses (Huguet).

Tassette Partie de l’armure d’un homme de guerre qu
i est au dessous de la cuirasse et qui couvre les
cuisses (Furetière).
22
1. diminutif de tasse désignant une bourse, 2. plaque d’acier couvrant le haut de la cuisse
(Huguet).
Tassettes Partie de l’armure descendant de la braconnière, protégeant la cuisse.
Temple Templette : bandeau ou cercle de métal que les femmes se maintiennent sur la tête pour retenir
leur cheveux et qui leur serraient les tempes (Godefroy).

Temple : tempe ; templette : bandeau serrant les tempes (Huguet).
Le terme « temple » est employé au féminin dans la comptabilité bourguignonne. Il faudrait
aujourd’hui le traduire par « tempe ». L’emploi du pluriel indique la présence de paires. Il faut
sans doute voir dans ce terme ce que l’on a désigné parfois par le celui de « cornes »,
substantif autrement plus péjoratif, et qui
n’est pas signalé dans la comptabilité.

Tiercelin A l’origine, ce mot est un adjectif signifiant
« trois espèces de fils » en général soie, chanvre
ou lin et laine.
Par la suite, il devient le nom d’
une toile de trois fils, sorte de taffetas léger
(Hardouin-Fugier).

Timbre Unité de mesure des fourrures, désignant un ensemble de 40 peaux non assemblées.

Timbre Partie arrondie du casque couvrant le haut de la tête, de la nuque au front.
C’est aussi l’étoffe ou lambrequin, voltigeant sur le haut des casques au moyen-age (Leloir).

Tissu Aujourd’hui, on désigne par tissu une pièce réalisée à partir de
l’entrecroisement de fils. Au Moyen-Âge, on préférait le terme de drap, ou
toile, tandis que le terme « tissu » renvoyait à
une autre définition : ruban ou galon de soie réalisés par des ouvrières ou tisserandes de tissus.

Dans le costume féminin, ce terme est employé pour désigner des ceintures tissées de soie,
comportant souvent une boucle en métal précieux. Ils pouvaient être plus ou moins longs. Le
plus court mesurait 5,5 quartiers, le plus long 1,5 aunes de long.

Toile 1. Ce terme s’applique de façon générique à tous les tissus réalisés à partir de fibres végétales :
lin, coton ou chanvre.
2. Nom de l’armure de base 1/1 dans laquelle les fils impairs et pairs alternent à chaque coup,
au-dessus et au-dessous de la trame (CIETA).

Tortil sorte de torsade donnant naissance à des lambrequins et servant de socle au cimier (coiffure de
joutes) (Leloir).

Tortis Chose tordue, tortillée, torsade, couronne tressée, repli, détour (Huguet).
Ornement de robes des pages de Charles de Charolais en 1455.

Turquois Drap de laine, dont le nom est à rapprocher de Turquie d’une part, et de Turquin, étoffe aux
tons de bleus d’autre part (Piponnier). Peut-être est-ce pour le drap de laine présent dans la
comptabilité une indication de couleur. Son acquisition se situe dans la première période, où
on qualifiait encore les draps de laine par leur couleur.

Uni Caractère uniforme de la surface d’un tissu. Par extension, tissu dont le rapport d’armure se
répète dans interruption sur toute la surface et qui est produit au moyen de lisses. Antonyme
de façonné
(CIETA). Voir plein
.
Vair Ecureuil des pays nordiques, que l’on nomme
aujourd’hui « petit-gris
». Son pelage d’hiver
procure à sa toison un aspect très blanc sur le ventre, et gris bleuté sur le dos. Le « menu-vair »
utilisait les ventres blancs aux contours gris, qui, assemblés, formaient une fourrure blanche
rayée de gris. Les dos pouvaient être dits simplement « gris ». Mais à la cour de Bourgogne,
on semblait souvent confondre le terme de « gris » avec celui de « vair », le premier ayant
progressivement remplacé le second dans l’appellation actuelle.

Velours Tissu dont la surface est couverte de boucles
ou de poils dressés au-dessus d’une croisure de
fond. On distingue les velours dont les boucles, ou poils, sont formés par les fils d’une ou
plusieurs chaînes poil, enveloppant des fers, et les velours formés après tissage, par découpage
manuel mécanique des flottés de chaîne (CIETA).


Retour vers COSTUMES, EQUIPEMENTS, ARMES, SOURCES

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit and 3 invités

cron