(j'avoue ne pas bien connaître le Béarn....)
Artisan, donc...et sellier. An Mil:
bon... à savoir:
Les "teintures de riches" sont des teintures résistantes et demandant (déjà) un certain savoir-faire, et pour obtenir une certaine saturation, pas mal de plante/poids du tissu.
Les rouges et les roses du kermès sont déjà des teintures de "riche".
J'avoue que pour l'an Mil et ta région j'ignore quelle est la pénétration de la garance (qui donne du rouge, des bruns rougeâtres, etc: la garance est une "usine à couleur" à elle toute seule!).
Il serait étonnant que il n'y aie pas d'autres rubiacées dans ta région (gaillets, aspérule dont celle du teinturier) qui amènent des déclinés de tons comportant du rouge.
Pastel: cela fait un bout de temps qu'il donne du bleu, les "bleus de riches" étant des bleus très saturés (plusieurs bains de teinture + orseille, etc..);
Plantes à jaune: par expérience, des fois faut faire un gros effort pour ne PAS en avoir..
(bon j'ai fait l'expérience dans le nord, milieu type ex-marais... mais D. Cardon dans son livre sur les teintures naturelles relèvent que BEAUCOUP de plantes contiennent des flavonoïdes.. soit des "jaunes"!)
Les verts...
1/ certaines plantes donnent des verts.. que personnellement je trouve jolis... souvent avec des mordants de fer, pas très "glop" souvent pour la fibre teinte, pas toujours très "résistants".
2/ un bain de plante à jaune suivi d'un bain de plante à bleu => des verts.. plus stables. Saturés pour les "riches".
Noir: ZE gros débat!.. qui n'a plus franchement lieu d'être.
1/ en laine, on a le mouton noir... en lin: dans les Flandres, on utilisait l'aulne pour les noirs "consommation courante". Il semble que cette teinture fût assez basique et courante. (c'est plus tardif, certes, mais les enjeux de la teinture du lin dans ces régions ont valu un éclatement de la guilde de teinturiers et une spécialisation des teinturiers de lin...)
2/ il y a les "noirs de luxe"...(sors ton portefeuille médiéval!)
Brun: y avait-il des noyers dans ta région, à cette époque? => les bruns te sont accessibles, sauf les bruns très saturés.
Comme artisan sellier, tu te situes dans une "moyenne" qui te permettrait de la couleur sans filer dans les luxes totaux.
Pour cette période, j'ignore quelle est "l'indépendance" des artisans face aux seigneurs/ village (statut du village), ville (les indépendance des villes ne fait que démarrer à cette époque et pas à la même vitesse partout) dans ta région. =>peut-être te renseigner à ce sujet?
On est encore, à cette époque, dans des textiles "domestiques", surtout pour le "menu peuple".
Celui-ci, en moyenne (je précise en moyenne!), semble avoir porter pas mal de bleu, de bruns, d'écru, certains rouges.. Des fois, cela va dépendre du biotope de la région!
(je pourrais plus te brancher sur les teintures scandinaves ou anglo-saxonnes...vu que, de ce côté, on a plus de docus et analyse des textiles...).
PS: les couleurs "lambda", cela ne veut pas dire couleur "lessive sale"!