A la demande de Michel de Conflent sur le "bleek":
référence: Le Monde des teintures naturelles, Dominique Cardon, éd. Belin.
Les aulnes (celui qui croît au bord de l'eau) sont remarquables par leur écorce l'une des plus ancienne et universelles de source de teinture en noir.
Habitat: toute l'Europe, Asie tempérée et Afrique du nord.
Partie utilisée: écorce, plus rarement les cônes.
Les feuilles, suivant l'espèce peuvent être source de teinture jaune.
L'écorce contient des tanins, des glucosides et une teinture rouge par oxydation.
Cette écorce a été utilisée pour teindre en noir par réaction avec des sels de fer laine, lin et coton, que ce soit en circuit domestique ou industriel (si, si, y a des industries au MA), des pays scandinaves jusque Florence.
On tire de l'écorce d'aulne ce que les règlements médiévaux nomment " noir d'écorce", avec des réserves vu l'aspect corrosif de la combinaison tanin-fer sur la laine.
"Il n'empêche, l'écorce d'aulne, appelée "BLEC" dans de nombreux textes sur la draperie, en ancien français comme en flamand médiéval, est couramment utilisée au XIIIème pour teindre les saies (fin tissus de laine) en noir => le verbe "blecken" (teindre en noir à l'aulne), le nom de métier de "blecker" (teinturier en noir d'écorce).
NB: cette teinture était interdite pour les draps de grande qualité (ex: estaimforts).
Bref: comme quoi, il faut éviter de généraliser: OUI, l'utilisation des sels de fer était mal vue en guilde.. pour les tissus de grandes qualités!
Pas pour les textiles moins coûteux....
D. Cardon dit aussi que à son sens la popularité de cette teinture "blec" est telle que cette appellation a été utilisée par les teinturiers britanniques qui pratiquaient cette teinture en noir, et que ce serait de là que viendrait le nom moderne du noir "black".
(p;329 et 330)