COSMOGRAPHIE MEDIEVALE

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Gwendoleen
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Message18 Juin 2009, 10:53

Voir Article : http://www.cosmovisions.com/cosmographieMAChrono.htm

Sujet nettoyé, merci de citer seulement la source plutôt que de faire un copier/coller.
Il est préférable d'échanger ses points de vues sur le sujet en argumentant plutôt que de copier un texte tel que.


--Message edité par Guillaume de Montfaucon le 2009-06-23 11:55:52--
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FRANCS ARCHERS ? LA GUILDE, LA GUILDE !         -        POUR LES VOYAGEURS ? FORCE ET HONNEUR !

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Message18 Juin 2009, 11:04

De la terre plate au globe terrestre

Du 12e au 15e siècle, les savants médiévaux s'employèrent à réunir en une synthèse le mythe biblique d'une terre plate et la représentation grecque d'une terre sphérique. Des Grecs, on retint la théorie de Cratès de Mallos - une sphère immense, couverte en majeure partie par l'océan dont émergeaient quatre petite îles - et celle d'aristote - une terre sphérique entourée par les trois autres éléments, l'eau, l'air et le feu. attachés au dogme de l'unicité de l'humanité issue d'adam, les clercs médiévaux affimaient que seul une des quatre îles cratésiennes était habitée. Quant à la théorie aristotélicienne, ils trouvèrent une solution en s'appuyant sur le récit de la Genèse : Dieu opérant le rassemblement des eaux fit aparaître en contact avec l'air la terre ferme. Les Grandes Découvertes de la fin du 15e et du début du 16e siècle apportèrent un démenti catégorique à cette vision du monde, l'homme pénétrant dans l'hémishère austral, découvrant l'afrique méridionale et l'amérique du Sud, toutes deux habitées. Un nouveau concept, libéré de l'héritage grec, surgit : celui du "globe terraqué", où continents et terres de forme irrégulière émergent çà et là.


(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 11:04

La controverse héliocentrique (1543 -1616)

La vision du monde dont nous avons hérité est le résultat de nombreuses négociations, au cours des siècles précédents, entre savants, philosophes et théologiens. Les processus qui ont mené à cette vision du cosmos sont nombreux, complexes, entremêlés et souvent contradictoires.
Le géocentrisme, théorie selon laquelle la Terre est au centre du monde,  s’inscrit dans la pensée d’Aristote qui domine l’Occident depuis le XIIIe  siècle, avant que ne survienne, au XVe siècle, une critique nourrie du système astronomique traditionnel. Avec l’avènement d’une nouvelle vision du monde, l’héliocentrisme, où les planètes gravitent désormais autour du Soleil, le XVIe siècle constitue le théâtre de profonds changements en cosmologie, qui se répandront peu à peu au cours du siècle suivant, au point que certains historiens ont parlé de rupture ou de « révolution scientifique. »
La question cosmologique cristallise des enjeux majeurs pour l’Occident. La remise en cause de l’ordre traditionnel du monde se heurte à la théologie et à de nombreuses résistances, car elle modifie profondément les rapports de l’Homme au monde et à Dieu. Ce sont les fondements même des connaissances établies qui sont sapés comme l’astrologie ou la physique terrestre.
Aussi de puissants hommes d’Eglise, ainsi que de grands savants comme Tycho Brahé, Giordano Bruno, Johannes Kepler et Galilée, prennent part au débat, chacun en fonction de son époque, de son milieu social, culturel et confessionnel. Au XVIIe siècle, les partisans de la doctrine géocentrique s’opposent à ceux qui défendent les idées nouvelles de Copernic.

L'univers géocentrique

Depuis la plus haute Antiquité, l’homme a observé le ciel, ce qui lui a permis d’acquérir des connaissances en astronomie, mais c’est en Grèce, notamment grâce au développement de la géométrie et de la philosophie qu’émergent les premières théories astronomiques.

Parmi les penseurs de l’Antiquité rayonne la figure du philosophe Aristote (384-322 av. J.-C.) dont la pensée s’étend à tous les domaines de la connaissance.

Sur le plan cosmologique, il s’inspire directement de l’œuvre de Platon (427-348 av. J.-C.): l’univers est sphérique et son centre est occupé par la Terre, mais il considère que la Terre est fixe et qu’elle ne peut osciller autour de son axe. Aristote reprend également le modèle des sphères homocentriques: la Terre est au centre de l’Univers, avec les sept planètes tournant autour d’elle et accrochées à des sphères solides ou orbes sphériques. La limite du monde est marquée par la sphère des étoiles fixes, au delà de laquelle il n’y a rien, ni lieu ni vide.

Le Ciel est défini comme parfait et Aristote lui confère la figure parfaite, c’est-à-dire celle de la sphère. L’univers est constitué d’une succession de couches sphériques étagées entre la Terre centrale et la sphère ultime des étoiles fixes. Les astres sont constitués d’un cinquième élément que le philosophe nomme « éther » et dont la propriété est de se mouvoir éternellement en cercles. Il postule également l’existence d’un moteur premier (primum mobile) qui meut l’ultime sphère des fixes. Le premier moteur est une substance immobile, définie comme éternelle et immatérielle.

Entre le ciel et la terre, la lune établit une frontière, d’où découle la distinction entre les phénomènes terrestres ou sublunaires et les phénomènes célestes ou supralunaires. La différence de statut entre les régions sublunaire et supralunaire se fonde sur leurs composants matériels. Tous les objets du monde sublunaire sont composés de quatre éléments (la Terre, l’Eau, l’Air, le Feu.) Contrairement aux astres du monde céleste, ils sont soumis aux irrégularités et au changement.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 11:05

Le renouveau de la pensée d’Aristote

Au XIIIe siècle, la pensée d’Aristote s’impose dans le monde occidental. A cette époque, l’émergence d’un nouveau monde organisé autour des villes marque la fin de la féodalité centrée sur le domaine seigneurial. Les intellectuels les plus brillants du XIIIe siècle, qui appartiennent notamment à l’ordre des dominicains, ne font plus du mépris du monde le dernier mot de la pensée chrétienne.

Parallèlement, les œuvres d’Aristote, encore largement ignorées en occident, arrivent des bibliothèques byzantines, notamment à la faveur des croisades. Les traductions des textes d’Aristote du grec ou de l’arabe au latin se multiplient et les premières universités apparaissent. Les penseurs du XIIIe siècle, dont Thomas d’Aquin (1225-1274) est le plus connu, trouvent dans les textes d’Aristote la vigueur d’une pensée philosophique inconnue et un accomplissement de la science antique.

La vision aristotélicienne du cosmos entre en résonance avec les Ecritures Saintes. Le lieu de la Terre est en effet le plus bas et de ce fait approprié à ses imperfections; la perfection se trouve en haut dans la voûte céleste, au-dessus de laquelle se trouvent « les cieux » (le Paradis) tandis qu’en dessous de la Terre (de sa surface) se trouve justement l’enfer.

Selon certains commentateurs antiques, Aristote n’ignorait pas l’incapacité de son système à expliquer le fait que les planètes semblent parfois se rapprocher de la Terre. Ce constat s’appuyait sur l’observation des planètes dont l’éclat lumineux variait. Comment expliquer ce phénomène et comment rendre compte du mouvement apparent des planètes ?

Les apports de Ptolémée

Dans La syntaxe mathématique ou Almageste, l’astronome d’Alexandrie, Ptolémée (vers 90 ap. J. C. – vers 168 ap. J. C.) , tente de reconstituer géométriquement les mouvements célestes, sans se laisser arrêter par un quelconque interdit philosophique.

Ptolémée adopte le modèle excentrique pour rendre compte du mouvement du Soleil (caractérisé par sa révolution le long de l’écliptique) et le modèle épicyclique, dont le centre de l’épicycle se meut avec une vitesse uniforme autour d’un équant, afin d’expliquer les irrégularités des positions par rapport au Soleil. Ptolémée rompt ainsi avec le concept aristotélicien du mouvement uniforme.

Dans l’Almageste et Les hypothèses des planètes, Ptolémée reprend un certain nombre d’aspects de la structure du monde aristotélicien : un univers sphérique géocentrique, un monde divisé en deux régions hétérogènes, l’éther étant tenu pour une essence immuable et divine spécifiquement distincte de la nature des éléments, un monde d’où le vide est exclu, d’une succession de sphères ou d’orbes contigus étagés entre la Terre et le dernier Ciel.

L’Almageste est un ouvrage difficile qui rassemble les plus grandes connaissances en astronomie de son temps et dont l’influence a été considérable en occident jusqu’à la Renaissance. Même si le système de Ptolémée fut souvent modifié, amendé et discuté par les philosophes du Moyen Âge, il continuait de porter la vision du cosmos de l’homme des XVe et XVIe siècles.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 11:06

La "restauration astronomique"

Au XVe siècle, Regiomontanus (1436-1476) critique les théories de ses contemporains, notamment sur le mouvement de la sphère des étoiles fixes, qui ne rendent pas compte de façon cohérente du phénomène de la précession des équinoxes.

L'astronomie à la fin du XVème siècle

Une situation de crise
Au XVe siècle, Regiomontanus (1436-1476) critique les théories de ses contemporains, notamment sur le mouvement de la sphère des étoiles fixes, qui ne rendent pas compte de façon cohérente du phénomène de la précession des équinoxes. Regiomontanus est le principal astronome à pointer les insuffisances et les incohérences de l’astronomie ptoléméenne et lance un discours sur la restauration astronomique afin de purger la discipline de ses erreurs.

Alors qu’il se trouve à Rome en décembre 1461, il observe une éclipse de Lune et il mesure les distances angulaires des planètes Saturne, Mars et Vénus. Il compare ses observations avec les résultats obtenus des calculs issus de l’Almageste, et constate de nombreuses divergences. Dans l’abrégé de l’Almageste, l’Epitoma in Almagestum Ptolomei (1496), qu’il complète après la mort de son maître Peuerbach (1423-1461), il propose plus qu’un condensé des idées astronomiques de Ptolémée, un véritable traité de géométrie qui permet de calculer les paramètres astronomiques à partir des observations.

Les arguments principaux de Régiomontanus reposent sur l’incohérence entre le  mouvement de la sphère des étoiles fixes et le phénomène de la précession des équinoxes, mais également sur le désaccord à propos de l’inclinaison de l’équateur sur l’écliptique. L’Epitoma est beaucoup lu et inspire Copernic et nombre de savants jusqu’au début du XVIIe siècle.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:08

Copernic et le Commentariolus

Copernic (1473-1543) est-il le dernier philosophe du Moyen Age ou le premier savant de l’époque moderne ? Si le chanoine polonais fut sous l’emprise des Anciens à bien des égards, il s’en démarqua également. Il peut néanmoins être considéré comme le successeur de Regiomontanus.

A la fin du XVe siècle, plusieurs problèmes se posent aux astronomes : la précession des équinoxes, déjà étudiée par Regiomontanus, ne s’explique de manière satisfaisante qu’en admettant la mobilité de la Terre. Par ailleurs, les mouvements des planètes inférieures (c’est-à-dire Vénus et Mercure), qui ne s’éloignent pas au-delà d’une certaine limite, ne peuvent s’expliquer, nous dit Copernic, qu’au moyen de cercles qui tournent autour du Soleil.
Une autre raison de douter de l’astronomie des Anciens tient au grand nombre d’épicycles assignés aux planètes dont les mouvements ne sont plus circulaires et uniformes autour de leur axe. Le chanoine refuse cette idée en rupture avec la doctrine d’Aristote.
La première ébauche d’un système, qui surmonte les difficultés rencontrées, est  publiée dans Le Commentariolus en 1509. Pour Copernic, l’astronomie doit expliquer les mouvements apparents des astres par des mouvements réguliers. Pour répondre au concept « douteux » d’équant introduit par Ptolémée, Copernic cherche une autre composition de cercles au moyen de laquelle l’uniformité du mouvement des planètes puisse être conservée. La solution qu’il propose exige que l’on admette sept postulats, et notamment que le centre de la Terre ne soit pas le centre du monde, mais seulement le centre des graves, c’est-à-dire le lieu ou tend « naturellement » l’élément « terre » qui est le plus lourd et le centre du mouvement lunaire et que de plus, le centre du monde soit au voisinage du Soleil.

Les sept postulats sont notamment :
1) il n’y a pas un centre unique pour tous les orbes ou sphères célestes, 2) le centre de la Terre n’est pas le centre du monde, mais seulement le centre des graves et le centre de l’orbe lunaire, 3) tous les orbes entourent le Soleil qui se trouve pour ainsi dire au milieu d’eux tous, et c’est pourquoi le centre du monde est au voisinage du Soleil, 4) et 5) expliquent que la distance Terre-Soleil est insignifiante comparée à celle qui sépare ce dernier de la sphère des Fixes et que le mouvement commun des phénomènes célestes est dû non pas au mouvement du firmament mais à celui de la Terre, 6) le Soleil est immobile. Son mouvement apparent n’est que la projection sur le ciel du mouvement de la Terre, 7) les mouvements rétrograde et direct qui se manifestent dans le cas des planètes ne proviennent pas de celles-ci, mais de la Terre. Le mouvement de la Terre seule suffit donc à expliquer un nombre considérable d’irrégularités apparentes dans le ciel.

Le Commentariolus décrit ensuite les mouvements des sept planètes et termine par cette déclaration : « Mercure se meut sur sept cercles, Vénus sur cinq, la Terre sur trois et autour d’elle la Lune sur quatre, Mars enfin, Jupiter et Saturne chacun sur cinq. Trente quatre cercles suffisent donc pour expliquer la structure entière du monde ainsi que la danse des planètes ».

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:08

La diffusion des idées de Copernic

Le Commentariolus, malgré sa portée intellectuelle, ne semble pas avoir eu beaucoup d’impact ; ce n’est que vingt ans après, en 1533, que le chancelier autrichien Widmanstadt fait un exposé de la nouvelle astronomie au pape Clément VII à Rome. Le pape le félicite et ne semble pas avoir été choqué par le nouveau système cosmologique, peut-être à cause des termes « hypothèses » et « assomptions », mais aussi parce que personne ne vit à ce moment les implications du système.

En 1539, un jeune professeur de l’Université de Wittenberg, Georg Joachim Rheticus, se rend auprès de Copernic et est immédiatement conquis par le maître et sa pensée. Aussi peu après son arrivée, il écrit un rapport au mathématicien et astronome Johann Schöner (1477-1547). C’est la célèbre Narratio Prima où Rheticus parle en termes géocentriques pour ne dévoiler l’héliocentrisme qu’en milieu de texte. Il pose le problème de la huitième sphère (censée être animée, selon Ptolémée, d’un mouvement de titubation et de révolution pour rendre compte de la précession des équinoxes) et finit par montrer que la mobilité de la terre résout ce problème.

Grâce à son exposé, le cosmos de Copernic est devenu lisible et s’organise en un système, dépourvu de tout « bricolage », qui permet de produire des résultats. En particulier, dès qu’on connaît la période de révolution d’une planète, on peut en déduire sa distance. En adoptant cette démarche et un langage familier aux savants, Rheticus a pris une part importante dans la diffusion de l’héliocentrisme : sa Narratio Prima constitue un premier exposé de l’œuvre de Copernic et fut à l’origine de l’édition du De Revolutionibus à Nuremberg en 1543, que Copernic avait jusque là refusé de publier.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:08

Le De Revolutionibus orbium coelestium

La première édition du De Revolutionibus orbium coelestium paraît donc à Nuremberg en 1543, année de la mort de Copernic. Le livre ne fut pas un succès de librairie. Il n’y eut en effet que quatre réimpressions en quatre cents ans. L’ouvrage est très difficile à lire, ce qui explique sans doute en partie cet échec.

Le De Revolutionibus se divise en six livres. Le premier contient un plan général de la théorie et deux chapitres sur la trigonométrie des sphères. Le troisième concerne les mouvements de la Terre ; le quatrième les mouvements de la Lune ; le cinquième et le sixième ceux des planètes. On peut résumer ainsi les principes fondamentaux de l’ouvrage : « L’univers occupe un espace fini, borné par la sphère des étoiles fixes. Au centre, se trouve le Soleil. La sphère du Soleil et celle des étoiles fixes sont immobiles. Autour du Soleil tournent les planètes Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter et Saturne, dans cet ordre. La Lune tourne autour de la Terre. La révolution diurne apparente du firmament est due à la rotation de la Terre sur son axe. Le mouvement annuel apparent du Soleil sur l’écliptique est dû à la révolution annuelle de la Terre sur son orbite. Les arrêts et reculs des planètes sont dus à la même raison. Les irrégularités des saisons ont pour cause « les librations » (oscillations) de l’axe terrestre ».

Pour Copernic, la terre a donc un mouvement triple : la rotation diurne, la révolution sur son orbe et la libration. Par ailleurs, il y a deux points fixes : le soleil et les étoiles fixes. En plaçant le Soleil au centre du monde en vertu de sa dignité, Copernic bouleverse entièrement la hiérarchie des lieux du cosmos médiéval et antique, dans lequel la place centrale n’est aucunement la plus honorable, mais au contraire la plus indigne.

La controverse

La publication par Copernic, en 1543, du De Revolutionibus orbium coelestium  a ouvert une brèche dans le système aristotélo-ptoléméen. Mais cela ne suffisait pas pour qu’il soit légitimement adopté par tous

Fin du XVIe – début du XVIIe siècle

La publication par Copernic, en 1543, du De Revolutionibus orbium coelestium  a ouvert une brèche dans le système aristotélo-ptoléméen. Cela ne suffisait pas pour qu’il soit légitimement adopté par tous.

L’intérêt pratique de l’astronomie résidait en effet essentiellement dans l’établissement de tables calendaires précises, fondées sur le mouvement des astres : or, les tables fondées sur la théorie copernicienne ne présentaient pas à cet égard plus de précision que celles qui étaient obtenues à partir de l’Almageste. Le De Revolutionibus était en outre difficile à comprendre, à exploiter dans la pratique et la réalité du mouvement de la terre sur elle-même et autour du soleil demeurait presque unanimement rejetée comme absurde du point de vue physique.

Aussi la vision géocentriste restait très largement majoritaire au XVIe siècle. C’est uniquement en tant qu’hypothèse mathématique, destinée à sauver les phénomènes, que l’héliocentrisme était le plus souvent considéré comme pertinent. Seuls quelques savants débattent de cette nouvelle vision du monde, défendent ou réfutent les idées coperniciennes. Parmi eux Tycho Brahé.

Le compromis géohéliocentriste de Tycho Brahé

Tycho Brahe (1546-1601) a été l’un des plus grands observateurs de son époque. Il produit son premier résultat en astronomie lorsque, dans la soirée du 11 novembre 1572, il remarque une étoile plus brillante que Vénus au nord-ouest de Cassiopée,  à un endroit où la veille il n’y avait aucun astre. Cet évènement astronomique d’importance amène Tycho à publier au début de l’année 1573, le célèbre De Nova Stelladans lequel il montre que l’étoile est plus éloignée que ne le prétendent les savants dans la mesure où elle ne présente pas de parallaxe

Tycho affirme qu’il ne peut pas s’agir d’une comète mais d’une étoile appartenant à la huitième sphère, celle des étoiles fixes. Cette interprétation contredit un axiome fondamental de la science aristotélicienne qui assure que le monde supralunaire n’est soumis à aucun changement.

Pourtant, même si Tycho semble s’opposer à certains aspects de la philosophie des Anciens (bien qu’en 1572 il voie dans cet événement davantage « un miracle » que le cours ordinaire de la nature), il n’adhère pas pour autant à la théorie héliocentrique.

Ses arguments contre le système copernicien seront notamment d’ordre observationnel. Si le déplacement annuel des étoiles fixes est de l’ordre de 1’ d’arc, alors celles-ci sont si éloignées qu’il existe un vaste espace rempli de rien, entre les planètes externes et le firmament, ce qu’il trouve absurde parce que dépourvu de finalité. Par ailleurs, si le diamètre apparent des étoiles fixes est de l’ordre de 1’ d’arc, c’est à dire aussi grand que leur déplacement annuel, cela signifie que lesdites étoiles sont aussi grandes que l’orbite de la Terre autour du Soleil, ce qui lui semble impossible.
En 1588, Tycho Brahe publie le De Mundi Aetherei Recentioribus Phaenomenis, liber secundus dans lequel il expose une étude de la comète de 1577 et propose, en réaction contre le système copernicien, son système géohéliocentrique, dans laquelle la Terre est encore immobile, centre de l’orbite du soleil. Le Soleil est le centre des orbites des autres planètes. Les orbites de Venus et de Saturne sont plus petites que celle du Soleil. L’orbite de Mars coupe celle du Soleil. En 1588, Tycho Brahe n’attache plus les planètes à des sphères solides.
   
Tycho Brahe était un personnage haut en couleur qui n’hésitait pas à railler et à se moquer de ses adversaires, et notamment les partisans de Copernic, Giordano Bruno et Michel Maeslin. Ainsi, dans une lettre datée du 17 août 1588 et adressée à Christoph Rothmann, Tycho Brahe dénonce les idées d’un certain « Jordan le Nul » (Jordanus Nullanus) sur la question de la matière du Ciel. En réalité, il s’agit d’un jeu de mots désignant Giordano Bruno (1548-1600) et Nola, sa ville natale (Jordanus Nollanus). Dans cette même lettre, Brahe traite par la dérision les travaux de Michel Maestlin (1550-1631) sur les éphémérides.

(Source : cite.sciences)

--Message edité par Godomer de Crest le 2009-06-18 17:13:53--
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Message18 Juin 2009, 15:09

Après Copernic, Bruno et l’univers infini

Maestlin et Bruno, tout en étant contemporains du danois, défendent des points de vue cosmologiques différents puisqu’ils se rallient à la doctrine de Copernic.En effet, dans la préface de la Narratio Prima de 1596, Maestlin réaffirme par deux fois l’immobilité de la sphère des fixes (qui implique la mobilité de la Terre).
Dès 1582, Giordano Bruno semble avoir admis la mobilité de la terre, mais le monde est encore formé d’un centre unique et d’un ciel unique étoilé. Cette conception d’un monde qui nous enferme comme dans une prison, Bruno va la rejeter en 1584 dans la Una et dans le De l’infinito universo e i mondi, textes dans lesquels il multiplie les critiques à l’égard de la sphère des fixes conservée par Copernic qui « n’a fait qu’avancer » vers la nouvelle philosophie.
L’originalité de Bruno éclate dans sa conception d’un univers positivement infini, produit nécessaire d’une cause infinie et peuplée de mondes également en nombre infini ainsi que dans sa vision des étoiles innombrables comme autant de soleils avec un système planétaire propre.
L’héliocentrisme devient un principe cosmologique
Dans la génération suivante qui s’ouvre sur le XVIIe siècle, les réflexions de Kepler et les expériences de Galilée continueront d’agrandir la brèche ouverte dans la philosophie des Anciens. L’Eglise entre également dans ce nouveau débat qui mêle des aspects philosophiques et théologiques.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:09

Kepler et le secret géométrique du monde

Le résultat des premières méditations de Kepler fut la publication du Mysterium Cosmographicum en 1596 dans lequel le savant affirme que le système de Copernic est vrai et qu’il permet, à l’inverse du système de Ptolémée, d’expliquer certaines irrégularités apparentes des mouvements planétaires, par le seul mouvement de la Terre.

De plus, Kepler tente de comprendre les proportions du monde qui demeure, selon lui, un globe immense mais fini, qu’il conçoit comme un emboîtement de sphères porteuses des épicycles coperniciens, et qui circonscrivent les cinq polyèdres réguliers décrits par Platon dans le Timée. L’orbe de Saturne circonscrit un cube où s’inscrit l’orbe de Jupiter, qui circonscrit au tétraèdre où s’inscrit l’orbe de Mars, et ainsi de suite. Kepler calcule ainsi selon ce modèle les proportions mutuelles des orbes, c’est à dire les rapports des distances planétaires moyennes au Soleil et constate qu’elles s’accordent approximativement avec les données produites par Copernic.

Le Mysterium Cosmographicum n’a pas eu de postérité en science mais il nous montre à quel point la pensée de Kepler est régie par une conception mathématique de l’Univers.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:10

L’Astronomia nova

L’ouvrage, paru en 1609, défend une astronomie nouvelle : Kepler abandonne le principe qui prévaut depuis deux mille ans, selon lequel les corps célestes sont mus d’un mouvement circulaire. Il explique le mouvement également par l’action d’une force physique et formule les deux premières de ses trois lois fondamentales : d’une part, les planètes décrivent des trajectoires elliptiques dont le Soleil est un foyer, d’autre part, le mouvement de chaque planète est tel que le segment de droite reliant le soleil et la planète balaie des aires égales pendant des durées égales.

C’est à partir de l’étude du mouvement de la planète Mars que Kepler modifie le système copernicien en transférant l’origine des orbites planétaires dans le Soleil lui-même et en conférant aux planètes une vitesse variable qui est fonction des distances entre les planètes et le Soleil. Par des considérations géométriques assez complexes, Kepler finit par renoncer à la trajectoire circulaire des planètes au profit d’une trajectoire ovale, puis elliptique.

Il est difficile, pour l’homme du XXIe siècle, de prendre la mesure d’un tel résultat. Ayant parcouru « de nombreux chemins » (y compris ceux des Anciens), Kepler ne parvient à l’amélioration des méthodes du calcul astronomique qu’en introduisant les causes physiques du mouvement des planètes (ce que ne fait pas Tycho Brahe). Mais cela s’effectue au prix d’un bouleversement brutal de la théorie de Copernic. En effet, le chanoine polonais n’avait pu se départir de « la figure parfaite » du cercle. La domination de cette figure tutélaire et géométrique conduira les astronomes d’occident à imaginer au cours des siècles des constructions, qui nous paraissent aujourd’hui invraisemblables, et dont l’élément fondamental sera toujours le cercle. Il fallait donc à Kepler une foi inébranlable dans la raison et les mathématiques pour se débarrasser de ce lourd héritage.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:11

La troisième loi de Kepler

L’Epitome (1618) et le Harmonia mundi (1619) précisent et confirment les découvertes de l’Astronomia Nova, mais surtout énoncent le troisième loi de Kepler (le carré de la durée de la révolution d’une planète autour du Soleil est proportionnel au cube du grand axe de l’orbite). L’Epitome, l’œuvre la plus mûre de Kepler, présente sa conception générale du Cosmos. Kepler tente une explication de la cause du mouvement des planètes par les « rayons moteurs » du Soleil qui attirent la partie amie de la planète et en repoussent la partie ennemie. Pour Kepler, l’action du Soleil sur les planètes ne peut être mutuelle (comme dans le cas de deux aimants), sinon le Soleil perdrait sa place au centre du monde. Les planètes sont constituées de fibres magnétiques. La direction de ces fibres conditionne l’attraction ou la répulsion de la planète par le Soleil, ce qui permet à Kepler de réaffirmer la trajectoire elliptique de l’astre errant.

Si l’œuvre de Kepler a contribué à renforcer l’héliocentrisme et a été déterminante dans la compréhension des mouvements planétaires, grâce à l’ellipse, en rompant avec le dogme de la perfection des mouvements circulaires, elle ne s’est pas retrouvée au cœur de la controverse héliocentrique. C’est autour de la figure de Galilée (1564-1642), homme au caractère passionné, que le débat atteint son paroxysme, où se mêlent savants, philosophes, princes et hauts dignitaires de l’Eglise.
L’affaire Galilée

Lorsqu’il est nommé professeur de mathématiques à Pise, en 1589, Galilée entre dans un milieu intellectuel où règnent la physique et la cosmologie d’Aristote, où chaque chose est ordonnée en vue d’une fin et où les mathématiques n’ont pas encore leur place. Le système de Copernic y est toléré à titre de pure hypothèse de calcul, mais son statut est précaire et ambigu.

Pendant ses trois années à Pise, Galilée travaille sur le mouvement des corps : c’est à cette époque que certains de ses biographes, et notamment Viviani, ont propagé l’épisode de la chute des corps depuis la tour de Pise. Cette scène au cours de laquelle Galilée, expérimentateur, interroge la nature, a depuis largement été contestée par les historiens des sciences.

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:12

Le Messager céleste et la critique de la physique aristotélicienne

Galilée apprend en 1609 l’existence d’une lunette déjà utilisée par les Hollandais. Il parvient à s’en procurer un exemplaire, à l’améliorer et à en revendiquer la paternité. Il rentabilise l’invention en organisant des démonstrations. Dans le même temps, il intensifie ses contacts avec Florence où le Grand Duc Cosme II de Médicis se montre très intéressé. Galilée en conçoit un modèle qui grossit plus de vingt fois et, le dirigeant vers la Lune et les étoiles, y découvre des phénomènes jusque là insoupçonnés : le relief de la Lune et les satellites de Jupiter. En 1610, il consigne ses observations par écrit et envoie le texte imprimé, le Messager céleste, précédé d’une épître dédicatoire, à Cosme II . Le 10 juillet 1610, le Grand Duc nomme Galilée professeur de mathématiques à l’université de Pise, sans obligation de résidence, et philosophe et mathématicien de la cour de Florence.
Pour les aristotéliciens, ces découvertes ont des implications considérables. Pour eux, le monde sidéral est immuable et parfait. Si la Lune présente les mêmes imperfections que la Terre et si Jupiter a quatre satellites qui tournent autour d’elle, montrant ainsi que la Terre n’est pas le seul centre du monde, c’est tout le cosmos d’Aristote qui est remis en cause.

Galilée, même s’il ne prend pas ouvertement parti pour Copernic dans le Messager céleste, ne laisse aucune ambiguïté sur ses opinions qui allaient à l’encontre des idées des astrologues. Au XVIIe siècle, les éphémérides étaient couramment utilisées pour le calcul astrologique. Or, en introduisant dans le ciel des objets célestes nouveaux, dont la position précise à un moment donné était très difficile à déterminer, Galilée plaçait les astrologues dans une délicate situation, ruinant tous leurs horoscopes précédemment établis.

Aussi pour contrer Galilée, ses adversaires vont considérer ces nouveaux corps célestes comme des objets insignifiants en dévalorisant ainsi la découverte la plus spectaculaire qui plaidait en faveur de l’héliocentrisme. Dans sa Discussion avec le messager céleste, parue en 1610, Kepler vient au secours de Galilée et montre par des arguments cosmologiques que l’existence des satellites de Jupiter ne remet pas en cause l’astrologie.

En 1611, Galilée entreprend un voyage à Rome dans le but de rallier l’Eglise à ses découvertes et de faire taire toutes les réticences. La reconnaissance de ses idées mettrait fin aux polémiques. Rome concentre en effet toutes les autorités en matière religieuse et culturelle. Le voyage est un succès. Le pape Paul V accorde une audience à Galilée que les jésuites, les cardinaux et les savants s’empressent également de rencontrer. Pourtant, un jésuite éminent, théologien du pape et consulteur du Saint-Office, qui peut être considéré comme « le gardien de la doctrine », le cardinal Robert Bellarmin (1542-1621) est inquiet. Il demande aux mathématiciens du Collège Romain de lui fournir un avis sur les découvertes de Galilée. Ceux-ci confirment, par la voix d’un de leurs plus illustres savants, Christophe Clavius (1537-1612), les découvertes du savant pisan.


Bellarmin se tourne alors vers le Saint-Office et demande à cette institution d’enquêter sur d’éventuelles sympathies de Galilée pour des doctrines hétérodoxes. Bellarmin déplace ainsi la question des découvertes de Galilée du domaine de la philosophie naturelle sur le terrain doctrinal. Mais le Saint-Office comme le Collège Romain blanchissent le savant qui gagne en popularité.

A partir de 1613, les débats qui impliquent Galilée dérivent de la science pure à la théologie. Dans sa lettre sur les taches solaires (1612), Galilée concluait à la rotation du Soleil. Il fallait donc, pour les anti-galiléens, trouver un motif de contre-attaque. Celui-ci viendra de « l’impossibilité de concilier l’héliocentrisme et les Textes sacrés ». Le 20 décembre 1614, le dominicain Tommaso Caccini (1574-1648) s’en prend violemment à l’opinion copernicienne au cours d’un prêche commentant le chapitre X de Josué, dans lequel celui-ci, pour avoir le temps de mieux exterminer les Amorrhéens, demande au Soleil de s’arrêter (ce qui donne une preuve de la mobilité de l’astre autour de la Terre selon le théologien). Mais Galilée répond à cette attaque en affirmant qu’on ne pouvait interpréter les Textes Sacrés à la lettre sans entrer en contradiction avec des vérités naturelles démontrées, et que la Bible n’a écrite que pour être mieux comprise du plus grand nombre.

En février 1615, Lorini, un confrère de Caccini, saisit directement le préfet de la congrégation de l’Index. Le 12 avril 1615, le cardinal Bellarmin fait connaître la position officielle de l’Eglise : 1) le recours à l’héliocentrisme permet de sauver les apparences mieux qu’en posant les excentriques et les épicycles et ne présente pas de danger dès lors que l’on se borne à parler d’hypothèse de travail, 2) l’interprétation des passages des Textes bibliques où il est question de la Terre et du Soleil est contraire au concile de Trente « qui interdit d’interpréter les Ecritures contre l’avis unanime des saints pères ».

(Source : cite.sciences)

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Message18 Juin 2009, 15:12

La condamnation de 1616

Averti par une lettre de Foscarini (1565-1616), favorable au système de Copernic, Galilée s’apprête à répliquer, malgré les avertissements de certains amis et admirateurs comme le prince Federico Cesi (1585-1630), fondateur de l’Academia dei Lincei, ou le cardinal Maffeo Barberini (1568-1644), futur pape Urbain VIII.
Néanmoins, Galilée poursuit l’escalade en publiant une lettre publique de quarante pages le 12 mars 1615 à Christine de Lorraine, la Grande Duchesse de Toscane. Il s’agit d’un véritable manifeste, écrit en langue vulgaire et non en latin, portant le débat scientifique hors du milieu savant. Galilée contredit en tout point la position de Bellarmin en affirmant notamment que Copernic « range la mobilité de la Terre et l’immobilité du Soleil parmi les suppositions premières et vraies ». Pour Galilée, la théorie de Copernic ne peut être considérée comme une hypothèse de travail, mais présente, au contraire, une réalité physique incontestable.

L’Eglise catholique romaine, traumatisée par le schisme protestant, est portée à la réaction, à la reconquête des esprits ébranlés par la Réforme et à la mobilisation des énergies contre l’hérésie. Elle ne peut donc se permettre un débat qui remettrait en cause les certitudes simples.
Pourtant, Galilée, pressé d’en finir, se rend à Rome, soutenu par Cosme II, convaincu que l’Eglise ne peut condamner une vérité scientifique qui finira par s’imposer. Mais à Rome, l’atmosphère euphorique de 1611 a cédé le pas au doute et aux visages fuyants.


Le 24 février 1616, le Saint-Office rend sa sentence et condamne Copernic et l’héliocentrisme en censurant l’idée d’une Terre mobile autour du Soleil immobile. Les ouvrages de Copernic, de Foscarini et tous les livres enseignant la même doctrine de l’héliocentrisme sont interdits et mis à l’index des livres prohibés. Le cardinal Bellarmin convoque Galilée et lui communique la décision du Saint-Office lui interdisant de soutenir désormais la théorie copernicienne.

Néanmoins il publiera en 1632 le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, plaidoyer en faveur de l’héliocentrisme. Un procès s’ouvrira à Rome en avril 1633. Galilée sera condamné le 22 juin et devra abjurer ses idées héliocentriques suspectes d’hérésie et son Dialogue sera interdit.

Cette condamnation sèmera la crainte dans les milieux intellectuels, mais l’ancienne vision du monde est définitivement ébranlée et cèdera peu à peu la place à l’astronomie nouvelle, basée sur les observations et  indépendante de la religion.

(Source : cite.sciences)

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Message27 Juin 2009, 15:53

a cloturer merci
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