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Message24 Août 2014, 13:58

L’horlogerie a-t-elle tué les heures inégales ?

Emmanuel Poulle Bibliothèque de l'école des chartes Année 1999 Volume 157 Numéro 157-1 pp. 137-156

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 7_1_450963
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Message07 Sep 2014, 21:04

Temps et horloges au Moyen Age
Time and Clocks in the Middle Ages

http://www.medievalists.net/2014/04/20/ ... ddle-ages/

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Message21 Nov 2014, 22:54

Le cadran solaire de poche pliable, en buis, trouvé dans les fouilles de Tours (longueur 37 mm , largeur 34 mm , épaisseur de 8.5 mm une fois replié et fermé

http://www.inrap.fr/userdata/c_bloc_fil ... -mille.pdf
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Message22 Nov 2014, 12:25

cadran_solaire.jpg

Le cadran solaire portatif en laiton du puits du château fort de Logne (33 mm de diamètre)

Le puits du château fort de Logne (Province de Liège, Belgique), de 56 m de profondeur et de 2.5 m de diamètre, a été totalement comblé suite à la démolition du site au XVIe siècle. Son dégagement, commencé en 1973, a pris plus de 30 ans. Il a nécessité la mise en place d’une installation complexe et une patience à toute épreuve. Ce travail de longue haleine a finalement été récompensé, puisque le fond du puits recelait des céramiques, des tonneaux et des seaux, de la vaisselle de bois (environ 320 récipients) et de métal, des dizaines de récipients en étain, un cadran solaire portatif... mais aussi de nombreux squelettes de chats et de chiens.
De grosses pièces de bois, conservées dans le fond du puits grâce à la présence de l’eau, ont été datées par dendro-chronologie des années 1484-1485. Leur étude minutieuse a permis de reconstituer la machinerie de puisage, qui contenait notamment une grande roue à écureuil pour entraîner les lourds seaux d’eau.

Vivement la publication de l'ensemble après les longs travaux de restauration et de conservation que tous les éléments organiques et métalliques vont nécessiter.

http://docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAW/12/116.pdf
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Message14 Mars 2015, 05:19

Avec l'ensemble de cette série de posts, Léothérick qui m'avais demandé en MP: Bonjour Drapier, Aurais-tu de la documentation sur les premières horloges médiévales en France, Angleterre, Europe au XIVe siècle ?... devrait être content

Relojes y campanas. El cómputo del tiempo en la Edad Media
Horloges et cloches. Le calcul du temps au Moyen Age

de María Luz-Rodrigo-Estevan
in El Ruejo. Revista de Estudios Históricos y Sociales, 2 (1996), pp. 93-130

La vie de l'homme médiéval se trouve encadrée par les rythmes agraires annuels, par le temps chrétien et, à partir du XVe siècle par les horloges mécaniques et appelé "heure exacte", de clairs exposants de l'évolution politique, sociale, économique et culturelle des villes européennes. Centré sur la petite ville de Daroca, ce travail étudie l'importance du contrôle du temps de la part de l'oligarchie dirigeante (à travers les sons d'horloges et des cloches et la promulgation de textes normatifs) et la perception individuelle que les Darocenses ont non seulement de leur temps propre (individuel) mais aussi du temps collectif de la société dans laquelle ils se trouvent immergés.


page 111: miniature flamande du XVe siècle dans laquelle quelques instruments pour mesurer le temps sont représentés:
- un astrolabe (de taille anormalement grande et accroché jute derrière les épaules du personnage assis à gauche),
- trois horloges: l'une (à gauche)avec un quadrant à une seul aiguille et une double numérotation, de fois de I à XII, une autre avec carillon (sur la droite des personnages) et la dernière, posée sur la table (à droite) qui fonctionne à l'aide d'un contrepoids)
- un cadrant solaire portatif (posé sur la table, au fond, vers l'angle de la pièce)
- un cadran portatif équatorial/équinoxial. (posé à droite, sur la table)
- un astrolabe quadrant (accroché à la table au premier plan)


note d'ajout de ma part : 'il s'agit du manuscrit dit de "L’Horloge de Sapience", on ne connait pas le nom de l'enlumineur.

Le manuscrit original "Horologium Sapientiae" est écrit par le moine dominicain Heinrich Seuse (Henri Suso) vers 1334.

La première traduction Française est de 1389.

Cette enluminure a permis de dater de la première moitié du XVe siècle certains instruments que l’on pensait être plus tardifs.

Manuscrit de la Bibliothèque royale de Belgique, ms. IV 111, f. 13v .

Henri Suso, Horloge de sapience, Bibliothèque royale de Belgique, ms. IV 111, f. 13v.jpg

Henri Suso Horloge de sapience, Bibliothèque royale de Belgique, ms. IV 111, f. 13v.jpg



https://www.academia.edu/2972866/Reloje ... edia_1996_
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Message14 Mars 2015, 05:47

Horloges et horlogers catalans à la fin du Moyen Age

de Jeanne Vielliard
in Bulletin Hispanique Année 1961 Volume 63 Numéro 63-3-4 pp. 161-168

http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _63_3_3709
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Message14 Mars 2015, 06:01

Artisan ou artiste entre France et Italie ? Le cas de Guglielmo Monaco (Guillaume Le Moine) à la cour de Naples au xve siècle
Artigiano o artista tra Francia e Italia ? Il caso di Guglielmo Monaco alla corte di Napoli

de Joana BARRETO
in revue : Laboratoire italien : politique et société, p. 301-328

voir le chapitre: La réussite d’un homme polyvalent
vous y trouverez des renseignements sur cet horloger du milieu du XIVe siècles, sur ses réalisations et sur la profession d'horloger

http://laboratoireitalien.revues.org/621
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Message14 Mars 2015, 06:22

Horloges astronomiques au tournant du XVIIIe siècle :
de l’à-peu-près à la précision

de Charles-Henri EYRAUD
thèse Université Lumière Lyon 2, 2004, 383 pages

en fait la thèse a une grosse partie historique commençant aux origines de la mesure du temps et sur les horloges du moyen-âge.

Nous nous proposons d’étudier l’horloge astronomique de la cathédrale Saint-Jean de Lyon et de montrer que sa construction et son évolution du XIVe au XVIIe siècle résultent d’une longue tradition d’observation des phénomènes naturels et d’innovation dans la construction de mécanismes permettant de se repérer dans le temps, tradition née avec les Égyptiens, transmise par les Grecs puis les Arabes à l’occident latin. Nous détaillerons tout d’abord les clepsydres égyptiennes, premiers témoignages des efforts de l’humanité pour trouver un dispositif synchrone au mouvement du Soleil. Les horloges à eau grecques et romaines prolongeront cette étude. Une étape sera franchie lorsque les Grecs et les Romains élaboreront des dispositifs visuels et sonores marquant certains instants de la journée et imagineront des sphères mécanisées reproduisant les mouvements du ciel. Les Arabes reprendront avec une habileté extrême cette tradition des mécaniciens grecs en particulier dans les pays du Moyen-Orient, au Maghreb et en Espagne.
Nous nous proposons aussi de mieux connaître les débuts de l’horlogerie en Europe et l’horloge astronomique de la cathédrale Saint-Jean de Lyon sera l’objet de toute notre attention. Nous présenterons le contexte géographique et politique dans lequel elle fut construite et nous développerons son étude artistique et technique. Nous ferons également l’inventaire de tous les témoignages des Archives la concernant. Nous dessinerons les étapes de son évolution de 1379, premier témoignage de l’existence d’une horloge à la cathédrale Saint-Jean jusqu'à la fin du XVIIe siècle qui la laissa telle que nous la voyons aujourd’hui. Nous étudierons aussi les dispositifs techniques qui ont accompagné son évolution : les systèmes de régulation à foliot et le pendule

Charles V avait déjà en 1359 fait construire une horloge sonnant les heures dans son château de Vincennes puis aussi ses résidences de Saint-Pol, Beauté-sur-Marne (1377), Montargis (1380). C’est lui qui en 1370 fit venir Henri de Vic pour construire la première horloge publique de Paris, l’horloge du Palais. Il accorda aussi des subventions pour les horloges des villes de Sens, Noyon, Avignon.
Le Roi Charles VI encouragea aussi vivement la construction d’horloges publiques dans son royaume, à Lyon en particulier

et aussi une grosse bibliographie sur tout ce qui touche à la mesure du temps à travers les âges :content-29: :content-29:

http://www.ens-lyon.fr/RELIE/Cadrans/Mu ... Eyraud.pdf
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Message14 Mars 2015, 06:48

Mechanical clocks in the medieval Castilian royal court
Les horloges mécaniques à la cour royale de Castille au moyen-âge

de Victor Pérez Álvarez
in Antiquarian Horology, Volume 34, No. 4 (December 2013), pp. 489−502

L'horloge mécanique est venu à la péninsule ibérique dans la première moitié du XIVe
siècle, probablement par le royaume d'Aragon

https://www.academia.edu/5668347/Mechan ... oyal_court
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Message14 Mars 2015, 06:56

Mesure du temps et histoire des techniques : les débuts de l'horlogerie en Normandie (XIVe-XVIe siècles)

de Aurélie Désannaux
in Annales de Normandie, 2010/1 (60e année), Pages 27 - 70

L’apparition de l’horlogerie mécanique à poids est une des grandes évolutions de l’histoire de la mesure du temps et des techniques. Les premières horloges apparaissent à l’extrême fin du XIIe siècle pour se diffuser dans les villes d’Europe durant les siècles suivants [1]. Qu’en est-il en France et plus précisément en Normandie ?
( G. Dorhn-van Rossum, L’histoire de l’heure. L’horlogerie... [1])

http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=ANNOR_601_0027
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Message14 Mars 2015, 09:10

Il s’agit de l’aboutissement des travaux du séminaire du CETM sur les cloches et horloges, imaginaire de deux objets de la mesure du temps au Moyen-âge.
(CETM : Centre d'Études des Textes Médiévaux)

Cet ouvrage propose une approche de l’imaginaire associé aux objets de la mesure du temps. Il souligne la cohabitation au Moyen Âge de plusieurs représentations temporelles et l’ambivalence symbolique fondamentale des cloches et horloges, entre instabilité et régulation temporelle, menace et protection, croyances païennes et chrétiennes. Dans le genre romanesque et les formes poétiques médiévales, cloches et horloges reflètent moins l’essor d’un temps rendu abstrait par le décompte technique qu’une intériorisation croissante du temps par un homme qui cherche à s’en assurer la maîtrise pour conjurer l’angoisse de la mort.« Cloches et horloges dans les textes médiévaux »

Fabienne Pomel (dir.) ISBN 978-2-7535-2008-0 Presses universitaires de Rennes, 2012, www.pur-editions.fr

introduction de Fabienne Pomel, p 9 à 32 :content-29:

POUR UNE APPROCHE LITTÉRAIRE DES CLOCHES ET HORLOGES MÉDIÉVALES : RÉFLEXIONS MÉTHODOLOGIQUES ET ESSAI DE SYNTHÈSE

http://www.pur-editions.fr/couvertures/ ... 09_doc.pdf

dans le lien ci dessous, un compte rendu détaillé de l'ouvrage par Agata Sobczyk

http://peme.revues.org/5108
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Message14 Mars 2015, 11:02

Très intéressant cela nous donne une nouvelle approche !
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Message14 Mars 2015, 23:31

Merci Drapier,
Quel plaisir de découvrir de nouvelles choses chaque jour avec des passionnés !

Cordialement, Léothérick :content-29: :content-29: :content-29: :content-29: :content-29: :content-29:

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Message27 Mars 2015, 19:22

Les cloches en France au Moyen-Âge: Etude archéologique et approche historique

  
de Thierry Gonon
thèse, Université Lumière, Lyon II, 2002  :content-29: :content-29: :content-29: :content-29: :content-29: :content-29:

Les cloches de France sont actuellement très nombreuses et très partiellement inventoriées : leur nombre est évalué à près de 300 000 par la Société Française de Campanologie 1 . Cette évaluation prend en compte tous les ensembles campanaires de France, y compris les plus récents. En particulier, il inclut les carillons, le plus souvent du XIXe ou XXe siècle, qui peuvent être constitués de nombreuses cloches 2 . Le corpus médiéval est relativement important puisqu’il est constitué d’environ 500 cloches. Nous l’avons quelque peu renforcé à l’aide des structures campanaires 3 qui ont été découvertes lors des fouilles, principalement d’édifices religieux.

Le découpage géographique que nous avons adopté est la France continentale contemporaine et nous sommes conscients qu’il ne correspond en aucun cas à une réalité historique médiévale. Du point de vue culturel, cette entité a une existence un peu plus claire, même si elle regroupe les terres de langue d’oc et les terres de langue d’oïl. Notre découpage repose simplement sur la nécessité de disposer d’une grande quantité de données et d’avoir un domaine d’étude assez étendu pour pouvoir tirer quelques conclusions générales. Il est donc purement arbitraire.

Les cloches médiévales ou postérieures n’ont pour l’heure pas fait l’objet de véritables études synthétiques. Les principales questions que nous souhaitons traiter ici s’articulent autour de plusieurs sujets. Tout d’abord, si les cloches actuellement fabriquées ont de véritables qualités sonores, il convient de s’interroger sur les qualités sonores que les cloches médiévales pouvaient avoir, tant à nos yeux qu’à ceux des gens du Moyen Age. Si cet aspect a déjà été partiellement traité (voir par exemple VALLIER, 1895 qui indique les notes principales des différentes cloches qu’il présente), il n’a jamais été abordé sur une grande échelle. Les études existant sur cette question sont généralement des études locales ou de très rares travaux théoriques portant sur l’acoustique pure. Ces derniers sont de plus des travaux assez anciens. Pour traiter des qualités sonores des cloches, plusieurs moyens s’offrent à nous : l’étude sonore réelle sur la base d’un enregistrement ; l’étude des formes des cloches et des techniques de fabrication ; mais également l’observation des découvertes archéologiques de structures campanaires ou des textes médiévaux.

La deuxième question importante est la place de la cloche dans la société. En effet, en tant qu’instrument d’appel convoquant aux différents offices qui est sa première fonction, elle devient un véritable acteur de la vie religieuse et son baptême lui fait atteindre une place particulière. C’est le seul instrument à recevoir un tel sacrement sans doute presque dès l’origine de son utilisation comme instrument liturgique. Elle est donc une sorte d’intermédiaire entre Dieu et les hommes. La cloche met entre autres en jeu deux catégories assez différentes de personnes : les fondeurs et ensuite les sonneurs. Les clercs sont très concernés puisque la cloche rythme leur vie ; les laïcs également, la cloche sonnant de nombreux moments de la vie publique en dehors des rythmes liturgiques : marchés, tocsins, … La cloche intervient donc à tous les niveaux ou presque de la société médiévale. Pour étudier cet aspect, nous disposons, outre le corpus des cloches relevées, des données écrites, textes et archives, et de l’iconographie peu abondante mais riche d’informations.

Le troisième but important de ce travail est de préciser les grandes périodes de l’art campanaire. Notre période d’étude est assez vaste puisqu’elle court du Haut Moyen Age à la fin du XVe siècle et le domaine d’étude s’étend sur la France entière. L’un des problèmes les plus importants, déjà souvent abordé mais jamais de façon complète 4 , est celui de l’apparition des cloches dans la pratique religieuse chrétienne. Nous aborderons cette question en nous appuyant tant sur les textes dispersés dans des publications variées que sur les vestiges encore existants. Les corpus que nous avons utilisés regroupent un total de cinq cent onze cloches, deux cent soixante-huit fondeurs plus ou moins documentés et soixante-dix installations temporaires de fondeurs (ou structures campanaires).

Pour répondre à ces questions, nous organisons notre réflexion en trois parties. Dans un premier temps, nous présentons en détail les différentes sources utilisées, tant textuelles que les ensembles de cloches encore existantes, les moules de cloche découverts en fouilles, etc… tout en définissant la cloche et le vocabulaire technique associé. Nous nous penchons également sur les relations des cloches et de la musique médiévale, en précisant ce qu’est la musique médiévale, tant du point de vue théorique que pratique.

Les deux développements suivants reprennent une distribution chronologique. Outre les aspects typologiques, nous abordons les aspects sociologiques des cloches et leur évolution au cours du Moyen Age. Les deux périodes majeures qui sont mises en évidence sont d’une part le Haut Moyen Age et la période romane, qui constitue la période de formation de l’art campanaire, et d’autre part le Bas Moyen Age, la période gothique durant laquelle l’art campanaire se développe véritablement pour devenir ce qu’il est actuellement.

Notes
1.
Société Française de Campanologie, association loi 1901 regroupant toutes les personnes intéressées et passionnées par les cloches sous tous leurs aspects.
2.
Un des plus grands carillons d’Europe se trouve à Chambéry (73) et comprend plus de 70 cloches.
3.
Nous entendons par structure campanaire les ateliers temporaires de fondeurs qui sont retrouvés lors des fouilles d’édifices religieux. En effet, jusque dans un XIXe siècle relativement avancé, la pratique de la fonte sur place s’est maintenue, principalement pour des raisons techniques : le transport d’une cloche était beaucoup plus délicat que le transport du métal non mis en forme.
4.
C’est-à-dire en prenant en compte l’ensemble de la documentation disponible.


Ce travail a cherché à montrer que les cloches médiévales, dont près de cinq cents sont encore conservées sur le territoire français, sont un élément permettant d’approcher la sociologie médiévale sous un angle peu abordé jusqu’alors. En effet, les cloches sont porteuses de messages liturgiques et aussi culturels qui sont les témoins des préoccupations majeures. Une véritable évolution existe dans tous les aspects que l’on peut aborder : forme, inscriptions et décors.

Les cloches sont apparues assez anciennement, dès l’Antiquité classique sous la forme de clochettes, et plus anciennement dans le monde extrême-oriental. L’utilisation de pièces de grande taille permettant la convocation du peuple, en particulier aux offices religieux, semblent remonter presque aux premiers temps de la chrétienté sortie de la clandestinité. Les premières traces textuelles remontent en effet à la fin du IVe siècle de l’ère commune et les écrits de Grégoire de Tours sont particulièrement instructifs.

Si les premières cloches, très exceptionnellement conservées, ne sont pas des pièces de grandes qualités sonores, mais des objets destinés à émettre un signal, très vite, la sensibilité musicale domine et l’on cherche à produire des pièces ayant des propriétés sonores les rendant agréables à l’oreille selon les goûts de la période. Dès l’An Mil, on rencontre des mentions textuelles allant dans ce sens. Après les errements des formes durant le Haut Moyen Age, la période romane marque un début de standardisation et dès le XIIIe siècle on observe des cloches ayant presque le profil actuel. Dès lors, on se place donc dans une forme qui ne connaîtra qu’un affinage de ces caractéristiques. Les principes acoustiques présidant à la formation des sons dans une cloche sont donc utilisés dès cette période même s’ils ne sont pas théorisés de façon très précise.

Les registres décoratifs se mettent en place également, tant dans leur position que dans leur thème, durant l’époque gothique.

en pdf ci-dessous

http://theses.univ-lyon2.fr/documents/l ... t/download
  
    
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