mémoire de teinture: voyage dans le temps
Publié: 08 Nov 2013, 15:17Mémoires de teintures: voyage dans le temps chez un maître teinturier
Dominique Cardon
CNRS éditions.
http://www.amazon.fr/M%C3%A9moires-tein ... que+cardon
Bleu, Ecarlate, Cramoisi, Pourpre, Prune, Noisette, Tabac, Café… Les noms de couleurs des anciennes étoffes semblent parler d’eux-mêmes. Et pourtant, que d’efforts, d’imagination et de raffinement dans le métier de teinturier ! Ce manuscrit du XVIIIe siècle, pieusement conservé par une ancienne famille de drapier du Languedoc, nous introduit dans cet univers où un secret bien gardé est souvent le gage de la réussite… Un trésor réunissant quatre précieux mémoires consacrés aux recettes de teintures que l’on fait alors "pour le Levant". Pour chacune des teintes, les échantillons correspondants : 177 pétales veloutés d’un fin drap de laine, à la fraîcheur éclatante. Ce carnet de teinturier ne comporte aucune signature, aucune date, aucune mention de lieu. De quoi inciter Dominique Cardon à mener l’enquête… Commentant et précisant le texte, l’éminente historienne des techniques nous guide sur les lieux de la manufacture royale de Bize, dans le Minervois, entreprise florissante au milieu du XVIIIe siècle, sur les traces d’un entrepreneur sémillant et attaché à la couleur de ses étoffes… Le premier traité publié sur la teinture des draps de laine écrit par un entrepreneur en activité.
Alors OUI, ce n'est pas "médiéval"....OUI, c'est XVIIIème!
Il n'empêche que nous avons des "recettes" et les échantillons couleurs.
Pour ceux qui veulent se lancer dans la grande aventure de la teinture, cet outil est précieux.
Tout simplement parce que, au XVIIIème, les couleurs sont encore "full naturelles", comme au Moyen Age (et avant, et encore avant...)
Pour ceux qui veulent se lancer dans les teintures al' médiévales:
- nous avons TRES peu de vrais livres de "recettes", encore moins avec les échantillons accrochés à côté.
- échantillons: il y a ceux des archives Datini et la dénomination de la couleur.. (mais pas les recettes...). Il n'y a pas non plus TOUTES les couleurs en échantillon.. (ni leur dénomination à côté).
- pas mal de recettes, au MA, n'étaient pas notées, elles étaient transmises oralement et par apprentissage du savoir-faire.
- les rares qui existent ne sont pas toujours précises quant aux quantités des divers produits, température exacte (on a pas encore non plus le thermomètre).
On sait, tout de même, qu'il y a eu des périodes charnières dans l'histoire de la teinture, DONT les grandes découvertes, amenant des produits des Amériques, puis de l'extrême Orient: ces recettes seront éliminées pour le MA (quoique.. des fois, faut se méfier et confronter avec les comptes d'importation). Des ressources ont disparu, ne fût-ce que la fameuse "pourpre" du murex purpuralis, victime avant même la chute de Constantinople, d'une sur-exploitation (millénaire) et donc de sa quasi disparition.
Idem, plus tardif, le kermés.
Enjoy!
Dominique Cardon
CNRS éditions.
http://www.amazon.fr/M%C3%A9moires-tein ... que+cardon
Bleu, Ecarlate, Cramoisi, Pourpre, Prune, Noisette, Tabac, Café… Les noms de couleurs des anciennes étoffes semblent parler d’eux-mêmes. Et pourtant, que d’efforts, d’imagination et de raffinement dans le métier de teinturier ! Ce manuscrit du XVIIIe siècle, pieusement conservé par une ancienne famille de drapier du Languedoc, nous introduit dans cet univers où un secret bien gardé est souvent le gage de la réussite… Un trésor réunissant quatre précieux mémoires consacrés aux recettes de teintures que l’on fait alors "pour le Levant". Pour chacune des teintes, les échantillons correspondants : 177 pétales veloutés d’un fin drap de laine, à la fraîcheur éclatante. Ce carnet de teinturier ne comporte aucune signature, aucune date, aucune mention de lieu. De quoi inciter Dominique Cardon à mener l’enquête… Commentant et précisant le texte, l’éminente historienne des techniques nous guide sur les lieux de la manufacture royale de Bize, dans le Minervois, entreprise florissante au milieu du XVIIIe siècle, sur les traces d’un entrepreneur sémillant et attaché à la couleur de ses étoffes… Le premier traité publié sur la teinture des draps de laine écrit par un entrepreneur en activité.
Alors OUI, ce n'est pas "médiéval"....OUI, c'est XVIIIème!
Il n'empêche que nous avons des "recettes" et les échantillons couleurs.
Pour ceux qui veulent se lancer dans la grande aventure de la teinture, cet outil est précieux.
Tout simplement parce que, au XVIIIème, les couleurs sont encore "full naturelles", comme au Moyen Age (et avant, et encore avant...)
Pour ceux qui veulent se lancer dans les teintures al' médiévales:
- nous avons TRES peu de vrais livres de "recettes", encore moins avec les échantillons accrochés à côté.
- échantillons: il y a ceux des archives Datini et la dénomination de la couleur.. (mais pas les recettes...). Il n'y a pas non plus TOUTES les couleurs en échantillon.. (ni leur dénomination à côté).
- pas mal de recettes, au MA, n'étaient pas notées, elles étaient transmises oralement et par apprentissage du savoir-faire.
- les rares qui existent ne sont pas toujours précises quant aux quantités des divers produits, température exacte (on a pas encore non plus le thermomètre).
On sait, tout de même, qu'il y a eu des périodes charnières dans l'histoire de la teinture, DONT les grandes découvertes, amenant des produits des Amériques, puis de l'extrême Orient: ces recettes seront éliminées pour le MA (quoique.. des fois, faut se méfier et confronter avec les comptes d'importation). Des ressources ont disparu, ne fût-ce que la fameuse "pourpre" du murex purpuralis, victime avant même la chute de Constantinople, d'une sur-exploitation (millénaire) et donc de sa quasi disparition.
Idem, plus tardif, le kermés.
Enjoy!