Et me plait en mon coeur
quand je vois forts chateaux assiégés
Et les palissades rompues et effondrées
Masses d'armes , épées, heaumes de couleur
ecus , nous les verrons tranchés et en pièces
Dés l'entrée du combat
Et maints vassaux frappés ensemble
Par où erreront à l'aventure
les chevaux des morts et des bléssés
Et quand au combat on sera entré
Que tout homme de bon lignage
Ne pense plus qu'à briser tête et bras
Car mieux vaut mort que vivant vaincu
je vous le dis , je ne trouve point autant des aveur
Dans le manger, le boire ni le dormir
Qu'a entendre le cri < à eux!>>
S"élever des deux partis , le hennissement des chevaux vides de cavaliers sous l'ombrage
Et les appels << au secours! au secours >>
Qu'a voir tomber par delà les fossés grands et petits sur l'herbe
Qu'a voir enfin les morts qui dans leurs flancs
ont encore les tronçons des lances , avec leurs pennons >>
Bertrand de born , ELOGE DE LA GUERRE