Et bien j'aime le développement à la Françoise Dolto du début, par contre je vais émettre une réserve quant à la fonction de la grammaire comme squelette de l'individu dans sa communication avec le monde et avec lui même, en effet celà supposerait que deux individus n'ayant pas la même grammaire ne peuvent pas communiquer, or sans prévaloir d'une communication d'ordre phylosophique on constate que la communication entre deux individus peut se faire sans l'usage de la parole et à plus forte raison sans l'usage de la grammaire.
Il conviendra donc de parler de communication écrite et c'est ce que tu soulignes en évoquant ces formes de langages comprenant peu de mots mais compensant par une richesse d'intonations, or l'intonation ne peut s'écrire, la langue parlée se différenciant alors de celle écrite et la richesse de l'une au détriment de la pauvreté de l'autre. L'orthographe correcte n'est pas une garantie de la rigueur de pensée de son auteur, il n'est qu'un apprentissage scolastique comme le dit Giovanni, soustraire l'individu à cet apprentissage ne fera pas de lui un inculte ou un penseur de deuxième zone, mais il va le forcer à entrer dans une catégorie de gens s'exprimant mieux par la parole que par le texte, celà n'influencera pas son jugement ni sa vivacité d'esprit, mais celà influencera le jugement que feront les lecteurs de ses textes. Le vocabulaire employé, primordial pour exprimer sa pensée, l'est encore plus pour celui qui va en prendre connaissance, seul un vocabulaire précis va pouvoir permettre la réception de l'idée à l'identique de ce qu'elle était pour l'auteur. Si l'explication est imprécise le lecteur ne pourra décripter le sens. Penser est une chose, écrire ce que l'on pense en est une autre, et que le lecteur sache exactement ce que l'on pense en lisant le texte ne peut se faire qu'avec le vocabulaire adéquat.
Nous en arrivons donc à ces langues que tu donnes et qui ont plusieurs mots différents pour décrire " les qualités de pluie " ou le bruit que fait la pluie qui tombe, ils remplacent alors une locution de votre langue, mais ces locutions font partie intégrante de la langue française, de son patrimoine culturel, et, somme toute, elles en sont aussi un des fleurons, j'adore les " oeil pour oeil " ou les expressions de " chien battu " c'est l'image qui prend le dessus sur le vocabulaire, et que c'est plus beau et plus descrïptif que d'employer " pour chaque action il y aura un retour proportionné et identique " ou une expression de " celui qui vient de recevoir une punition sans la mériter et qui ne comprend pas pourquoi on vient de le gronder ".
Sushi pour moi c'est pas important non plus, Giovanni est pour moi un garant de l'identité française, il poursuit la tradition de ce que vous appelez la "gouaille " , il donne son âme dans ses réalisations, dans ses remarques où se mêlent argot titi et pensée révolutionnaire, c'est pas le vocabulaire de Ronsard, ni de Beaumarchais mais celui d'Audiard, de Coluche, de Bedos, de la France qui avance mais qui se révolte sans cesse et qui monte sur les barricades sans fusil mais avec de l'esprit, avec des panflets provocateurs, des caricatures, c'est la France à lui tout seul. Surtout qu'il ne change pas.
Bon maintenant qu'il sait ce que je pense de lui il va falloir absolument que je trouve une " vacherie " à lui sortir très vite.
--Message edité par bernarddeluxembourg le 2011-01-17 20:57:35--