La crépine ou filet à cheveux

Montrez-nous ce que vous avez réalisé dans le domaine médiéval
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sihame
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Message15 Fév 2016, 09:12

Bonjour à tous,

Cité d'Antan vous présente son dernier article consacré au filet à cheveux. Vous y trouverez les pièces archéologiques, des tutos en images mais en vidéo aussi, des astuces pour combler votre filet et quelques façons de le porter. Nous espérons que vous testerez nos tutos et qu'il y aura des retours :)

http://www.citedantan.org/site/index.php/fiches-pratiques/12-costume-civil/58-la-crepine
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yrwanel
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Message15 Fév 2016, 13:25

article sympa!

Titre XXXVII, Le Livre des métiers, Étienne Boileau, vers 1268 :
"Quiconques veut estre crespigniers de fil et de soie a Paris, c'est a savoir ouvrieres de coiffes a dames, et toies a orilliers, et de paveillons que on met par desus les auteus, que on fait a l'aguille et a mestier [...]"


"Fil": au moyen âge (et même après) le terme "fil" relève du bac à sable...
Je m'explique: "fil" semble être un terme très générique qui désignerait une fibre végétale. On le retrouve dans des textes de métiers/guilde/corporation de tisserand quand on parle de matières utilisées dans la réalisation de textile. On parlera de "fil" pour les textiles mélangés: tiretaine, futaine, etc..
(bon, on retrouve aussi le terme de fil chez les brodeurs, chez les tisserands de textiles muraux: tapisseries par ex, etc.: je ne vais pas faire sur un forum, tout un boulot sur ce sujet)
"Fil", en tissu tissé, se retrouve en chaine, dans le cas des textiles mélangés et... désigne SOIT du lin, SOIT du coton (là, à vous à farfouiller suivant votre période...)
En moyenne, on précisera de quoi est faite la trame: lin, laine, soie (et même velours de soie!).

"Fil": sa composition (origine végétale) va évoluer au cours du temps: les textes ne précisent pas si il est lin ou coton et les fouilles nous livrent assez peu d'indications, vu que le "végétal" se dégrade plutôt bien dans nos sols (excellente base de compost, le végétal!).

On peut supposer que, dans le livre des métiers "Fil" désigne aussi des crépines réalisées et lin ou en coton. :wink:
Quant aux statuts/crépine: il est clair que on retrouve dans les musées des pièces d’exception, ayant requis en savoir-faire sophistiqué donc horriblement coûteuses. Idem: la soie persiste, au cours des siècles, à exercer une fascination assez étonnante: ceci a dû aussi aider à la préservation de ces pièces d'exception.

Retenons que, outre la matière utilisée, les savoir-faire étaient également très coûteux!

Le XII et XIIIème voit surgir une middle class importante, dont, dans les villes, les bourgeois qui (voir les lois somptuaires) se retrouvent plus nanties que pas mal de nobles!
Idem, les middle class des campagnes. Le Moyen Age ne se résume pas en 2 statuts: les très très riches et les très très pauvres! On a toutes les classes intermédiaires.

On peut donc estimer, très raisonnablement, que les crépines devaient refléter cette gamme de moyens financiers, tant dans les matières que la sophistication ou pas de leur réalisation.
On retrouve, à l'occasion et avec du pot, des mentions d'accessoires en soie chez les middle class: la crépine peut en faire partie.
Accessoirement: il est raisonnable de penser que, comme tout accessoire textile, il pouvait y avoir la crépine de tous les jours et celle des grandes occasions...

Autre matière pouvant servir à réaliser des filets à cheveux: le crin de cheval! (serait-il aussi repris dans "fil"???).
Niveau archéo: restes d'un filet à cheveux dans les fouilles de Dublin, période viking. (il en existe "avant"...pas "significatives" pour le MA, suivant la méthodo de reconstitution).
Textiles à base de crin de cheval: à ma connaissance (mais je ne connais pas TOUT): on n'a pas beaucoup d'études sur ce sujet OU on a peut-être des dénominations, sans précision de la composition du truc. :cry:

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sihame
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Message16 Fév 2016, 10:20

Oh Yrwanel !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Que de choses à retenir et encore des recherches à faire ! Merci !

Pour ce qui est des classes sociales : oh seigneur, on est sur la bonne voie de savoir qu'il y a des gens qui pensent que la société médiévale ne se résume pas à deux extrêmes : les pétés de tune et les pécores !

Pour le fil, on est bien d'accord et c'est ce qu'on a précisé dans l'article que le filet du commun des mortels devait très certainement être en lin ou une autre matière plus accessible que la soie ! D'ailleurs, pour mon personnage de paysanne mais qui n'est pas pauvre hein :fumeur: je vais me faire un filet en lin.

Encore, concernant la fibre végétale, j'ai discuté, y a pas très longtemps avec un monsieur qui est dans le textile depuis un moment -un spécialiste du textile ancien- m'a bien dit que, de nos jours, quand on analyse une pièce de textile on est pas en mesure de dire si la fibre végétale est de lin ou de chanvre et donc, on dit fibre cellulosique mais ça ne veut pas forcement dire lin !
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Message16 Fév 2016, 13:59

:wink:
Un truc (si ce n'était que un truc...) me laisse perplexe par rapport aux gens qui abordent le MA et la reconz: c'est cette vue caricaturale d'une société, effectivement tripartite, un roi et la classe des nobles (forcément mort blindés de tunes), un clergé (forcément plein de sous, sauf les moines), les ploucs fauchés de fauchés qui turbinent (crèvent la dalle, etc...) assimilés systématiquement à des serfs.

Restes des cours d'histoire scolaire? (bon, le MA est souvent balayé en une leçon et les profs font ce qu'ils peuvent)
Imaginaire archétypal sur le MA?

Les villes, datant des gaulois (et oui), puis romaines, se sont conservées pendant les périodes des grandes invasions (pas de la même façon que "avant"), ont persistés (ou pas toujours, ou d'autres se sont crées) période mérovingienne, puis carolingienne... et se développent pendant le MA, drainant, entre autres, l'explosion démographique post An Mil.
XII et XIIIème, début XIVème, c'est la période d'or du MA, avec la naissance et l'explosion de la bourgeoisie, force avec laquelle les nobles devront compter (les rois aussi, au passage...) et c'est une partie non négligeable de ce moteur du MA qu'on oublie en reconstitution! :wink:

La simple lecture du fameux "livre des métiers" démontre de façon éclatante la foultitude de boulots, d'emplois (et de débouchés pour les productions!), et ce ne sont que les "métiers"! Il existait des tas d'autres boulots ne faisant pas partie d'un "métier". ;-)

1/ Tous les nobles n'étaient pas fabuleusement riches! Il en existait un paquet de solides fauchés.... la famille Hauteville est un exemple, dont certains descendants se sont taillés une belle carrière, pas en France. Certains nobles peuvent être aussi fauchés que leurs paysans.
2/ les chevaliers n'étaient pas toujours très riches (et même souvent assez fauchés...)
3/ le roi n'était pas forcément le plus fortuné. Il ne devait son "rang" que grâce à des liens de suzerain à vassaux... lesquels pouvaient être mieux nantis. Ce sont les miens humains, pas de pognon.

Clergé:
1/ NORMALEMENT.... le clergé n'est pas sensé avoir une fortune personnelle... :wink:
2/ Oui, le haut clergé représentant l'Eglise sera richement habillé, mais ne passe pas non plus son temps avec aube etc...Ils s'habillent aussi en civil.
3/ le petit clergé: cela va dépendre....il est des paroisses plus "rentables" que d'autres.
4/ les abbayes... XIIIème: on a le courant "rejoindre l'humilité du Christ" (franciscains par ex) > < rien n'est trop beau plus le Christ.
Une hiérarchie vestimentaire s'installe quand même....l'abbé aura de meilleurs textiles que le dernier des frères convers. :D

"Le reste"....
Le trousseau de base d'admission en léproserie, étudié pour que ce "détail" n'entrave pas l'entrée en ces lieux montre que le plus simple des péons de base était capable de posséder un trousseau prévoyant du change! On est loin du tas de guenilles et quelques hardes. :wink:
On oublie (curieusement) que les gens adaptent leurs tenues en fonction de leur activité, qu'on soit noble, bourgeois, paysan, gens d'église!

Gros doutes que les travaux crasseux (boucher, travail à la mine, forgeron, travail paysan, ...) exigent, dans un MA sourcilleux de la propreté, que le boucher (par ex.) passe sa vie, y compris à la maison et le dimanche à l'église dans des fringues sanglantes!
Par contre (voir Sophie Jolivet): très grosses consommations de vêtements de TOILE (toile = textiles végétaux....je garantis que cela se lave et sèche plus vite que le bon drap de laine!), et pas forcément "écrus". :D

A toute fins utiles, et à moins que TOUS les teinturiers actuels, y compris universitaires, soient de pures andouilles incompétent(e)s: le lin se teint plus facilement que le coton! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

Donc: on s'habille suivant les circonstances.... et/ou on accessoirise l'équivalent de "la petite robe noire" avec des ceintures, des aumônières, des coiffes (les grandes cornettes dans les champs par grands vents, on oublie; les grands voiles ne sont pas très sécures pour tout un tas de boulot: bonjour les accidents du travail!). On accessoirise en fonction de ses moyens (quoique réaliser une crépine de base n'est pas le diable), de sa coquetterie, du "cadeau offert" (donc les ceintures et aumônières), de son envie de flamber ses sous dans un très joli objet textile... :wink:

Exact que en fouilles, on est déjà content de trouver des traces de fibre végétale!
Exact aussi que leur état permet pas très souvent de l'identifier: lin? chanvre? coton? ortie?
Filet ou crépine en laine: il y en a une très belle, mais scandinave et pas MA (et en sprang).
Il existe aussi de superbe filets à cheveux en Egypte ancienne... pas méd'.....technique du sprang.

Pour les raffinées: crépines en fil d'argent ou or (ou les 2), brodées ET emperlouzeés... :mrgreen:
Là-dessus, la dame noble qui chasse à courre, je doute qu'elle galope dans les taillis avec des crépines en fil de soie, or, et flonflons... (ou elle a vraiment très très beaucoup de sous!)

PS: comme actuellement, les dames étaient ou pas gâtées par la nature niveau capillaire.. Bilan: oui, les postiches existaient déjà! :mrgreen:

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sihame
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Message16 Fév 2016, 14:44

J'ai lu en diagonal -pas que ça ne m'intéresse pas- mais je fais un truc et je reviens te lire tranquillement :)
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Message16 Fév 2016, 15:09

zen!
En plus le pavé est (accessoirement) destiné aux ceusses qui ont une vision très.. dichotomiques de la société médiévale! ;-)

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Message17 Fév 2016, 20:11

Euh ... je t'ai répondu tout à l'heure et avais écrit un paquet mais mon message a disparu :shock:

Bref, en gros, je te disais que dans notre asso, étant donné, que pas mal de nos membres représentent des artisans, il sont deux tenues différentes. Une tenue de travail, adaptée à leur activité et une autre tenue pour le dimanche, jours fériés etc ... ça a fait hérisser des poils :content-29: ...
Comme tu dis, comment peut-on concevoir qu'un mec, sous prétexte qu'il a vécu au 13e siècle -pour ne citer que notre siècle- puisse vivre avec UN seul costume crade, toute l'année :P

Je ne me rappelle plus de tout ce que j'avais écrit :(
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Message17 Fév 2016, 21:00

Pauvre Louloute!
Frustrants, les ordis! :|

Même niveau artisans, au sein d'un même métier, il y avait le "up" ( des fois très très up) et les autres....On peut être "drapier" (je ne vis personne! :wink: ), genre "prés' de la corporation et... drapier tisserand, et là, niveau revenus, c'est moins la gloire...
Idem: le maître, le statut des compagnons, celui des apprentis.
Là-dedans, il est des métiers plus.... rémunérateurs que d'autres.
Les teinturiers étaient très riches par ex.. Ici, autrefois, à Gand, on disait que la fille la plus moche trouverait à se marier et plus que "très convenablement" chez les teinturiers parce que... ils finissaient par porter sur eux, malgré le fait qu'ils étaient propres, l'odeur de leur profession. :mrgreen: (et ce détail ne charmait pas forcément les demoiselles) :lol:

On ajoute que, dans la coquetterie (féminine et masculine), l'âge intervient, le fait d'être "fashion victim" ou pas, etc.. :wink:

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Message17 Fév 2016, 22:34

:content-29:
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Message17 Fév 2016, 23:07

autre....

Les vêtements et accessoires vestimentaires pouvaient faire l'objet de don (l'église a beaucoup aimé), de rémunération et avaient "assez de valeur" que pour faire l'objet des inventaires notariés et des mesures testamentaires. (voir le post sur ce sujet).
Plus que la vaisselle (sauf celle en métal.. surtout précieux) et les casseroles!

Inutile de dire que, du coup, tout le monde était à la dernière mode....ce n'est pas le cas actuellement (ou je suis une extraterrestre!), en ces temps où le textile était coûteux: encore moins. La "last mode" à la pointe: sans doute les "très très grands" et encore.....
Isabeau de Bavière faisait rafistoler ses vêtements, faisait "recycler" accessoires et fringues. Idem, plus tardif certes, Le ZE Grand Duc d'Occident (le Bill Gates de l'époque niveau fortune): les comptes de dépense attestent que faisait re-tailler ses vêtements! En sachant tout de même (et en plus) qu'il "utilisait" sa vesture comme "outil diplomatique". (voir les études de Sophie Jolivet). :mrgreen:

Bilan: des fois, des demandes de "quel pièce de fringue et comment" de 1195 à 1205, cela me fait un peu hurler de rire. :wink:

Staniland: les brodeurs au MA, souligne (merci les anglais qui n'ont pas cramé toutes leurs archives) régulièrement les églises et monastères organisaient des "vide-grenier" de vêtements, ce qui permettait à des moins fortunés de se la claquer dans velours, soies, bons draps, broderies z'et flonflons à moindre prix...mais pas franchement "dernière saison" à la mode et défraichis.

Fin XIIIème (et juste paske là, on a un écrit...): grosses disputes entre les merciers( drapiers) et les fripiers quant à déterminer l'état "décati" d'un textile (vêtements- accessoires) qui permet aux uns ou aux autres de le vendre. Quand on se chamaille, c'est que l'enjeu économique du circuit 2ème, 3ème, 4ème main doit être considérable!
( "dernière mode", du coup, c'est un peu mort!).

Niveau crépines: ce pourrait être différent. C'est léger, aérien, en matières fragiles pour les "plus riches" et doivent tenir à coup d'épingles à cheveux, ce qui les esquinte, du moins la section "soie" et fils de métal.
Les crépines de Toulmonde, si on en a retrouvé (en fouilles...): pas certain qu'on se soit beaucoup préoccupé de ces débris moisis et moches.

Autre destinée des recyclages:
- les broderies comportant gemmes et perles: on retirait gemmes et perles pour les affecter à une autre destination (on a des artefacts, de trésors d'église qui en témoignent)
- filets à perles: il y a dû aussi y avoir de la récup' (et foutue la crépine)
- filets en fil de métal précieux (comme les textiles et broderie à métal, les bijoux): on ne jette pas, on l'envoie à la guilde/corporation/métier préposé à brûler et récupérer le métal (l'église ne s'en privait pas!).

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Message18 Fév 2016, 16:08

Tout à fait !

J'ai pas mal lu sur l'hygiène et la même chose ressort. Les archéologues sont formels : la séparation entre profane et religieux, en ce qui concerne les pièces retrouvées dans les ruines des édifices religieux, est infime. Ils en ont conclu qu'une grande majorité des objets retrouvés et qu'on a classé dans la sphère exclusivement religieuse ne le sont pas. Combien d'aumônières richement brodées -avec scènes d'amour courtois s'il vous plait- se sont retrouvées dans les mains de l'église. Sans oublier tous les autres objets -dons de personnes riches ou moins riches- offerts à l’église. Juste pour dire que les échanges existaient et à tous les niveaux.
Dans les inventaires aussi ont retrouve des objets de grandes valeurs que possédaient des personnes qui n'étaient ni roi, ni de la haute société.

Il y a l'histoire de Joinville qui, en présence de St-Louis, se fait reprocher de porter un habit plus riche que le roi. Joinville s'est défendu et a dit que c'était un héritage de son père contrairement au conseiller qui lui, avait acheté sa tenue, fort riche aussi. Donc que des personnes aient pu avoir des "toilettes" de très grande qualité n'est pas du tout exclu ! Et c'est toujours le cas de nos jours !

J.K Rowling est, d'illuers, plus riche que la reine :mrgreen:
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Message20 Fév 2016, 00:50

On aime ou pas "secret d'histoire"... (qui a l'immense mérite de faire aimer l'histoire au grand public, ce qui n'est déjà pas mal!).
Bref: assez "récent": la dernière reine du Portugal, Amélie (une française) est décédée en 1951, ce qui n'est pas SI loin (sinon je colle une baffe) et a légué ses plus belles toilettes à sa paroisse (ne me demandez plus laquelle: demandez à Bern).

Bilan: les vêtements religieux portés par les curés ont été taillé dans des toilettes de grand prix (et qualités) ayant brillé sur la reine de Portugal, lors de bal, réceptions, etc... :content-29:
En 1951....et ces vêtements sont encore portés actuellement dans la paroisse...

On a retrouvé, période MA, la liste des donations effectuées à la cathédrale de Metz, niveau textiles-vêtements (cela se trouve dans un medieval & textile clothing de Netherton): assez extraordinaire!


Morte de rire, l'histoire "Joinville"!
Aloors, on a encore les comptes de dépense de Blanche de Castille, de St Louis et de sa femme Marguerite: ils y claquaient du fric.. avec un amour assez immodéré du vert. ;-)
On a tendance à oublier que St Louis n'a eu des tendances à l'ascétisme que assez tardivement, déjà.
(détail...) :wink:
Et si on évoque la "simplicité" de ce roi, j'ai de TRES gros doutes qu'il se soit sapé comme le dernier des mendiants de Paris OU.. pour la frime occasionnelle montée en épingle par l'Eglise qui a toujours vu d'un très bon oeil que les picaillons aillent plutôt dans son escarcelle qu'à les flamber autrement (sur le dos du haut clergé.. "pour la plus grande gloire du Christ"). Pour un roi, peut-on estimer que il se sapait plus en "Armany boutique" (éventuellement en solde) plutôt que Armany Haute Couture? (c'est un parallèle, bien entendu!) ;-)

Plus tardif: Jacques Coeur était très nettement plus fortuné que le petit roi SDF planqué chez ses tontons, plus fortunés que lui, du reste. :mrgreen:
Sympathique période où les marchands banquiers pouvaient être morts blindés de tunes: les Médicis, les Visconti....devenus nobles par.. acquisition, même que une de leur descendante est devenue reine de France... :mrgreen:

On oublie aussi que au MA c'était des relations de personne à personne, d'allégeances où cela ne fonctionnait pas en fonction des seuls revenus.
"On" a essayé de limiter les.. débordements financiers et leurs représentations, dont vestimentaires, à coup de lois somptuaires, qui ont eu des succès assez....pas très probants dans les faits. Il a fallu les répéter et re-répéter, et plus d'une fois, toujours avec un "succès" assez relatif. :lol:

Faudrait que je remette la patte sur ce truc: des fouilles en rase campagne d'un petit patelin paumé dans la Marne. XIIIème, un petit curé de campagne... inhumé en "toute simplicité chrétienne" (en principe.....) dans de la soie! (yeah, la "simplicité!) :lol:

Bref: ceci nous éloigne un peu des "simples crépines".... :wink:

(mais je reste persuadée que le XIIIème était TRES bling-bling! pas que le XIIIème, mais bon)

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Message22 Fév 2016, 19:48

J'adore te lire :D

yrwanel a écrit:(mais je reste persuadée que le XIIIème était TRES bling-bling! pas que le XIIIème, mais bon)


quand on voit toutes les interdictions dans les lois somptuaires ... on n'interdit pas ce qui n'existe pas :)
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Message22 Fév 2016, 21:32

Merci! :wink:

Clair que personne ne va interdire ce qui n'est pas!

Personne, au début de l'automobile n'a promulgué des interdictions de rouler à plus de 130km/h! (par contre, fallait se faire précéder par un piéton agitant un drapeau qui "annonçait" qu'une bagnole le suivait! :lol:

Toujours pas dans le sujet "pur crépine" (quoique...): Les bourgeois de Paris au Moyen âge, de Jean Favier, Tallandier, coll. Texto.
830 pages tout de même.....Le sujet est vaste, subtil (et vi!), ne concerne pas QUE "la fringue" (mais il y a) et se révèle assez étonnant!
DONT: les bourgeois (pas tous, y avait des classes aussi chez les bourgeois) possédant armoiries, à se demander qui n'en n'avait pas ET des armes et armures!
Logique si, dans le "kit bourgeois de la ville", ils assuraient des tours de garde et surveillance de murailles. :lol:
Le chapitre XXI (niveau de vie) n'est pas mal du tout, pour le domaine qui nous occupe, dont "les fringues". :wink:
Un autre endroit: les verriers qui fabriquent des fausses gemmes dont on raffolait (y a un post sur le sujet), dont les "nobles" n'étaient pas indifférents, histoire de garnir broderies, escarcelles, accessoires vestimentaires.
Bref: de quoi revoir les copies quant aux vêtements des "pas nobles" et encore moins "royaux". :mrgreen:
(et mettant à terre les "lois somptuaires": niveau fourrure, le MA a été un ravage écologique)

Cela donne aussi au passage des indications sur les "métiers" et la foultitude des activités non regroupées en "métier", certaines pouvant être assez rémunératrices.

Nous sommes d'accord que les bourgeois de Paris avaient certaines spécificités, dont leur rôle dans le gouvernement de la cité, MAIS ceux de Béziers avaient aussi leur "dynamique" (non négligeable). Dans les villes du ch'Nord (Bruges, Gand...) les bourgeois étaient une puissance avec laquelle il fallait compter et pas qu'un peu, même que, des fois, le Seigneur avait approximativement le droit de fermer son museau.
Dans le livre de Favier, comme d'habitude (et logique) il y a plus d'infos pour la fin XIIIème et en augmentation pour les siècles qui suivent niveau notarié (il y a plus d'écrits profanes et d'archives).

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Message20 Juil 2016, 17:42

Bonjour les filles,

Je me régale à vous lire.
il est vrai que les cadeaux étaient légion tant et si bien que même la paysannerie recevait des dons en récompense.
Il n'était d'ailleurs pas rare que les nobles donnant aux chevaliers donnaient eux même aux l'écuyers etc...
La seule condition était d'avoir en même temps que le don une note prouvant la provenance de ce dernier...
L'église tenait des livres de dons.
On pourrait en faire des tartines...
A bientôt de vous lire.

Corba


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