Lors de nos manifestations beaucoup d'entre nous boivent de la bière en la nommant cervoise.
Si le principe de base est le même, c'est-à-dire produire une boisson saine par la fermentation d'un moût obtenu par l'infusion ou la décoction de malts (orge principalement mais aussi froment, avoine, épeautre, seigle ...), la bière se différencie de la cervoise par deux choses : l'usage de houblon comme unique agent de sapidité et antiseptique à la place du gruit (mélange de différentes plantes parmi lesquelles de l'écorce de saule blanc, de l'armoise et/ou de l'absinthe), et l'ensemencement du moût avec un levain ou le fond de cuve d'un brassin précédent au lieu d'une fermentation spontanée. Il en résulte un enrichissement en levures et un appauvrissement en bactéries lactiques qui diminue l'acidité de la cervoise et augmente le taux d'alcool.
L'usage du houblon s'est développé notamment grâce à Hildegarde von Bingen qui en a recommandé la culture autour des monastère bénédictins, et qui permettait de s'affranchir des marchands de gruit. Bien sûr ces marchands ne pouvaient pas trouver ces bières dépourvus de leurs produit bons.
Le taux d'alcool augmentant dans les breuvages les cas d'ébriété ont augmenté et une certaine Église ne le voyait pas nécessairement du bon œil. C'est pourquoi l'apparition de la bière en remplacement de la cervoise a subi une campagne de dénigrement alors qu'elle était technologiquement et sanitairement plus avancée.
Quant à imaginer qu'elle ne devait pas être meilleure que de la 33 je vous invite à goûter, si vous en avez l'occasion, la production d'un brasseur amateur pour vous rendre compte qu'une bière, tout à fait artisanale est mille fois meilleure qu'une Kronenbeurk ou une Heinkeket.
Il peut être intéressant de montrer un Inquisiteur ou tout autre ensoutané faire croisade contre la bière, breuvage du diable qui trouble l'esprit et dérange le ventre, soutenu par la guilde des épiciers et de mimer des affrontements entre les brasseurs et tonneliers "modernes" partisans d'un produit plus sain - et plus économique permettant alors d'extraire une plus grande plus-value du travail.