Repas de fête

Recettes, ingrédients, arts de la table, mobilier et matériel....
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Anarore
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Message10 Juil 2013, 21:37

Comme un certain nombre d'entre vous, je possède des livres de cuisine médiévale, pourtant je me suis rendue compte qu'il n'y avait aucune précision quant aux repas tenus lors des grandes fêtes : Noël, Paques...
Quelqu'un saurait-il comment se passaient ces fêtes ? Que mangeaient les seigneurs ? Et le peuple ?
J'ai pu mettre la main sur des reconstitution de banquets de noces, de réception, de veillée funèbre, mais les fêtes traditionnelles, nada...

yrwanel
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Message10 Juil 2013, 22:02

Quelle bonne question!

Pour les "gens simples", je pense que on peut remonter aux "bonnes vieilles traditions", quoique à trier dans certains cas..

Ici "dans le grand nord" (Belgique), la Chandeleur est indissociable des crêpes, à faire sauter et retomber dans la poêle avec une pièce d'or en main (bon, quand on en a pas, une autre pièce peut faire l'affaire!): cela assure d'avoir "de quoi" pendant le reste de l'année.
Ici, la tradition est de mettre de la bière dans la pâte à crêpe. :wink:
Source (tardive..) combat de carnaval contre Carême de Breughel... vu que on remet le plan "crèpe" à la mi-Carême.

Galette des Rois: vu la recette de tourte avec des amandes, cela doit être ancien, peut-être pas la pâte feuilletée, par contre.
En Provence, c'est garni de fruits confits.

Les 12 desserts de Noêl (Provence): voilà que la question est bonne quant à la datation!

Il faut peut-être voir région par région!

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Anarore
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Message11 Juil 2013, 07:06

Effectivement, je pensais qu'il y avait un bon nombre de plats traditionnels qu'on avait gardé, mais reste à savoir lesquels... :mrgreen:

Pour la chandeleur et la galette des rois, je vais fouiner, mais je pense que tu as raison, on doit tomber relativement facilement sur tout ça.

Pour Pâques et Noël, ça semble plus compliqué... Je sais qu'à Pâques on fait traditionnellement un gigot d'agneau, mais j'ignore si cela remonte au Moyen Âge.
Les douze desserts sont un super exemple, il doit y en avoir d'autre.

yrwanel
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Message11 Juil 2013, 11:55

Rhénanie: le jeudi Saint, on fait une soupe comportant "7 herbes vertes" (au choix) de saison...cresson, cressonette, ortie, pissenlit, persil....
De fait, cette soupe aux "herbes vertes", à la sortie de l'hiver, est un bon coup de fouet de vitamines, acide folique etc. :D

Rhénanie toujours: à la Chandeleur, on fait des petits beignets (assez secs) saupoudrés de sucre glace, à base de poudre d'amande et en -/+ forme d'amande: les "moutsenmandeln" (pas sûre de l'orthographe).

Rhénanie, Luxembourg élargi à la superficie médiévale: le maitrank, au mois de mai +/- au moment de l'ancienne fête de Beltaine du reste. on cueille aspérule odorante en FLEUR (c'est important) et on la fait macérer dans du vin blanc. Version "pure et dure".
Certains y ajoute du cognoc (bof). Cela s’accommode d'une rondelle d'orange, cela se boit frais.. et cela monte vite à la tête!
En néerlandais l'aspérule se nomme "herbe de la Bonne Mère" (jolie persistance sentant bon son paganisme). :wink:

le padre
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Message11 Juil 2013, 15:07

a approfondir car pas de source


La dinde et la bûche qui nous semblent si caractéristiques de Noël sont en fait des inventions toutes récentes. Comment fêtait-on autrefois Noël à table ? Petit aperçu des plats traditionnels d’hier…

Les cochons de lait et les jambons
Au Moyen Âge, sur les tables des nobles, le plat de Noël le plus apprécié est la hure de sanglier portant dans sa gueule un fruit rond comme le soleil, une pomme par exemple, symbole de lumière. Tué dans les fermes fin novembre ou début décembre, le porc était aussi fort goûté. En Normandie, le réveillon s’appelait même la Fête à cochon ! Cochons de lait grillés, rôtis et jambons pour les tables les plus riches, saucisses, andouillettes et boudins pour le plus grand nombre. Aujourd’hui, le boudin noir reste toujours de mise à Noël. Quant au boudin blanc, il date du Moyen Âge et se compose de blanc de poulet et de mie de pain, mêlés de crème, d’œufs, d’oignons, d’épices, parfois de truffes.

Les oiseaux du ciel
Liens symboliques entre ciel et terre, les oiseaux ont leur place sur les tables de Noël depuis le Moyen Âge. En Alsace, on disait même qu’il fallait, pour le repas de Noël, un élément de l’eau (poisson), un de la terre (viande) et un du ciel (oiseau).
Parmi les oiseaux, l’oie tient depuis toujours une place privilégiée. Mais on dégustait aussi autrefois les cygnes et les paons, farcis ou rôtis, parce qu’ils étaient particulièrement beaux. Le paon n’était pas plumé : on enlevait délicatement la peau avec les plumes, on le faisait rôtir puis on le servait sur un grand plat, sa tête décapuchonnée et son aigrette dressée, recouvert de sa robe de plume avec sa queue splendide.
Quant au chapon, il revient à la mode aujourd’hui seulement, après avoir été servi sur les tables des châteaux d’hier.

La toute nouvelle dinde
La dinde, qui vient d’Amérique, est arrivée bien plus tard que l’oie ou le chapon sur les tables du réveillon, à partir du XVIIIe siècle. Farcie de marrons, de truffes ou de pommes, elle est aujourd’hui la volaille que l’on sert le plus souvent pour le repas de Noël.

Le foie gras
Le foie gras se montre dans toutes les boutiques lors des fêtes de fin d’année. Ce mets délicat avait sa place sur la table des rois, il y a quelques siècles. Dans le recueil de recettes de 1664 d’un cuisinier du roi, on trouve déjà une recette de foies gras frits.



Les poissons et les coquillages
Le réveillon du 24 décembre était autrefois un repas maigre, cette veillée de fête étant jour de jeûne, du moins d’abstinence de viande. On y mangeait plutôt des poissons, les repas chargés en rôtis ou cochonnailles étant prévus pour le lendemain, jour de Noël.
En Provence, on préparait aussi bien l’anguille que le thon, la daurade, la sole, le merlan frit ou grillé. La morue était servie en reito, avec une sauce au vin et des câpres, ou bien en brandade avec de la purée. En Touraine, on privilégiait l’anguille, en Lorraine la carpe...
Les huîtres ne figuraient guère autrefois que sur les tables princières ou celles des bords de mer, car le transport des denrées périssables était bien difficile. Mais, à défaut de coquillages, de nombreuses régions mettaient les escargots à l’honneur : à l’aïoli en Provence, à la cargolade, c’est-à-dire avec du lard fumé, en pays catalan.

Quels légumes et quels vins ?
Pour accompagner les volailles de Noël, on choisit le plus souvent des légumes secs ou des fruits. En Provence, il faut même que les légumes soient sept, comme les jours de la semaine.
Quant au vin de Noël, c’est souvent le champagne, «le seul vin, disait Mme de Pompadour, qui laisse la femme belle après boire»…

Les desserts
Fruits secs, épices et graines diverses ont toujours été utilisés dans les gâteaux de Noël, avec du miel, le sucre étant rare. Chaque région avait ses gâteaux : tourtes aux fruits, oriquettes ou gaufres en Lorraine, bretzels briochés ou pains de Noël en Alsace, canistrelli en Corse... Les plus remarquables étaient ceux de Provence, car il fallait treize desserts pour évoquer Jésus et ses apôtres. Ils variaient d’une ville à l’autre, mais on y trouvait toujours des fruits, du nougat et de la pompe, gâteau à base de farine, de sucre et d’eau de fleur d’oranger, de la forme d’un cercle solaire allant jusqu’à 50 cm de diamètre.
Les fruits confits apparaissent au XVIe siècle, le chocolat au XVIIe siècle, mais avec un développement très lent.
Enfin, la bûche de Noël qui semble si traditionnelle n’a été inventée qu’en 1870 par des pâtissiers parisiens, pour rappeler la bûche en bois qu’on mettait autrefois à flamber à Noël dans chaque cheminée... Elle représente maintenant, pour les étrangers, le dessert typiquement français de Noël.



Texte : Marie-Odile Mergnac
Aussi haut que l'on soit assis on ne l'est que sur son cul

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Anarore
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Message28 Juil 2013, 07:55

Merci, c'est déjà très intéressant !
J'ai commandé le Mesnagier de Paris et le Libre de Sent Sovi pour voir ce qu'il y a dedans, vu que de toute façon la cuisine médiévale m'intéresse grandement ! Si je trouve des compléments, je les mettrai ici ! ;)

drapier
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Message16 Nov 2013, 20:02

http://www.yonnemag.com/VoirArt.php?NumRub=4&NumArt=95
Le Moyen Age se met à table

NE PAS OUBLIER : Au Moyen Age, la religion imposait de nombreux jours maigres, aussi bien pour des raisons religieuses que de santé publique.

L'Eglise imposait de ne manger ni viande ni graisse animale le vendredi et samedi de chaque semaine... Ajoutez à cela des périodes de jeûne comme celle du carême qui démarrait 40 jours avant Pâques... et vous obtenez environ 150 jours dans l'année où l'église interdisait de toucher à de la viande ou à des dérivés... Même le lait était interdit, on le remplaçait alors par du « lait d'amande ».
Durant les jours maigres, la viande disparaissait au profit du poisson, l’huile remplaçait le beurre, saindoux et lard. Pour les jours de jeune, c’était abstinence : un seul repas de pain et d’eau.
:1d66: :1d66:


expo bnf
Festins et banquets
Manger en chrétien
Chez les paysans
L'imaginaire et les aliments
Aliments et médecine
http://expositions.bnf.fr/gastro/arret_sur/chretien/
l'histoire, c'est un compte de faits

"Si vous ne changez pas en vous-même, ne demandez pas que le monde change"

La documentation ne vaut que si elle est partagée par le plus grand nombre.

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Message17 Nov 2013, 00:21

Pas faux... si ce n'est que les monastères et les couvents en tête ont trouvé des "astuces" pour détourner le truc des "jours maigres"!

Il est (aussi) exact que ces jeunes et prescriptions alimentaires provenaient également de ce que la "santé passe d'abord par l'assiette".

Par contre la question de l'eau comme boisson me perturbe un rien, vu que toutes les eaux ne sont pas potables.
Le fait de la bouillir élimine pas mal de bactéries (en Chine, si on n'avait pas les sous pour acheter du thé, on buvait de l'eau chaude...). Au MA, il était souvent l'usage d'y mettre un poil de pinard (l'alcool désinfecte), les boissons fermentées (bière, cervoise) ont la même fonction.


A moins d'être fan de se choper une "chère amibe" ou autres plaisanteries du genre dont je vous passe les détails et qui vous donne la gastro-entérite (qui peut être mortelle) ou pire, il y a intérêt à ne pas boire n'importe quelle eau sans précaution... :shock:

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Message17 Nov 2013, 00:31

En effet au vue des latrines et des puits creusés côte à côte en milieu urbain, l'eau ce n’est pas top à l'époque
d’où le vin, la bière, le cidre, ...et autres boissons peut alcoolisées
l'histoire, c'est un compte de faits

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La documentation ne vaut que si elle est partagée par le plus grand nombre.

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Message28 Nov 2013, 17:19

Tout sur la Noël au MA:
http://www.histoire-images-medievales.com/?p=1027

(y compris un menu de fête...)

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Anarore
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Message28 Nov 2013, 19:21

Merci pour le lien ! Je connais la revue pour y être abonnée, depuis un moment déjà, et j'espérais bien un dossier sur ça ! J'ai hâte de le lire, ça a l'air super ! Vivement le menu de Noel :D

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léothérick
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Message29 Nov 2013, 11:34

La tradition des treize desserts était déjà présente au XIIIe dans notre region.
On note sa ''découverte'' à la cour de France lors du règne de saint Louis par l'entremise de sa tendre épouse... Une certaine Marguerite de Provence !

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Anarore
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Message09 Jan 2014, 13:06

J'ai parcouru le Histoire et Images médiévales de Noël, et je l'ai trouvé pas mal. Il manque un petit quelque chose dans le dossier, mais les rubriques sont cools. Celle de cuisine est très jolie : la recette des beignets de fleurs a l'air bien, je testerai au printemps quand j'aurai des fleurs bio ! :D


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