Houlà.... le vocabulaire textile est complexe pour tout un tas de raisons:
- une même pièce peut avoir un "nom" différent suivant la région. Il suffit d'évoquer la langue d'oc et la langue d'oïl!
- Idem entre le "mot de tous les jours" et la "langue littéraire: c'est le cas de la chemise, nommée "chainse" une fois ans la littérature et poésie.
- On peut avoir aussi des glissements sémantiques...le mot désigne "un autre modèle" que celui d'origine
- on peut avoir un changement de dénomination pour un bidule qui reste relativement "constant".
- on peut avoir, dans les textes, ceux qui utilisent de "nouveaux termes", et ceux qui restent aux termes "rétro".
- il y a des dénominations "générales": ex. "les robes de..." (et on est dans le potage!) parce que, des fois, cela comprend un "ensemble de couches".
Un colloque se passe fin du mois, et n'est qu'un début, concernant le "langage textile".
Total... il devient plus "simple" de parler de "couches".
Incontournables:
- la chemise (linge de corps): il semble souvent en lin...
- les chausses plus courtes pour le dames, à géométries variables au fil du temps et des statuts pour les hommes. On y trouve: taillée en droit fil, en biais, en "maille". Matières: lin, laine, soie (il en reste d’évêques, genre méga-luxe)
- braies: géométrie variable, suivant l'évolution des chausses pour les hommes. Pour les dames: GROS débat....Souvent en lin ou "végétal".
C'est la "couche n°1".
Suivent les autres couches:
Couche 2: tunique, cotte, robe....plus ou moins long suivant époque et statut ou métier exercé. Cela dérive vers le "gambison de ville" au XIVème, soit: pourpoint, et autres "copains". Avec les chausses à plein fond, apparition (des fois discutée) d'un "gilet" (puis le pourpoint, etc) ou pas..
Couche 3: surcot, z'et autres...
Entre les deux, on peut voir un "pélisson" lequel peut (aussi) se trouver sur la chemise.
Le auqueton semble avoir la même fonction: c'est rembourré (voir celui d'Isabelle de France) ou fourré dedans. Sa fonction est de tenir chaud.
Couche 4: cape, mantel, houppelande, etc.
Dans le "nombre" et la qualité textile des couches intervient le climat moyen de la région qu'on occupe, question de "logique". Idem la saison, même si 99% des représentations montrent tout sous une belle saison, jamais sous une magnifique pluie ou un hiver bien glaçant.
On peut doubler avec de la fourrure mise à l'intérieur...même si elle "déborde" au col ou aux manches.
Il est vrai, aussi, que fin MA, il y a eu une "folie des fourrures" amenant, sur les représentations, à ce que les gens d'un statut certain se baladent à la bonne saison, avec des vêtements fourrés. (fashion victims...)
Quant aux "pauvres"....
Il faudrait déjà définir ce que, pour le MA, on appelle le seuil de pauvreté! la dichotomie entre "riches" et pauvres est moins nette qu'on imagine. Idem quant aux "statuts": des paysans sont plus riches que leur seigneur.
Une bonne piste est, pour le XIIIème, le trousseau de base exigé pour être admis en léproserie (hors examen médical, bien sûr). Ce trousseau, à l'époque, prévoit l'accessibilité aux "plus démunis": il y a du "change", et certainement plus qu'UNE chemise, UNE cotte, etc.
Quand on a pas des "tas de vêtements" et/ou la garde-robe "printemps- été-automne-hiver + les 1/2 saisons", simple: on superpose ou enlève des couches, comme les oignons.