Yo
"Gitane" au Moyen-Age ????? ou alors très tardif (sources en 1419 en France)!!!!
Voici un extrait d'un article posté sur mon site pour ton info perso :
Les Rroms
Tsiganes, Gitans, Manouches, Bohémiens, Sinti, Gens du voyage ou encore Nomades, tous ses noms regroupent un peuple qui se nomment eux-même le peuple des Rroms (les Romané Chavé).
Comme tous les peuples présentés dans cette rubrique, les Rroms sont, un peu, hors sujet.
Si j’ai voulu en parler, c’est parce que leur histoire fut, elle aussi, bouleversée par des ‘Peuples Cavaliers’ et que c’est, toujours à l’heure actuelle, un peuple semi-nomade.
Les 40 millions de Rroms qui vivent en Europe sont les descendants de deux premiers grands exodes à partir de l’Inde :
- L’ exode des Kshatriyas
Au VIIIème siècle (ap J-C) à la suite de bouleversements climatiques, des peuples indo-européens peuplant les régions du Panjab et du Sindh (au bord de l’Indus), migrent sur le territoire de l’actuelle Irak. Le souverain local leur donne un territoire marécageux et insalubre entre le Tigre et l’Euphrate où ils s’établissent. En deux ou trois siècles, ils assainissent le marais, grâce à leurs brillants ingénieurs et deviennent en quelque sorte un puissant État dans l’État. C’est pour cet raison que le souverain Al-Mohtaçim engage une guerre d’extermination contre ce peuple, dont il vient difficilement à bout, et qu’il envoi aux frontières occidentales de son empire. Alors qu’une partie d’entre eux s’allie aux
Byzantins, empire dans lequel ils s’intègrent bien, ceux qui n’y parviennent pas, se nomadisent et vivent de la musique, ou ducommerce ambulant par exemple.
- L’exode des Rajputs.
Les Râjputs sont, probablement et en partie, des descendants d'envahisseurs, en particulier des Huns hephtalites ou Shvetahûna, peut-être de Kouchans ou de Scythes.
Depuis le IXème siècle, ils vivent dans l’empire des Gurjaras Pratiharas s’étendant sur une grande partie de l’Inde du nord (l’actuel Panjab, une partie du Sindh, l’Uttar-Pradesh, le Rajastan et le Gujerat). Au début du XIème siècle, le sultan Mahmud Al’Ghazni lance une série de razzias sur le nord de l’Inde.
Il semblerait bien que la migration de ces nombreux
Indiens vers l'Europe à partir de l'an 1000 semble être liée à la fois aux rapts massifs d'Indiens par les Türks Ghaznévides de 998 à 1030 et à la migration et la colonisation de l'Asie Mineure par les Türks Seldjoukides en 1071.
Les Râjputs résistent dans un premier temps, mais en décembre 1018, les sept forts de la cité impériale de Kannauj, capitale de l’empereur Rajyapala sont capturés, la ville est rasée et sa population réduite en esclavage, puis déportée dans l’actuel Afghanistan pour être vendue.
Dès lors commence l’exode vers l’ouest. Après avoir transité en Perse, ils arrivent en Anatolie, puis pénètrent dans les Balkans et se dispersent dans toute l’Europe.
Il est intéressant de noter que le terme kshatriyas vient de la nomenclature des castes indiennes.
Caste des brâhmanes : prêtres, enseignants et professeurs.
Caste des kshatriyas : roi, princes, administrateurs et soldats.
Caste des vaisyas : artisans, commerçants, hommes d'affaires, agriculteurs et bergers.
Caste des sudras : serviteurs.
Caste des Intouchables : les personnes les plus pauvres.
le terme kshatriyas est donc un peu l'équivalent de guerrier.
Quant aux Rajputs, ils se réclament également appartenir à la caste des Kshatriyas. Ils étaient, en effet, de fiers guerriers à cheval. On peu donc en conclure que les ancêtres des Rroms faisaient partie de la noblesse d'épée indienne.
Les deux groupes ( Kshatriyas et Rajputs) se rassemblent forment alors la Romani Cel (le peuple Rrom). Mais ils se nomment eux-mêmes Romané Chavé, c'est-à-dire les “fils de Ram” (héros de l'épopée indienne Ramanaya).
Le troisième exode :
L'arrivée des Rroms en Europe occidental est liée à l'étouffement de l'empire byzantin par les conquêtes turques vers la moitié du XIVème siècle. L’arrivée des premiers Rroms dans les Balkans coïncide avec celle des Ottomans. En Roumélie, c’est-à-dire, la partie européenne de l’Empire Ottoman, les recensements attestent dès le XVème siècle d’une
importante présence Rrom. Beaucoup sont employés dans des ateliers de fabrication de munitions et dans l’armée.
La Grèce les accueille déjà à partir du XIVème siècle.
Un sauf-conduits de protection édité, le 17 avril 1423, au Château de Spis, par Sigismond, empereur romain et roi tchèque est une véritable pièce à conviction concernant le séjour de Rroms sur le territoire tchèque.
Il est dit dans le texte de ce sauf-conduit conservé à ce jour :
"Nous, Sigismond, roi hongrois, tchèque, dalatien, croate..., notre Ladislav, seigneur fidèle, chef de son peuple Rrom, nous a demandé humblement de solliciter notre indulgence exceptionnelle. Nous vous prions donc de bien vouloir tenir compte de cette supplique et de ne pas refuser cette lettre. Or, si Ladislav mentionné plus-haut et ses gens apparaissent à un quelconque endroit de notre empire, en ville ou à la campagne, vous êtes prié de lui faire preuve de la même fidélité que vous avez à notre égard. Protégez-les pour que Ladislav et son peuple puissent séjourner sans préjudice entre vos murs. S'il y a parmi eux un ivrogne ou un bagarreur, nous voulons et ordonnons que Ladislav soit le
seul à avoir le droit de juger, de punir, de pardonner, et de l'exclure de votre cercle..."
L'été 1419, les ‘tribus’ apparaissent sur le territoire de la France actuelle à Chatillon-sur-Chalaronne, dans la Bresse, à Maçon, à Sisteron. En 1427, à la Chapelle Saint-Denis aux portes de Paris.
Entre temps, en 1422, on avait vu des Rroms sur les routes d'Italie avec l'espoir d'obtenir du Pape des lettres de protection, d'une portée universelle, dont ils pourraient se prévaloir dans tout le monde chrétien.
On compte, actuellement, environ 12 millions de Rroms en Europe (les deux pays qui en abritent le plus étant la Roumanie et la Bulgarie).
Les Rroms au sens large se subdivisent principalement en
- Rroms dits "orientaux" (85% du total)
- Sintés (souvent appelés Manouches en France, 4%)
- Kalés (ou Gitans, 10%)
- Gypsies (en Grande-Bretagne, 0,5%)
sans compter divers groupes de moindre importance numérique mais tout aussi Rroms que les autres Rroms. Au niveau européen, ils sont aujourd'hui sédentaires à 96%.
Il n'y a aucun rapport entre les noms des Rroms (ou le nom de leur langue, la rromani), avec la ville de Rome (Roma en latin, italien et roumain), l'Empire romain, la Roumanie, les Romains, les Roumains ou leurs langues.
En effet, la plupart des linguistes font remonter l'étymologie de ce terme soit à la divinité Ram ou Rama, avatar de Vishnou, soit au nom d'une caste de musiciens, les Doms, nom qui se serait étendu à tous les migrants indiens.
N’oublions pas non plus que le régime nazi, pendant la seconde guerre, s’est appliqué, de manière systématique, à l’élimination des Roms.
Dans le seul camp d’Auschwitz plus de 23 000 Rroms, marqués du signe Z, seront assassinés dans les chambres à gaz. Durant toute cette sombre période, on estime à 500.000 le nombre Rroms exterminés dans l’ensemble des pays Européens.
Depuis 1971, les Rroms ont un drapeau :
- La roue à 16 rayons, symbolise évidemment la route, le voyage, la roulotte, mais aussi, et surtout, les origines indiennes des Rroms, vers le Rajasthan actuel... On peut d'ailleurs noter la ressemblance, évidente, entre le drapeau rrom et le drapeau de l'Inde.
- La couleur bleue symbolise le ciel, la liberté, les valeurs spirituelles tsiganes.
- La couleur verte, hymne à la nature, au progrès, à la fertilité, aux valeurs matérielles...
Merci à Leelou, présente sur ce forum pour son aide.
--Message edité par che khan le 2009-09-10 08:53:17--