Donc, bienvenue, au-revoir, et bonne route, Commandeur. Peut-être te seras-tu tout simplement trompé de forum. N'en déduis rien aussi facilement quant à ses membres, s'il te plaît. Ou du moins, garde-le pour toi.
@ Enguerand :Sans m'intéresser particulièrement à l'histoire des Templiers, ce fil a piqué ma curiosité. Surtout à propos de la traduction du passage incriminé dans la bulle Vox in excelso... Donc j'aimerais bien ton avis là-dessus, si tu repasses par ce fil

...
Je suis allé voir l'original de cette bulle (en latin). Et en fait, cela semble assez clair, même s'il y a sans doute quelques subtilités à percevoir.
"non per modum definitivae sententiae"
Effectivement, Clément V dit qu'il ne prononce pas de "definitivae sententiae", ce qu'on pourrait traduire par "sentence définitive" (traduction de Commandeur) ou "sentence judiciaire" (traduction Wikipedia que tu as citée). Mais l'une ou l'autre traduction n'est pas vraiment satisfaisante, hors contexte. En revanche, dans le paragraphe précédent, Clément V explique (plus ou moins clairement) pourquoi il adopte une autre démarche juridique. A tort ou à raison, ce n'est pas la question - Il expose un problème de droit canon et surtout la difficulté à trancher entre différentes vues contradictoires au sujet de l'ordre.
"Verum licet ex processibus habitis contra ordinem memoratum ipse ut haereticalis per definitivam sententiam canonica condemnari non possit"
(milieu du paragraphe précédent l'interdiction)
En substance : "les procédures précédentes à l'encontre de cet ordre ne permettent sans doute pas de le condamner comme hérétique par le biais d'une sentence canonique définitive".
Clément V continue ses attaques (très dures) contre l'ordre et précise ensuite que certains militent pour une sentence de condamnation (définitive, canonique), d'autres affirmant au contraire que les procédures engagées précédemment rendent impossible une condamnation "en toute justice". Il décide alors de prendre une mesure "entre-deux", qui a quasiment les mêmes effets "concrets" qu'une condamnation mais sans doute pas la même portée canonique : l'ordonnance. C'est là (toute fin du paragraphe précédent l'interdiction) :
"inter eos, qui dicunt, ex nunc contra dictum ordinem pro dictis criminibus condemnationis sententiam promulgandam, et alios, qui dicunt ex processibus praehabitis contra dictum ordinem condemnationis sententiam iure ferri non posse, longa et matura deliberatione praehabita, solum Deum habentes prae oculis et ad utilitatem negotii Terrae Sanctae respectum habentes,
non declinantes ad dexteram vel ad sinistram, viam provisionis et ordinationis duximus eligendam, per quam tollentur scandala, vitabuntur pericula et bona conservabuntur subsidio Terrae Sanctae."
En gras : "sans pencher à droite ou à gauche, nous avons considéré devoir suivre la voie de la provision et de l'ordonnance, pour éteindre les scandales, éviter les dangers et préserver les biens devant secourir la Terre sainte."
Enfin, dans le - trop - court passage mentionné par les uns et les autres, après "l'amertume et la douleur au coeur etc" et l'absence de sentence "définitive" dont on comprend maintenant mieux les raisons, il y a bien (comme tu le soulignes) une sanction d'interdiction irrévocable et perpétuelle à l'encontre de l'ordre, avec l'appprobation du concile : "irrefragabili et perpetuo valitura tollimus sanctione ac perpetuae prohibitioni subiicimus, sacro concilio approbante".
Bref, perso je ne vois pas en quoi cette bulle ne serait pas claire quant à la sanction d'interdiction irrévocable et perpétuelle (même s'il ne s'agit pas d'une "sentence définitive de condamnation canonique"). Il est peut-être facile de jouer sur les mots ("pas définitive"), hors contexte. Mais ça ne tient pas à la lecture de quelques phrases préliminaires.
Vala vala vala...