Je vous passe le bonjour du Bas Poitou (actuel Vendée) zone tampon avec le comté du Poitou entre le nord et le sud de la France.
Passionné d'histoire depuis toujours, je me lance avec ma compagne dans la reconstitution de personnages fin XII début XIII. Pour ce faire, les patrons étant fais, j'essaie actuellement de dompter cette machiavélique machine à coudre

Je vous lis souvent pour la qualité de vos posts ce qui nous fais progresser aussi dans nos connaissances. En attendant de communiquer avec plaisir avec vous !
Voici une présentation (interminable d'après certaines mauvaises langues...) de mon personnage de sergent piéton lourd entre 1180 et 1233, Mathilde sera une guérisseuse, connaisseuse des simples.
Le personnage est fictif mais tout le reste est bien réel, tiré de mes recherches dans les archives de la Vendée et de la BNF.
Biographie du Sergent « lourd »: Enguerrand de Fauconnier
Période : 1180/1233
Lieux : Poitou, Principauté de Talmond et son château dans l’actuel Bas Poitou.
Contexte historique : Parcours d’un sergent piéton lourd au service d’une grande famille de seigneurs du Poitou les «de MAULEON » de la fin du XII au 1er tiers
du XIII siècle. Il suit son seigneur lors des conflits opposants les grands féodaux de l’époque et leurs velléités d’indépendance contre successivement les rois de France et/ou d’Angleterre suivant l’allégeance du moment. Son seigneur répondant à l’appel des croisades en Terre Sainte ou contre les Albigeois je serais de toutes ses aventures.
Mon personnage : Enguerrand de FAUCONNIER, né en 1180 dans une famille de paysans ayant tenure en nature auprès des seigneurs de Talmond. J’entre au service de Raoul III de Mauléon en 1197 grâce aux appuis du chevalier Guillaume Lefort compagnon d’arme et homme lige de ce dernier. Les économies familiales et mon labeur m’ont permis de m’équiper avec soins et qualités, en armes comme en tenues.
Mathilde, ma mie, entre parallèlement au service de d’Alix de Ré son épouse.
Durant 3 ans, j’apprends mon nouveau métier d’homme d’arme avant d’être rattaché en 1199 à la suite de son fils ainé Savary. Un fils Malo vient rapidement embellir notre existence.
En 1202 j’accompagne Savary, le comte du Poitou Arthur de Bretagne et Hugues de Lusignan lors de ses premiers combats contre le roi Jean sans Terre. En juillet 1202, à la bataille de Mirabeau nos troupes sont défaites, mon seigneur fait prisonnier et envoyé en captivité en Angleterre.
Ayant échappé de peu à la mort, je retourne en poste au château de Talmond jusqu’au retour de captivité de Savary de Mauléon en 1204.
De retour à son service, lui-même désormais vassal de Jean sans Terre nous voilà à guerroyer contre le roi de France Philippe-Auguste qui souhaite reconquérir le Poitou.
De nombreuse sièges ou batailles (Niort, Angers etc…) animent mon existence du Poitou à l’Anjou jusqu’à la défaite de La Dive en 1208 qui marque la signature d’une trêve entre les belligérants.
En 1211, nous partons pour le Languedoc envoyé par le Roi d’Angleterre au secours de Raymond VI, comte de Toulouse menacé par la croisade contre les Albigeois. La défaite de Castelnaudary malgré la bonne tenue de nos troupes et la cupide attitude de notre seigneur nous fait rentrer au Poitou.
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Disgracié par Jean sans Terre, mon seigneur rejoint le parti du roi de France. Je participe alors à l’expédition de Flandre lors de l’attaque du port de Dam (1213) qui est l’occasion pour moi de ramener quelques butins issus de pillages qui amélioreront la vie de ma famille.
En 1219 je pars pour la Terre Sainte, dans la suite de Savary de Mauléon qui s’est croisé 2 ans auparavant, répondant à l’appel du Pape Honorius III. Je participe au siège et la prise Damiette en novembre 1219 et rentre d’Orient en 1220. J’en ramène quelques étoffes habituellement inaccessibles pour mes revenus lors de marchandages auprès de marchands Juifs (coton, soie).
Je reste en poste au château de Talmond jusqu’en 1224 où je profite d’une vie plus paisible avec les miens. Notre maison de Talmond gagne en confort grâce à mes prises. Mathilde en profite aussi pour se parer d’étoffes plus travaillées et correspondant mieux à ses goûts.
Savary de Mauléon étant un seigneur de son temps, particulièrement avide d’indépendance comme rétif à toute autorité des trop encombrants rois Capétiens, je me retrouve à guerroyer contre les hommes de Louis VIII lors des batailles de Niort et de La Rochelle malheureusement perdues.
Après la soumission de mon seigneur en 1225 devant le Roi de France, je découvre les terres ensoleillées du Languedoc lors de la croisade des Albigeois. En effet Savary de Mauléon soucieux de sauver son âme d’une menace d’excommunication répond à l’appel du Pape Honorius III et d’Amaury de Montfort. Il fera honneur à son engagement et y gagnera le surnom de « Maître des braves ». De mon coté j’en rapporte de nouvelles bosses, quelques glorioles, mais surtout un menu butin issu des combats ou de rapines.
La mort de Louis VIII en novembre 1226 incite mon seigneur à se croire dégager de son serment auprès des Capétiens, il se soumet à l’autorité « lointaine » et moins contraignante d’Henri III roi d’Angleterre. Par voie de conséquence, je guerroie de nouveau sur les terres du Poitou et de l’Aunis contre les troupes de la régente Blanche de Castille et du futur Saint Louis.
Une issue malheureuse pour mon seigneur et ses alliés (une paix relative mais appréciable pour moi…) me porte à la trêve de 1227 qui se poursuivra jusqu’en 1230. Durant ce temps je sers dans les troupes du château de Talmont et profite de Mathilde et Malo.
Les vieux démons reprenant rapidement mon Seigneur (avec le soutien du Plantagenêt), me revoilà à ferrailler de nouveau contre les Français jusqu’en juillet 1231 et le dernier délitement des alliances de barons Poitevins trop indépendants.
Savary de Mauléon meurt en 1233 et est enterré en l’église de Saint Michel en l’Herm.
J’entrevois une vie paisible auprès de ma mie en regardant mon fils devenir un homme et comme son père se destiner au métier des armes.
*Source : « Savary de Mauléon et le Poitou à son époque »- Bélissaire Ledain, 1892- BNF 2
"Essais historiques sur le Talmondais 1144/1254" Georges Loquet, archives de la Vendée