A mon seigneur le roy de france, a toute la noblesse française, au haut clergé, à la bourgeoisie,
Messeigneurs, éminences, altesses, barons, princes, comtes, vous qui possédez si beaux noms, tant de titres, tant de haut fait que l'on conte le soir à la veillée, sachez profiteurs du peuple que vous n'abuserez plus du sang de vos sujets .
A vous, Cardinaux, Papes, et évêques,
Vous avez depuis tant d'années, et sous des prétextes falacieux abusé de la crédulité du peuple . Vous avez imposé la dîme, et toutes sortes de taxes qui vous garantissaient un avenir riche et douillet au creu d'une abbaye, ou dans quelque palais aux portes desquels se pressent des foules de manants crevant de faim et de misère . Et non content de leur martyr, arborant la bannière du Christ, vous leurs avez dit que son tombeau était souillé par des sarrazins avilis, et avez sommé au peuple d'aller se battre en Terre Sainte pour se défaire de leurs péchés, péchés qui sont pour la plupart, ne l'oublions pas, des impots impayés ou des prières oubliées . Croyez vous ne serait ce qu'un instant que le Seigneur prendrait cure d'un pater noster en moins sur la longue liste que vous leurs infligez déja ? Et croyez vous seulement en Dieu, impotents indolents cacochymes et vicelards que vous êtes ! La porte du paradis n'est pas assez large pour vos ventres replets et remplis de la nourriture volée au peuple !
A vous seigneurs, comte, baron, ducs,
Vous qui par vos ancêtres êtes réputés, vous n'avez de noblesse que le titre . Pour cause vos pères se sont fait connaitre par des fait d'armes qui pour la plupart se sont fait dans le sang et par la guerre . C'est par une envie belliqueuse de destruction et de vol que vous vous êtes annoblis jadis ! Et par cette simple raison vous avez asservis des gens libères et en avez fait vos gens . Ils vous doivent tout, vous leur devez protection; quelle générosité en vérité ...
Et non content de leur prendre leur liberté et leurs biens vous vous accordez un droit de cuissage, vous introduisant ainsi dans leur dernière intimité .
Je ne parlerais que très rapidement de ces armées que vous levez pour aller prendre un chateau ou un lopin de terre et où vous enrôlez vous paysans, armés de simples hast contre le fer des hommes d'armes et chevaliers adverses . Bel esprit de protection en effet .
A vous bourgeois, usurier et boulangers.
Vous êtes la pire engeance qui eu put exister en ce monde . Parce que vous faites parti des persécutés, mais contrairement à ce qu'on pourrait espérer vous n'aidez pas les autres pour autant. Vous banquiers qui amassez votre or dans des coffres, qui trafiquez des sommes incommensurables pour financer les guerres des seigneurs qui tuent ce qui n'ont pas d'argent, vos égaux, le peuple ! Vous participez à un massacre organisé ... traitres ....
Vous boulangers, quand le peuple crie famine et que la guerre est là, vous gardez votre pain à l'abris et le faites payer le double, le triple même aux pauvres gens qui se meurent . Et toujours pour accumuler votre argent, sale argent, enjeu des plus pourris et qui pourri les autres . Boulangers, affameurs !
A vous monseigneur le roy de France,
Vous avez, par droit divin accedé au trône et en profitez pleinement pour lever l'ost, percevoir des impôts, et faire des lois comme bon vous semble ... Des classes hautes vous êtes la pire engeance, vous rassemblez en vous tous les mensonges dont se servent le clergé et les seigneurs pour se jouer du peuple . Quand vous menez des guerres, vous le faites au nom de dieu (clergé), vous empruntez (banquiers),
vous rassemblez votre armée (seigneurs), vous tuez des innocents (peuple) et vous plongez vos sujets dans la famine (boulangers) et la misère ...
Princes le peuple vous hais autant que vous le méprisez !