L'inquisition

On y parle, on y blague / Hablamos allí, bromeamos allí / Uno parla là, uno ne scherza
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Conrad de Champagne
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Message13 Déc 2011, 09:47

petite question à notre cher GI: Y aurait il moyen que tu nous forme à l'inquisition ?? j'ai envie de bruler des hérétiques et tout!
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bzhastro
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Message13 Déc 2011, 10:31

tu vas te faire plein de copains toi ... :hein124: :couik1: :repas104:

:1124930010:
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Conrad de Champagne
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Message13 Déc 2011, 10:36

On va avoir un inquisiteur dans notre compagnie :mrgreen:
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yrwanel
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Message13 Déc 2011, 12:55

On voit que c'est l'hiver...
Besoin de bois de chauffage? :hein39:

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Message13 Déc 2011, 13:17

bzhastro a écrit:tu vas te faire plein de copains toi ... :hein124: :couik1: :repas104:

:1124930010:
:lol:
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Message13 Déc 2011, 19:48

Moi j'aime bien !
Je trouve l'idée charmante, primesautière et très utile à la société.
Bravo ! :content-29:

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marco
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Message13 Déc 2011, 21:24

Dambrath a écrit:On va avoir un inquisiteur dans notre compagnie :mrgreen:

J'hésite entre : smiley27 et : bash

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Grand Inqui
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Message14 Déc 2011, 12:35

marco a écrit:
Dambrath a écrit:On va avoir un inquisiteur dans notre compagnie :mrgreen:

J'hésite entre : smiley27 et : bash

T'es un civil, Malko, on va éviter la deuxième solution....................................encore que.......
Dambrath; effectivement, je suis un inqui retraité; 10 ans de bons et loyaux services pour la plus grande gloire du Seigneur; maintenant, je fatigue; quand on me contrarie, je mets un pain, et on n'en parle plus; j'ai appris les délices du concret. :D
Former un Inqui? déjà, il faudrait du temps, et que le candidat habite près de chez moi; ensuite, n'est pas inqui qui veut; il faut une vraie mentalité de fumier, une certaine dose de sadisme, un zeste de lacheté, une bonne portion de fourberie, une absence totale de scrupules....bref, les appelés sont nombreux, les élus une poignée. J'en ai vu plusieurs, des pseudos inquis, des j'voudrais bien, mais le seul qui m'a vraiment impressionné, c'était un inquisiteur italien de Venise, dont j'ai oublié le nom; lui, il ne jouait pas, il était.
Enfin, j'aurai toujours un regret, c'est de n'avoir pu brûler personne au cours de ma carrière; trop dangereux, qu'ils disaient....... :repas104:
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Message14 Déc 2011, 12:50

Grand Inqui a écrit:
marco a écrit:
Dambrath a écrit:On va avoir un inquisiteur dans notre compagnie :mrgreen:

J'hésite entre : smiley27 et : bash

T'es un civil, Malko, on va éviter la deuxième solution....................................encore que.......

Je m'explique : un inquisiteur était un juge faisant parti de l'Inquisition, il ne s'agissait pas d'un personnage haut en couleur cherchant à brûler tout le monde et traitant, de manière hystérique, pour le monde d'hérétique.
Il y a vraiment une possibilité de faire une démarche sérieuse qui permettrait de casser le mythe et expliquer quel a été le fonctionnement réel de l'Inquisition et quel a été son impact sur son époque.
Mais bon... Est-ce cette démarche que veut faire ton copain?
Si c'est la première cité (et merveilleusement bien décrite par GI :034:), je maintiens ma précédente réponse.

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Message14 Déc 2011, 14:57

Et bien, vu que c'est un fan de la religion et tout ce qui est théologie et vu le gaillard, je pense qu'on aura bien un inquisiteur qui serait capable de faire des recherches pour tout ce qui concerne le personnage en lui même. J'aurais aimé avoir quelque piste pour trouver comment fonctionnait vraiment le principe d'inquisition et du mode opératoire pour arrêter un "hérétique". car ce qui pourrait être pas mal, si possibilité il y a, c'est de faire un garde au service de l'inquisition, je m'explique, c'est toujours beau de dire qu'un hérétique en est un, mais l'inquisiteur ne va pas lui même tout seule comme un grand risquer sa peau pour appréhender et mettre sur un bucher etc. le fameux condamné. Il doit bien avoir des gens qui sont là pour le faire à sa place. Vous savez le genre de type qui font le boulot, mais qu'on accuse pas car ce ne sont pas les donneurs d'ordres :mrgreen: . Donc à voir avec un pro de l'inquisition pour trouver toutes les solutions à mes questions.


PS: GI, on est trop loin de chez toi.... mais l'inquisition à bien frappée dans nos terres au XIIIeme.
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Message14 Déc 2011, 16:34

L'inquisition est née environ en 1230 pour soigner les cathareux du sud :1124930010:

au début ils allaient par 2 de village en village escortés par des hommes d'armes. ils interrogeaient les habitants . Ils pouvaient très bien quitter le village sans trouver personne.
Au fil du temps, cela s'est durci, ils se sont installés dans les villes et ont "convoqué" les suspects. n'étaient brulés que les hérétiques (qui persistaient dans leur croyance) et les relaps (ceux qui rechutaient)

l'image que l'on a de l'inquisition ( style Torquemeda) est survenue plus tard lorsque l'inquisition s'est mise au service du pouvoir royal (Espagne)

il y a moyen de faire des choses intéressantes je pense avec l'inquisition .
Il manque a mon avis sur les animations médiévales l'aspect religieux et c'est une bonne idée d'aller dans cette direction.
Bonne chance a vous :content-29:
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Message14 Déc 2011, 17:43

J'avais commencé à lire l'histoire de l'inquisition médiévale qui se situe dans le nord à partir de 1233. De plus, la "France(1)" est une des premières à autorisé l'inquisition à faire sa "chasse aux hérétiques(2)".

(1): Bien sur, la France géographiquement moderne, celle d'aujourd'hui
(2): Là je parle bien de leur travail de confondre les hérétique et les soumettre à la peine qui leur est destinés. Peine dites « mur étroit » (détention avec port d'entraves, au pain et à l'eau) et au pire des cas à la peine de mort.



PS: j'ai juste lu des trus sur WIki pour l'instant...
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Message14 Déc 2011, 17:55

Effectivement, lorsqu'un inquisiteur débarquait dans une localité, accompagné de ses "familiers" ( clercs, gardes, secrétaires...) il faisait annoncer sa venue en chaire à l'église et invitait les déviants à se présenter devant son tribunal pour s'expliquer; seuls les récalcitrants ou les dénoncés étaient amenés manu-militari; contrairement à ce qu'on pense, les peines étaient le plus souvent bénignes ( amendes, pélerinages, confiscation des biens, peine de prison plus ou moins longue et pénible ( mur/mur étroit), excommunication et confiscation des biens, le bûcher dans les cas les plus graves; les accusés pouvaient présenter des témoins pour leur défense.
En cas de dénonciation, le dénonciateur devait apporter des preuves, ou des éléments concordants à charge; en cas de fausse dénonciation, c'est le dénonciateur qui se retrouvait devant le tribunal; arbitraire, oui, mais pas plus que la justice laïque de ce temps-là, si on excepte quelques rares cas de psychopathes; ce qui frappe dans l'inquisition, c'est son extrême organisation, son omni-présence, ses archives très ordonnées, qui laissaient peu de chances à un fugitif de lui échapper en changeant de région.
Faire un spectacle histo comme le suggère Marco, c'est aller à coup sûr à l'échec, tant un vrai procès de l'inquisition était chiant, long ( on laissait le prisonnier croupir des semaines entre deux interrogatoires), et uniquement composé de questions/réponses: la question, d'abord ordinaire, puis extra-ordinaire ( là, ça se corse pour le prévenu) n'était appliquée qu'en dernier recours, et l'inquisiteur, qui, en tant qu'homme de Dieu, ne pouvait verser le sang, allait ensuite se faire absoudre par un confrère -nan mais quelle perte de temps... smiley27
Avec la Cour Pontificale, nous avons recréé un tribunal de l'inquisition, réduit à sa phase la plus sanglante, la question extraordinaire ( la torture, quoi) et la condamnation ( ce qui est une hérésie, puisqu'un inquisiteur ne condamnait jamais au bûcher, mais " retirait la protection de l'église" au condamné qui était ensuite confié a un tribunal laïque qui, lui, condamnait le prévenu au bûcher.
C'est ce type de saynète bien sanglante qui retient l'attention du public; toutefois, à la fin de chaque spectacle, nous retenions le public pour lui expliquer qu'on lui avait montré ce qu'il voulait voir, mais que l'inquisition, en fait.....( voir mon résumé plus haut)
Voilou; Dambrath; si tu comptes faire une scène bien histo, tu n'auras plus grand-monde au bout de 3 minutes, mais ça sera histo............... :1124930010:
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Message14 Déc 2011, 20:09

Voici quelque bases pour commencer, ça va être un peu long, mais je pense qu'il y a quelque chose à prendre.
Il y a quelque temps je me suis posé la question, l'inquisition, l'inquisition, un mot, mais qu'est-ce que c'est vraiment ?
Je vous propose un résumé qui peut sans doute vous éclairer sur le sujet.

Avant l'inquisition
L'inquisition est instituée en 1231 par Grégoire IX. L'hérésie et les ennemis de la foi étaient déjà poursuivis à cette époque. Les textes étaient :

les décrets de Latran II (1139)
la décrétale Ad adolendam de Lucius III (1184)
la décrétale Vergentes in senium d'Innocent III (1199)
les décrets de Latran III (1215)
Ces textes confiaient aux évêques le soin de rechercher les hérétiques, et aux juges séculiers celui d'administrer la punition requise (« animadversio debita »). Les décrets de Latran III ont été appliqué pour la première fois lors de la croisade contre les Albigeois, ils sont reconnus en 1220 par l'empereur Frédéric II et en 1226 par Louis VIII de France. En 1224, l'Empereur choisit d'appliquer la peine du feu (courante en Aragon et au Languedoc) à ses hérétiques, et Honorius III l'accepte ensuite pour l'Italie impériale. En 1231, Grégoire IX transforme la législation impériale en loi canonique.

La législation rencontre pourtant rapidement ses limites : les évêques sont soumis au pouvoir politique, et les circonscrïptions épiscopales sont petites : il est facile à un hérétique de changer de diocèse pour échapper à son évêque. L'inquisition va compléter puis remplacer les tribunaux épiscopaux ordinaires.

L'inquisition est de nature différente : c'est une juridiction spéciale de l'Église, distincte de l'Ordinaire — un tribunal d'exception permanent, compétent pour tout ce qui est défense de la foi. Elle a des antennes partout. Instituée contre les cathares et vaudois à l'origine, elle est ensuite étendue aux béguins, fraticelles, spirituels puis aux sorciers et blasphémateurs.

Aux débuts et la mise en place
Les moyens traditionnels de répression étaient alors la procédure par accusation ou dénonciation. Elle ne convenait pas à une recherche active de l'hérésie. La procédure inquisitoire, qui donne son nom à l'inquisition, permet de poursuivre d'office toute personne soupçonnée. La nouvelle procédure inquisitoire est définie dans la décrétale Licet Heli de 1213, complétée par la décrétale Per tuas litteras.

Toutes les mesures anti-hérétiques se trouvent confirmées par le concile de Latran IV (1215), et reprises par les autorités civiles, Frédéric II, Louis VIII, Blanche de Castille ou encore le comte de Toulouse. Grégoire XII donne une forme précise à la répression par la constitution Excommunicamus de 1231. Désormais, la prison à vie frappe l'hérétique repentant, le relaps ou l'obstiné sont brûlés vifs par le juge séculier tandis que ceux qui ont été en rapport avec les hérétiques sont excommuniés.

Grégoire IX désigne en 1231 Conrad de Marbourg, un prêtre séculier, pour appliquer la nouvelle législation dans l'Empire. Doté de pouvoirs presque illimités, Marbourg devient rapidement très impopulaire : fanatique et agissant sans discernement, il est assassiné en 1233, ruinant à jamais l'inquisition dans l'Empire. Grégoire IX fait également appel aux dominicains par la bulle Ille humani generis. En 1232, la bulle Inquisitatio hereticæ pravitatis l'étend à l'Aragon ; en 1233, c'est le tour de la France. Les dominicains sont choisis pour appliquer la législation. Dès la fin 1233, des tribunaux sont institués à Avignon, Montpellier et Toulouse. L'inquisition tarde à se déployer en Italie, elle n'y arrive qu'en 1235 en Italie centrale, et en 1237 en Italie.

Fonctionnement :
La plupart du temps, le tribunal possède un siège fixe, la maison de l'inquisition, où vivaient les inquisiteurs et leurs notaires. Les inquisiteurs touchent une pension annuelle ou une partie des confiscations (le tiers en Italie). Chaque tribunal est présidé par 2 juges, avec des pouvoirs égaux, la plupart du temps des dominicains ou des franciscains désignés par leurs provinciaux, mais qui tiennent leur pouvoir directement du pape. Rarement, un juge dominicain et un juge franciscain cohabitent. À partir du XIVe s., il n'y a plus qu'un inquisiteur, assisté par des commissaires.

Les inquisiteurs dans l'exercice de leurs fonctions vivent en marge de la vie conventuelle et ne sont pas tenus par la règle, ce qui crée parfois des tensions au sein de l'ordre originel : ainsi les dominicains tentent, en vain, d'imposer certaines obligations (comme le déplacement à pied) à leurs inquisiteurs. Ils disposent de personnel pour les assister dans la procédure : geôliers, greffiers, notaires, clercs assistants. En 1248, Innocent IV doit censurer les inquisiteurs de Toulouse, qui ont trop de serviteurs.

Les inquisiteurs pouvaient s'appuyer sur les textes pontificaux mais aussi des juristes, puis des manuels, comme celui du dominicain Raymond de Penafort (1242) ou le Pratica inquisitionis du dominicain toulousain Bernard Gui (1324).

La procédure inquisitoire :
Il y a deux procédures principalement, l'enquête générale ou la citation individuelle. L'enquête générale consiste à convoquer la population entière d'une région. La citation individuelle se fait par le biais du curé, celui qui refuse de comparaître est excommunié. Le suspect interrogé doit jurer de révéler tout ce qu'il sait sur l'hérésie.

Un notaire est chargé de noter les réponses. Les inquisiteurs peuvent recourir à des délateurs, à l'incarcération ou encore à la torture — son usage est légitimé (à condition qu'il n'y ait pas mutilation définitive des membres) par Innocent IV dans sa bulle Ad extirpenda en 1252. À défaut d'aveux, la preuve peut être apportée par des témoins, qui ne sont pas connus de l'accusé. Les protections accordées aux accusés sont très minces. Par exemple, des témoins habituellement rejetés par le tribunal (excommuniés, voleurs, personnes de mauvaises vie) peuvent être entendus contre le suspect. Par ailleurs, le suspect ne peut pas être assisté par un avocat ou un conseil. Les tentatives de papes comme Clément V pour imposer un traitement plus équitable seront ignorées. Les tortures sont parfois si violentes que même les gouvernants les dénoncent : Philippe le Bel se plaint en 1297 (même s'il a fait torturer lui-même les Templiers).

Une personne déjà jugée n'est pas à l'abri pour autant : à tout moment l'inquisition peut rouvrir un dossier. Néanmoins, il y a une possibilité de recours. Le traditionnel appel au Pape est dénié par Excommunicamus, mais dans la pratique, ils étaient fréquents. Même la mort n'empêche pas la procédure : parfois, les poursuites ont lieu même contre des gens qui sont déjà morts. Leur cadavre est alors brûlé.

Peines encourues :
L'inquisition n'administre pas réellement de peines, mais des pénitences. Les moins graves, appelées pénitences arbitraires, sont imposées par les inquisiteurs. Elles sont les seules infligées à ceux qui se sont présentés dans les temps (ce qu'on appelle « pendant le temps de grâce »). Ce sont la fustigation au cours de la messe, les visites aux églises, les pèlerinages, l'entretien d'un pauvre, le port de la croix sur les vêtements. La peine normale de l'hérétique converti est la peine de prison à vie, souvent réduite par l'inquisiteur, qui a le droit de moduler les peines. Il y a deux modes, le « mur large », et le « mur étroit », beaucoup plus sévère (réclusion solitaire). Il faut noter que la prison comme peine est pratiquement inconnue avant cette époque, c'est une nouveauté dans l'histoire de la justice.

L'hérétique obstiné ou relaps est abandonné à l'autorité séculière qui les condamne au bûcher. Cette peine reste exceptionnelle (Bernard Gui en prononce 40 dans toute sa carrière). Elle a pour avantage de ne pas laisser de reliques aux partisans des brûlés. Les peines les plus graves entraînent la confiscation des biens du coupable au profit de l'autorité chargée des dépenses de l'inquisition, d'où une certaine tendance à s'en prendre aux gens riches. L'inquisition n'a pourtant pas fait fortune : ses dépenses sont considérables, et ses gains restent modestes.

Oui j'ai toujours dis que c'était des bienfaiteurs de l'humanité.
Un peu comme :

Pierre Abélard (1079–1142)
Théologien, philosophe, dialecticien. Condamné au concile de Soissons en 1121 pour ses vues théologiques peu orthodoxes, notamment au sujet de la Trinité. St Bernard le fit condamner de nouveau au concile de Sens en 1141, condamnation confirmée par Innocent II. Pierre le Vénérable le recueille à Cluny où il meurt.

Absalon de Lund (1128–1201)
Évangélisateur du Danemark où il extirpe les dernières poches de paganisme, notamment sur l'île de Rügen.

S. Albert de Liège († 1193)
Frère d'Henri Ier, duc de Lorraine et de Brabant, il est assassiné à sa sortie de Reims par huit chevaliers allemands aux ordres de l'Empereur.

Ange Clareno († 1337)
Franciscain. Persuadé que la règle de S. François n'était pas respectée, il fonde une nouvelle branche de l'ordre, les spirituels, avec l'approbation de Célestin V. L'approbation est annulée par Boniface VIII et les spirituels sont pourchassés par l'Inquisition pour hérésie.

Arnaud de Brescia (XIIe)
En 1138, il tente d'empêcher l'évêque Manfred de prendre possession de son siège ou de ses biens séculiers. Condamné par le Pape, il est exilé de Brescia. En 1140, il soutient Abélard face à S. Bernard au concile de Sens. Il est jugé, condamné aux galères, et ses cendres seront dispersées dans le Tibre.

Hugues de Die (XIe)
Archevêque de Lyon. Il se distingue par la vigueur de sa lutte contre les simoniaques. En 1094, il obtient l'excommunication de Philippe Ier.

Raymond Lulle (1232–1315)
D'abord courtisan à la cour de Jacques d'Aragon, il devient franciscain et s'attache à la conversion des musulmans. Il étudie les philosophes musulmans, particulièrement Averroès, pour les réfuter. En 1291, il se rend à Tunis et dispute avec les Sarrasins. Il revient en Europe pour le concile de Vienne, où il expose ses plans pour la conversion des Maures, avant de retourner à Tunis où il meurt lapidé. Son Ars generalis ultima propose une méthode universelle pour prouver la vérité de la foi, ainsi qu'un langage abstrait préfigurant l'abstraction logique. Ses thèses seront condamnées par Grégoire XI puis Paul IV. Surnommé le Doctor Illuminatus.

Robert le Bougre (XIIIe)
D'origine bulgare, converti du catharisme, il devient dominicain puis inquisiteur dans la région de la Loire. Sa sévérité est telle que Grégoire XI le suspend en 1234. En 1235, il rentre en grâce et reprend ses activités. Il est à l'origine du grand bûcher du Mont-Saint-Aimé où il fait brûler 183 « parfaits », devant Thibaut IV de Champagne. Sa brutalité conduit à une nouvelle suspension et à une condamnation à la prison à vie.

Et je ne vais pas oublier notre grand ami Torquémada.
Tomás de Torquémada (1420 à Valladolid, Espagne - 16 septembre 1498 à Avila, Espagne), dominicain et Grand Inquisiteur de 1483 à sa mort. Entré dans l'ordre de St Dominique, prieur du couvent de Ségovie (1460-1482) renommé pour sa science et sa dévotion, il fut choisi (1482) pour l'un des huit inquisiteurs de la foi. Nommé Inquisiteur général de Castille en 1483, puis d'Aragon, il fut à la tête de l'Inquisition espagnole.
Le chroniqueur espagnol, Sebastián d'Olmedo l'a appelé « le marteau des hérétiques, la lumière de l'Espagne, le sauveur de son pays, l'honneur de son ordre. » Le nom de Torquemada fait partie de la légende noire de l'Inquisition espagnole, il est devenu un synonyme de cruauté et de fanatisme au service de la Religion catholique.
Il naquit en 1420 dans le village de Torquemada (Espagnol « torre quemada », en latin « turris cremata », « la tour brûlée ») près de la ville de Valladolid dans le Nord de l'Espagne. On a raconté qu'il avait des ancêtres juifs : l'historien Hernando del Pulgar, parlant de son oncle, Juan de Torquemada, a dit que son ancêtre Alvar Fernández de Torquemada avait pris femme chez des juifs convertis de la première génération. Après des services éminents comme moine et comme érudit, Torquemada fut admis auprès des souverains, Ferdinand et Isabelle, qui le nommèrent Grand Inquisiteur en 1482. Son pouvoir fut étendu à la totalité de l'Espagne après le meurtre de l'inquisiteur Pedro d'Arbués à Saragosse en 1485, qu'on attribua à une bande d'hérétiques et à des Juifs, ainsi que par le prétendu meurtre rituel de celui qu'on appela le Saint-Enfant de la Guardia en 1491, meurtre dont on accusa encore une fois les Juifs. En 1492 il était un des principaux partisans de l'expulsion massive des Juifs hors d'Espagne. Beaucoup voient en lui et dans l'Inquisition espagnole les responsables des injustices et des souffrances car ils n'hésitaient pas à utiliser la torture, les dénonciations anonymes et l'exécution par le bûcher dans ce qu'on appelait autos da fé, c'est à dire « actes de foi ».
Torquemada grandit à Valladolid et, comme son oncle, le cardinal Juan de Torquemada, il devint moine dominicain. Pieux, savant et austère, il était encore jeune quand il fut envoyé comme prieur au monastère de Santa Cruz à Ségovie, où il devint le confesseur de la princesse

Nicolas Eymeric (ou Emeric, ou encore Eymmerich), théologien et inquisiteur espagnol, né à Gerone vers 1320 où il mourut le 4 janvier 1399.
Entré très jeune chez les Dominicains, il prit l'habit en 1334, et s'acquit rapidement une réputation de théologien confirmé. Il fut nommé inquisiteur général d'Aragon par Innocent VI en 1357. Il poursuivit avec une telle rigueur les hérétiques d'Aragon qu'il suscita critiques et oppositions, et fut suspendu de cet office dès 1360. Il retrouva cependant son poste après quelques années. Entre 1376 et 1378, il fit un long séjour à la cour du Pape, en Avignon, où il publia son fameux Directorium Inquisitorum, manuel de référence de l’Inquisition.
Puis à Rome. Ses fonctions de grand inquisiteur l'amenèrent à faire ultérieurement de fréquents séjours en Avignon. Il fut banni par Jean Ier après son accession au trône d'Aragon (1387), pour les positions qu'il avait prises dans la lutte contre les hérésies. Il ne put regagner son monastère de Gerone qu'en 1397, où il mourut peu après. Son épitaphe qui porte "praedicator veridicus, inquisitor intrepidus, doctor egregius" traduit assez bien son oeuvre: prédicateur de la vérité, docteur de premier ordre (mais) inquisiteur intrépide.
Eymeric a écrit plusieurs livres de piété et de théologie. Son oeuvre la plus célèbre est le Directoire des inquisiteurs (Directorium Inquisitorum), adapté par Francisco Peña en 1578 et partiellement publié en français sous le titre de Manuel de l'inquisiteur, manuel juridique dans lequel il explique l'origine, les droits et les procédés de l'inquisition.

Il est connu pour avoir le premier justifié que pouvait être contournée l'interdiction papale de la bulle Ad exstirpendam, qui interdisait d'administrer plus d'une fois la question, en justifiant que l'interrogatoire pouvait être repris si de nouveaux chefs d'accusation étaient rencontrés.

Nicolas Eymerich, est l'inquisiteur général d’Aragon, proche d’un Sherlock Holmes par le physique et le caractère mais au service d’une Eglise qu’il sert de manière rigide, obéissant strictement aux règles édictées, à la poursuite des hérétiques de tous poils, dans le sud de l’Europe et particulièrement en France. Appréciant peu la compagnie de ses semblables, la saleté, il peut être impitoyable pour ses adversaires tout en conservant une certaine mesure (toute relative, il est vrai).

Vous avez cru que l'inquisition avait commencée quand ?
Et vous pensiez que c'était fini depuis longtemps ?
Ben non, regardez ça, ça fait froid dans le dos.

Chronologie de l'inquisition

Répression de l'hérésie dans l'Empire romain
• Ier siècle : Paul de Tarse mentionne ce qui est la première excommunication chrétienne (Tit 3 :10, 1Tim 1 :20) en rupture avec le commandement de mise à mort des hérétiques (Dt 13 :6-16, 17 :2-7).
• 287 : L'empereur Dioclétien décrète la mise à mort des hérétiques manichéens, les chefs seront brûlés vifs.
• 313 : Constantin promulgue l'édit de Milan autorisant le christianisme dans l'empire romain.
• 385 : L'évêque Priscillien, dont les thèses sont condamnées par l'Église pour hérésie, est le premier à être « livré au bras séculier » et être exécuté. Ce « meurtre » suscite à l'époque le scandale et la protestation de nombreux évêques.
• 407 : Contre le donatisme, la loi romaine assimile l'hérésie à un crime de lèse-majesté. A la même époque, Augustin d'Hippone (Contre les hérésies) et Jean Chrysostome s'opposent à l'usage de la violence dans la lutte contre l'hérésie.
• 556 : Exécution de manichéens à Ravenne par la justice de l'empire.

Hérésies de l'an mille
• 1000 : Expansion de l'hérésie manichéenne.
• 1122 : En France, Robert le Pieux fait condamner 13 hérétiques à être brûlés vifs.
• 1139 : Concile de Latran II. Anathème contre les ennemis de la Foi. Les hérétiques doivent être punis.
• 1148 : Arrangement de Vérone entre le Pape et l'Empereur : les hérétiques doivent être jugés par l'église avant d'être remis au bras séculier.
• 1150 à 1200 : Forte expansion de l'hérésie cathare. Répression de l'hérésie par la collaboration de l'autorité civile et de l'évêque du lieu (Flandres, France, etc.). Les hérétiques sont brûlés et leurs biens confisqués. Une trentaine d'hérétique sont brûlés en Angleterre par Henri II (1166). A cette époque, Bernard de Clairvaux rappelle que la foi ne doit pas être imposée. A Cologne et Liège, à la même époque, la foule veut brûler des hérétiques cathares emprisonnés, contre l'avis de l'évêque qui s'interpose.
• 1179 : IIIe concile du Latran ; anathème contre les cathares. Acceptation de principe de la croisade contre les Albigeois, qui ne sera effectivement lancée que 30 ans plus tard.
• 1199 : Le pape Innocent III définit la procédure inquisitoriale contre les albigeois dans la bulle Vergentes in senium.
• 1200 : Vers cette époque : promulgation de lois punissant de mort les hérétiques par l'empereur Frédéric II (1220), par Louis VIII en France (1226), par Raymond V de Toulouse (1229), Pierre II d'Aragon (1226), etc. Le bûcher devient la sanction usuelle contre les hérétiques.
• 1205 : Le pape Innocent III, dans sa bulle Si adversus vos, condamne ceux qui viennent à la défense des hérétiques, leur interdisant de fait le secours d'un avocat, voire de témoins à décharge. Cette disposition excessive ne restera pas en usage.
• 1207 : Le pape Innocent III fait prêcher la croisade contre les albigeois. Elle prendra fin par le Traité de Paris (1229)
• 1213 : La décrétale Licet Heli permet d'appliquer la procédure inquisitoire contre les hérésies. Elle sera complétée par la décrétale Per tuas litteras.
Inquisition médiévale
• 1215 : IVe concile du Latran, qui reprend et met en ordre toutes les dispositions relatives à la procédure inquisitoriale.
• 1231 : Constitution Excommunicamus condamnant l'hérésie, excommunie les hérétiques, et officialisant les ordonnances du pouvoir temporel: la prison à vie pour les repentants, le bûcher pour les hérétiques récalcitrants.
• A partir de 1231 : Les premiers inquisiteurs sont désignés et missionnés par le Saint-Siège, qui fait des choix pour le moins malheureux. Le premier des inquisiteurs Conrad de Marbourg, nommé en 1231, sera assassiné en 1233. En 1235, Robert le Bougre est nommé inquisiteur de France.
• 1232 : Suivant l'avis de son confesseur Raymond de Peñafort, Jacques Ier d'Aragon demande l'instauration d'une inquisition en Aragon.
• 1233 : Bulle Inquisitio hereticæ pravatis : la compétence contre les hérésies est retirée aux tribunaux ecclésiastiques quand un tribunal d'inquisition existe.
• 1237 : Raymond VII de Toulouse obtient la suppression de l'inquisition dans ses États.
• 1237 : À Carcassonne, répression particulièrement musclée par Ferrier, surnommé le marteau des hérétiques. Ce surnom sera plus tard donné à Torquemada et Antoine de Padoue.
• 1239 : En Champagne, Robert le Bougre fait brûler 180 personnes jugées en à peine une semaine.
• 1242 : Premier manuel de l'inquisition, élaboré par Raymond de Peñafort.
• 1244 : Fin de l'hérésie à Montpellier, le tribunal de l'inquisition y est supprimé.
• 1246 : Innocent IV veut suivre de près et intervient dans le fonctionnement des tribunaux d'inquisition, ce qui cause des frictions (voir inquisition médiévale).
• 1249 : Sans passer par le tribunal de l'inquisition, Raymond VII de Toulouse fait brûler quatre-vingt hérétiques en sa présence, sans leur permettre de se rétracter.
• 1250 : L'inquisition (inquisitio hereticæ pravitatis) est en place et fonctionne dans toute l'Europe occidentale.
• 1252 : Pierre de Vérone, qui sera surnommé « Pierre Martyr », est assassiné. Il est canonisé un an plus tard.
• 1252 : Innocent IV promulgue la bulle Ad exstirpendam autorisant l'usage de la question dans les enquêtes de l'inquisition. Cette autorisation est confirmée en 1259 (Alexandre IV) et 1262 (Clément IV), date à laquelle les inquisiteurs sont finalement autorisés à assister à la question.
• 1254 : Innocent IV renouvelle l'interdiction faite aux autorités civiles d'emprisonner ou de brûler les hérétiques sans l'avis de l'évêque du lieu, interdiction souvent rappelée par la suite.
• 1255 : Innocent IV prescrit l'usage des boni viri.
• 1255 : Les dominicains s'établissent à Toulouse.
• 1261 : Le témoignage des hérétiques et apostats est officiellement admis devant les tribunaux de l'inquisition.
• 1273 : Thomas d'Aquin dans la Somme théologique considère que la peine de mort peut être légitimement employée pour assurer le maintien de l'ordre public, y compris contre les hérésies.
• 1278 : Deux cents cathares sont brûlés à Vérone.
• 1286 : Plainte du consul de Carcassonne au roi de France sur la cruauté des tortures employées par les inquisiteurs du lieu.
• 1301 : Philippe IV le Bel prend prétexte des excès de l'Inquisition pour reprendre la main sur le fonctionnement de ces tribunaux.
• 1306 : Clément V ordonne une enquête sur le fonctionnement de l'inquisition dans le sud de la France.
• 1308 : Bernard Gui est nommé inquisiteur de Toulouse.
• 1310 : Dernier cas enregistré de cathare brûlé vif, Pierre Autier. À Paris, l'Inquisition fait brûler un juif relaps.
• 1312 : Constitutions Multorum querela et Nolentes exigeant le contrôle de l'évêque du lieu pour tous les actes important de la procédure de l'inquisition.
• 1326 : L'archevêque de Cologne intente un procès en inquisition contre le théologien dominicain Jean Eckhart.
• 1400 : La fonction d'inquisiteur devient progressivement un titre accessoire ou honoraire.
• 1403 : L'inquisition poursuit l'hérésie Vaudoise
• 1415 : Jean Hus est brûlé pour hérésie.

Le XVe siècle et inquisition espagnole
• 1478 : Isabelle la Catholique obtient du pape Sixte IV la bulle créant l'inquisition espagnole. Elle est mise en place et commence à fonctionner en 1480, les inquisiteurs étant nommés par les souverains.
• 1481 : Organisation des premiers Auto da fé
• 1482 : Dans un bref du 29 janvier, Sixte IV condamne les excès de l'inquisition espagnole.
• 1483 : Torquemada est nommé par le pape grand inquisiteur d'Espagne. Il publie son code de l'inquisiteur en 1489. Sa rigueur suscite de nombreuses protestations et l'intervention de Sixte IV.
• 1484 : Innocent VIII promulgue la bulle Summis desiderantes affectibus autorisant l'inquisition à agir en matière de sorcellerie.
• 1492 : Décret d'expulsion des juifs d'Espagne. (Décret d'Alhambra, resté officiellement en vigueur jusqu'en 1967.
XVIe siècle, Réforme et Renaissance
• 1512-1517 : Ve concile du Latran. Les livres imprimés doivent être soumis à l'avis de l'Église (voir 1559).
• 1520 : Organisation de l'inquisition espagnole aux Pays-Bas espagnols.
• 1523 : Premiers martyrs de la Réforme aux Pays-Bas espagnols.
• 1525 : L'inquisition espagnole commence à poursuivre les illuministes et se défie des mystiques. Les mystiques espagnols seront souvent inquiétés par l'inquisition : c'est le cas de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix, futurs docteurs de l'Église.
• 1531 : L'inquisition est établie au Portugal par autorisation du pape Clément VII.
• 1542 : Création du Saint-Office à Rome, cour d'appel pour les jugements concernant les hérésies et la foi, et tribunal des causes réservées au pape. Il est à l'origine de l'inquisition romaine.
• 1550 : Le théologien réformateur Heinrich Bullinger déclare à Genève que l'hérésie peut être punie de la peine de mort, comme le meurtre ou la trahison.
• 1559 : Création de l’Index par le Saint-Office.
• 1559 : L'inquisition espagnole anéantit brutalement les noyaux protestants d'Espagne par une série d' Auto da fé (1559-1560).
• 1568 : Début de la Guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas espagnols.
• 1569 : Premier index des livres condamnés par l'inquisition espagnole.
• 1600 : L'Inquisition romaine condamne le dominicain Giordano Bruno à être brûlé vif.
• 1601 : Raymond de Peñafort est canonisé.
• 1605 : Dans son fameux roman, Miguel de Cervantes met en scène un Don Quichotte poursuivi par l'inquisition (et l'inquisition espagnole ne l'inquiète pas particulièrement).
• 1616 : Les idées de Copernic sont condamnées par le Saint-Office, Galilée doit cesser d'enseigner ses thèses.
• 1633 : Condamnation des thèses de Galilée, qui se voit assigné à résidence.

Le XVIIIe siècle - Les lumières (tu parles !)
• 1692 : Procès des Sorcières de Salem aux États-Unis.
• 1717 : Fondation de la Grande Loge d'Angleterre, début de la franc-maçonnerie moderne.
• 1759 : Voltaire dénonce les excès de l'inquisition dans Candide.
• 1808 : Le roi d'Espagne Joseph Bonaparte abolit l'inquisition d'Espagne.
• 1814 : L'inquisition est rétablie en Espagne par Ferdinand VII.
• 1815 : Publication des Lettres à un gentilhomme russe sur l'Inquisition espagnole par le comte Joseph de Maistre.
• 1817 : Llorente publie l’Histoire critique de l'Inquisition en Espagne.
• 1820 : L'inquisition espagnole est supprimée de fait par la révolution espagnole, mais reste inscrite dans les textes.
• 1823 : À la restauration, Ferdinand VII ne remet pas en vigueur l'inquisition.
• 1829 : Publication de Histoire de l'Inquisition en France, qui s'avérera être un document purement fantaisiste.
• 1831 : Victor Hugo publie Notre Dame de Paris.
• 1834 : L'inquisition espagnole est définitivement abolie.
• 1841 : Michelet publie Le procès des Templiers.
• 1862 : Michelet publie La Sorcière.
• 1880 : Dostoïevski présente le grand inquisiteur dans Les Frères Karamazov.
• 1882 : Victor Hugo publie Torquemada, drame en quatre actes.
• 1981 : Le cardinal Ratzinger est nommé à la tête de la congrégation pour la doctrine de la Foi, héritière de l'inquisition romaine, et y gagne une image de «grand inquisiteur» dans la presse et les milieux progressistes.
• 1992 : Sous la présidence du cardinal Ratzinger, repentance de l'Église catholique qui reconnaît ses erreurs dans l'affaire Galilée.

Et enfin !
• 2000 : Sous la présidence du cardinal Ratzinger, repentance officielle de l'Église catholique contre les excès de l'inquisition.

On peut diviser deux grandes périodes Espagnol :

La « Conquista » qui est l’invasion de l’Espagne par les armées de l’Islam en 711, l'Espagne devient pour de nombreux siècles le théâtre de l'affrontement entre chrétiens et musulmans. Dans un premier temps, ceux-ci parviennent à occuper une majeure partie de la péninsule et lui apportent, et ça on ne peu pas le contester une civilisation brillante. Même si peu de temps après en 718 les souverains chrétiens, émanant de la résistance des Asturies, amorcent lentement….

la Reconquista, que l’on nommera la deuxième grande période, mais la c’est l’affaire des souverains pas de l’inquisition. Cette action qui durera plusieurs siècles finira par l'élimination complète de l'Islam en terre ibérique, avec l'expulsion finale des Moresques en 1609.
Mais pour en revenir au XIe siècle, la péninsule ibérique est divisée en plusieurs petits royaumes chrétiens ou musulmans. Un processus d'unification s'est amorcé aux siècles suivants et a accompagné la Reconquista vers le sud. En 1137, l'Aragon et la Catalogne s'unissent. En 1230, c'est le tour de la Castille et du León. L'Aragon mène une politique extérieure dynamique en prenant possession du sud de l'Italie. Je ne vois ici pas l’ombre de l’inquisition. Puis en 1282, les émeutes appelées Vêpres Siciliennes, provoquèrent la conquête de la Sicile par Pierre III d'Aragon. En 1442, Alphonse V d'Aragon conquiert le « royaume de Naples » et donne naissance au royaume des Deux-Siciles.

C’est là que ça se gatte ! Le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand II d'Aragon en 1469 est révélateur de l'unification espagnole. Qualifiés de "rois catholiques" par le pape, le couple royal se met en place l'Inquisition espagnole (1478-1480), chassent les Juifs et les Maures d'Espagne et réduisent l'influence des grands féodaux. En 1515, le royaume de Navarre vient s'ajouter aux possessions de la couronne. Qu’ils se soient servis de l’inquisition pour arriver à leur fin, ceci ne fait aucun doute, mais l’inquisition ETAIT DEJA EN PLACE.

De 1480 à 1834, l'Inquisition espagnole a été placée sous l'autorité du pouvoir central, ce qui tu en conviendras été une bon façon d’obliger le peuple de les suivre. C'est ce qui la distingue des formes d'intolérance qu'on trouve dans d'autres pays à la même époque. Partout ailleurs, le pouvoir civil a prêté son concours au pouvoir spirituel pour punir les attaques contre la religion et il s'est souvent acquitté de cette tâche avec zèle ; il s'est fait, au sens propre, le bras séculier de l'Eglise. En Espagne, le pouvoir civil ne se contente pas de seconder l'Eglise ; il prend l'initiative de la répression, nomme les agents chargés de la mener à bien et leur donne un statut privilégié ; le Conseil de l'Inquisition est l'un des grands corps de l'Etat au même titre que le Conseil des finances ou le Conseil des Indes. La confusion du temporel et du spirituel contient en germe l'une des plus dangereuses tentations du monde moderne : LA TENDANCE A FAIRE DE L’IDEOLOGIE LE COMPLEMENT OBLIGE DU POLITIQUE. Peu après 1492 Le monarques promulguent les lois sur la pureté du sang fin XVe quand même, pas avant. La foi catholique est imposée à l'ensemble du royaume, les rois catholiques prononcent l'expulsion des juifs non convertis d'Espagne, provoquant la deuxième diaspora. Les musulmans non convertis seront expulsés dix ans plus tard, en 1502. Ne restent alors en Espagne que de nouveaux convertis appelés les Morisques. Ceux-ci seront définitivement expulsés en 1609.

Voilà ce que j'ai trouvé sur cette belle institution.
Dernière édition par Giovanni del Rossiglione le 14 Déc 2011, 21:54, édité 1 fois au total.

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Muriel
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Message14 Déc 2011, 21:33

OUAH ! ALORS LA CA M EN BOUCHE UN COIN .... quelle culture !
finalement en lisant tout cela le plus dur était de s'en sortir avec tous ses membres. Perso j'ai visité le musée de la torture à Carcassonne et les femmes n'étaient pas à la noce. C'était surtout elles qui étaient torturées .. on se demande pourquoi. Certes les instruments montrés à carcassonne ne reflètent peut être pas tout ce qui était réellement utilisé mais l'imagination allait gallopant !
impressionnant tous ces ustensiles pour arracher les entrailles, les doigts, les pieds, les yeux ... BEURK :hein124:
Comme disait si bien quelqu'un que je ne connais pas "le suplice du pal commence si bien et fini si mal !"' :fouet:
Je me demande si je n'aurais pas fini brûlée tant mon mari dis de moi que je suis un peu sorcière sur les bords ..
En ces temps reculé GI lui aurait donné raison et flrps ! plus de dame muriel !!! finalement je suis bien au XXIème siècle. :1124930010:
Muriel
La Mesnie des chiens verts

Fais ce que doit, Advienne que pourra !

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