Il m’a semblé utile que cette modeste aide puisse bénéficier à tous et c’est pourquoi j’ai décidé de la poster sur ce forum.
A ma connaissance, nous n’avons pour cette période que trois types d’exemples de baudriers.
. Le premier baudrier est celui de Sancho IV de Castille ( 1280 -1295). La réalisation de ce baudrier de prestige espagnol, est simple mais elle fait appel à beaucoup de coutures sur les bandes de cuir. Aussi nous pensons que ce type de baudrier était rare et plus adapté à la parade qu’à la guerre.
. Le deuxième baudrier est celui du Comte Ekkehard Naumburg (vers 1250) visible sur une statue de la cathédrale de Naumburg.
Curieusement, ce baudrier typé, de facture germanique, est actuellement le plus porté par nos amis médiévistes. Plusieurs didacticiels circulent sur le net pour en faciliter la réalisation. Néanmoins, rien ne prouve que ce baudrier, avec attache en langue de serpent, fût couramment utilisé en France.
. Le troisième baudrier est celui dont nous avons découvert les restes à Saunières (en Saône et Loire) et dont nous avons fait l’étude dans :
http://www.grand-sud-medieval.fr/forum/viewtopic.php?f=17&t=6948&start=30
Nous savons que ce type de baudrier était largement diffusé en France et qu’il était principalement porté dans le midi.
Il est représenté en Angleterre sur le Gisant d’Alexander Giffar (1262) et sur le Gisant de Bernard VII de Comminge, visible au Musée des Ursulines à Toulouse. Ce dernier a été malheureusement très mal dessiné par Cordier dans l’étude de Viollet le Duc sur les baudriers.
Ce baudrier était porté pendant toute la deuxième partie du XIIIème siècle, probablement même avant et après cette période.
Il est regrettable que baudrier « type Viollet le Duc » (qui n’a rien à voir avec la réalité historique) soit encore porté par un grand nombre de médiévistes.
LE BAUDRIER :
Tout d’abord il vous faudra réaliser un fourreau d’épée en bois que vous aurez recouvert de peau. Deux arêtes doivent être ménagées sur le fourreau pour éviter tout glissement des sangles de cuir. Les deux arêtes seront réalisées avec du fil de lin ou de chanvre collé à même le bois du fourreau.

Le baudrier se compose de deux sangles de cuir tanné végétal de 3,5 mm d’épaisseur. Une, en partie haute A de 40 mm de largeur et une en partie Basse B, de 50 à 40 mm de largeur.

Découpe de la sangle en partie haute du fourreau :
La longueur de la bande de cuir va dépendre de l’attache que vous allez choisir. Si vous représentez un grand seigneur ou un chevalier de haut rang, la boucle avec chape et mordant s’impose. En revanche si vous êtes un petit chevalier ou un sergent monté, une simple boucle sans chape sera suffisante.
Une lanière de cuir de 800 mm par 40 mm de largeur et 3,5 mm d’épaisseur sera nécessaire. Elle sera partiellement fendue pour former 4 lanières de 11 mm, de 9 mm et deux de 10 mm.
La cote de 260 sera à ajuster en fonction de votre tour de taille.

Le laçage de la partie haute du fourreau sera réalisé avec les lanières 1 et 2 de la sangle A.


La sangle basse sera découpée dans une longueur de 1300 mm (minimum) de 3,5 mm d’épaisseur. La largeur sera variable : 50 mm d’un côté et 40 mm de l’autre. Elle comportera 10 trous rectangulaires pour le laçage. Un mordant en fer ou en bronze pourra terminer le côté de 40 mm de large.

La sangle B est maintenue sur le fourreau par un laçage réalisé avec la lanière 4. Les trous, non côtés seront percés au plus près du fourreau de façon à le serrer fortement (voir dessin ci-dessous).


L’assemblage des sangles et lanières de cuir se fera sans colle et sans couture. Néanmoins, il est conseillé de faire un montage à blanc (cuir sec) afin de vérifier que nous n’avons pas fait d’erreur. Par la suite, le montage définitif se fera avec du cuir bien mouillé et bien distendu, en serrant fortement le laçage. Le séchage du cuir va resserrer définitivement tous les laçages rendant le baudrier indémontable.
