Rahhh, les infâmes! les gorets! les scélérats! abîmer ainsi un fil ou il était question de ma maturité flamboyante!
Passe encore pour Ricou, cet étrange croisement humanoïde, fruit des amours taverniques d'une marchande de poisson marseillaise et d'un marin au long cours de nationalité inconnue, ayant fait ses classes chez ces "dames" du port d'Amsterdam, mais Adénore, mais Malko, mais Michel!
Alors oui, je confesse, j'admets, je repentancie; j'ai confondu Adénore avec Aelys, un soir de grande confusion, alors que je venais de voir l'une embrasser un jeune mâle que j'ai retrouvé quelques minutes après dans les bras de l'autre; ah, perfides étreintes, qui abusent de la blancheur de l'un pour assouvir la libidinosité des autres!je voulais taire pudiquement ce manquement aux moeurs, mais on me dénigre, alors, j'informe, je dénonce, je balance, je corbeautise. Oui, ces deux moiselles se partagent la même moitié, qui, du coup, se retrouve au quart; et encore, imaginez qu'elle se fussent prises de sentiment pour une demi-portion, nous eussions alors eu un huitième de galant, un échantillon, un hominidé! Oui, mesdames, le partage est bien, mais pas pour tout; ce ne sont pas les jeunes mâles avenants qui manquent dans le grand sud; prenez par exemple, Ricou,... nan, pas lui, mais Malko, par exemple...... nan, pas lui non plus; mais tiens, Noire-flêche, ce jeune et fier archer qui coud pour sa douce -ses douces;il m'a confié qu'il fréquentait en catimini une accorte mercière de son quartier; de fil en aiguille, après une brêve brouille, ils se sont raccommodés- ou encore Conrad, ou Montaucieux, qui, d'après certaine gente enjuponnée, porte bien son nom... (j'informe; son premier surnom, c'était Grimpaurideaux); je ne citerai pas Saumane qui vient enfin de faire son entrée dans le monde des rentiers CAF, en engrossant une jeune naïve à qui il a promis mots et merveilles ( paroles, paroles, paroles, comme susurrait Dalida, cette grande trouvère du moyen-âge), mais les jeunes dadais attentionnés ne manquent pas dans le grand sud; cessez de faire les fines bouches, Adénor et Aelys! faites abstraction des fronts boutonneux de certains, reliquats légitimes de longues nuits solitaires et fantasmiques, oubliez les chevelures grasses, les ongles endeuillés! bref, mirez les intérieurs, scrutez les coeurs ( les comptes bancaires aussi-mieux vaut un jeune riche que le même en pauvre), bref, chassez, furetez, minaudez, mais cessez ce scandaleux partage du même homme!
Et Malko! aaaaahhhhh, Malko, s'il n'existait pas, je n'hésiterais pas à buter le premier docteur Mabuse qui aurait ne serait-ce que l'ombre de l'idée fugitive de le créer; je plaiderais la légitime défense évocatrice; avec un peu de chance, 6 mois avec sursis et les félicitations du jury; mais voilà, il est là, comme un furoncle un peu douloureux, un cilice imposé, une croix qu'on porterait à tour de rôle, dans un escalier aux marches branlantes, une escarre insoignable qui se rappelerait à notre mauvais souvenir chaque semaine que Dieu fait. Malko, s'il était né fruit de mer, ça serait un oursin, avec rien dedans, et des piquants jusqu'à l'intérieur.
Et Michel, ce renégat! il jubile de mon infortune, il contemple mon destin finissant, mon étoile pâlissante, ma masculinité titubante! alors que j'ai beaucoup fait pour lui; demandez-lui, allez, questionnez, enquêtez, inquisitionnez! d'ou tient-il cette barbe florissante qu'un Carlus Magnus au fait de sa gloire n'eut pas renié??? de moi, et de mon peigne! oui, de mon peigne en os viking que j'ai acheté de mes ( rares) sous au dernier marché de l'Histoire d'Orange ( que Dieu bénisse ses créateurs)! qui l'épouille, le débarrasse des reliefs de ses agapes à répétition, de ses poils gris et ternes?? moi, moi, et encore moi, en cachette, car je tiens à sa réputation; Ingrat, comme son physique! monstre d'égoïsme, sans moi, cet homme serait un menu ambulant, genre routier de nationale, avec entrée, viande, légumes, fromage et déssert, plus les rigoles de gros rouge incrutées dans ses rides circum-nasales ( cherchez pas, je viens de l'inventer; c'est les rides qui encadrent vos tarins, bande d'ignares).
Alors voilà, on me hue, on me conspue, on me critique, alors que je ne vis que pour la flatterie; pas la discrète de bon aloi, nan,nan, la grosse flatterie bien grasse qu'on voit arriver de loin, dégoulinante d'hypocrisie; moi, j'la kiffe, la flatterie bassement intéressée, c'est mon moteur, ma vitamine, mon pétrole! flattez-moi, il en restera toujours quelque-chose.......
