La civitas de
Glanate (
Glandèves ou
Glandesves) constitue l’une des énigmes majeures de l’histoire des Alpes du Sud. Elle est à peine mentionnée dans la
Notitia Galliarum.
Au IV° siècle Saint Marcelin et deux compagnons, Domnin et Vincent poursuivent l’évangélisation.
Glanate cité Romaine située dans cette importante voie de communication, bordée par le Var, défendue jusqu’alors par les Légions Romaines, vit paisiblement.
Cet Évéché, Diocèse devenu Glandèves rayonne largement, dans ce pays à faible population.
Une cathédrale est construite.
Jusqu’à l’arrivée de
Djabal al-Kilal.
Un esquif désemparé se drosse à la terre. Vingt rescapés se terrent à Fraxinet (La Garde Freinet). Quelques années plus tard, cette importante colonie Maure, lance des razzias jusqu'à Toulouse.
Puis s'enhardit dans les Alpes détruisant églises et villages.
Pillant les commerçants qui s'aventurent sur les routes. Jusqu'à la « Reconquista Espagnole » les Maures sont repoussés jusqu'au fin fond de l'Espagne.
Dieu le veut !
En l’an de grâce 1095, le 27 novembre, lors du Concile de Clermont, le Pape Urbain II, appelé à l’aide par les chrétiens d’Orient, qui subissent des exactions terribles et cruelles,
appelle tous les chrétiens aux armes pour défendre la Foi, au cri de « Dieu le veut ! ».
Pour diriger cette croisade, le pape fait appel, d’un côté à l’Évêque du Puy,Adhémar de Monteil et de l’autre côté, aux barons français du Midi.
Ceux ci, nourris des faits d'armes de leurs parents, ayant participé à plusieurs batailles de la « Reconquista Espagnole », ne tardent pas à sauter à cheval.
Sur les terres de Glandèves, le Baron de Gueydan, recrute un Page, futur Ecuyer, afin de l’accompagner et porter ses armes.
En avril 1097, Raymond de Toulouse arrive en terre Sainte avec son armée du Midi.
De retour de Jérusalem, notre écuyer dissimule des bulbes de crocus-sativus dans ses bagages.
C’est ainsi que le Safran est introduit dans notre montagne.
Culture familiale :
Le Safran de Glandeves ® n’a jamais été commercialisé.
Il est toujours resté une culture familiale, en raison des difficultés de communication de cette ville frontalière, et de faibles débouchés locaux.
Culture presque abandonnée lors des hivers de 1769 et 1770, deux hivers très rigoureux, avec un dégel imparfait, suivis d’une gelée intense, qui détruit plus des trois-quarts des bulbes.
Enfin en 1789 et 1790, la Patrie est en danger.
Les armées révolutionnaires prennent position à Entrevaux, la frontière.
Les habitants sont très vite impliqués, dans la chasse au clergé. Le dernier Évêque de Glandèves à Entrevaux, Monseigneur Hachette des Portes est chassé de son diocèse pour avoir refusé de prêter serment à la Constitution.
[i]Notre Safran, qu’il aimait tant, est alors qualifié de nourriture bourgeoise.
Les hommes sont partis sous l'uniforme et tout manque, la famine rode.
Les troupes révolutionnaires cantonnées à
Entrevaux ont faim. Pour eux il n'est plus temps de cultiver des épices, mais bien des pommes de terre.
Et pourtant.
Le calendrier révolutionnaire, imposé dès le 22 septembre 1792, par la Convention nationale décréta
« Tous les actes publics sont désormais datés à partir de l’an I de la République ».
Ce point de départ, le 1er jour de l’an I, est donc fixé au 22 septembre 1792.
Ce jour : 1 Vendémiaire est Raisin.
Le suivant : 2 Vendémiaire est
Safran.
Ce calendrier est un exemple tout à fait significatif des idéaux, des débuts de la Révolution Française.
Les excès révolutionnaires, à Entrevaux, Ville de garnison, Ville Frontière, font de cette épice une culture encore plus confidentielle.
Quelques bulbes de crocus-sativus, destinés à la cuisine familiale sont encore cultivés avec prudence et dissimulation, dans des zones peu fréquentées.
La population d'
Entrevaux à cette époque était d'environ 1700 personnes.
S'ensuit les guerres :
Napoléoniennes, 1870, les deux guerres mondiales, qui déciment les campagnes.
Entrevaux se meurt, à peine plus de 700 personnes dans les années soixante.
Enfin, aujourd'hui, revient cet amour de la campagne et des produits sains et naturels.
et Voilà un brin d'histoire, de Glanate à Glandeves ®
Bisous Lucile
