Grand Inqui a dit :(...)Tous les mammifères se reniflent le c*l en se rencontrant; on n'en demande pas tant; un petit message vous annonçant nous permettra de vous situer et de vous souhaiter la bienvenue dans votre maison(...)

A défaut d' entrer en reniflant, je vais donc me présenter.
Le gars.
38 ans. Vivant en Picardie.
Président d' une association médiéviste s' interessant au règne de Charles VI (1380-1422)et basée à Amiens et Folleville (chti village de la Somme)
Nous tournons pas mal sur le nord de notre beau pays ainsi qu' en Belgique, voire un peu plus loin.
Jusqu' à une date récente, nos horizons les plus tropicaux s' arrêtaient à la hauteur d' Orléans.

L' assaut de la butte d' Aucastel, qui semble fort interessant, m' a conduit à parcourir depuis quelques semaines le forum GSM afin de voir ce qui se faisait outre-Loire.
J' ai déjà eu le plaisir de cotoyer certains membres de ce forum à Azincourt, ou au Sterckhof (Melissandre par exemple)
La trogne (en mili car pour le civil, y a l' avatar)

Le perso
Dans notre asso, les combattants sont tenus de reprsenter l' un des combattants français à Azincourt (1415)
Le perso dont je "joue le rôle" est Gamot de Bournonville (1375?-1415), seigneur picard du Boulonnais, sire de Chateaubriçon, Frettemeule et Mourriers en artois. Tué à Azincourt.
Notez que le blason tel que je le porte est érronné. La couronne et la double queue n' apparaissent qu' au XVIIème siècle. Je ne m' en suis aperçu qu' après l' avoir arboré plusieurs années et je suis maintenant attaché à la "version" que j' arbore.
"Gamot de Bournonville, escuier, [...]estoit un des gentilzhommes de tout le païs de grant bien, vaillance et bonne renommée et qui avoit esté en pluseurs belles, grandes et notables besongnes [...] comme ailleurs en plusieurs places ou faitz de nos guerres en nostres service" (Extrait d' une lettre de rémission royale de 1421)
De son vrai nom Enguerran de Bournonville, il plus connu de son vivant sous le prénom usuel Gamot (ou, plus rarement, Gamiot, Gaviot, Garrot ou Gallot). Gamot est en fait la seule forme que l' on trouve dans les textes de son vivant. Les autres formes résultent d' erreurs d' historiens actuels, voire de confusion avec son cousin batard Guilot.
Il est le cousin germain et homonyme du célèbre Enguerran de Bournonville, un des principaux capitaines de Jean sans peur. Ce dernier fut décapité à Soissons par le parti armagnac pour avoir tenu Soissons trop vaillamment en faveur de Bourgogne, lors du siège mené par le duc d’ Orléans (Journal d’ un bourgeois de Paris / Chronique de pierre Cochon). Il possède un autre homonyme : son demi frère, bâtard d’ Andrieu, tué comme Gamot à Azincourt. Il y eut en fait cinq Bournonville qui combattirent dans cette bataille, dont Robert, dit le Roux, l’ un des chefs de l’ attaque sur les arrières anglais.
La lignée des seigneurs de Chateau-Briçon (celle dont Gamot est l'ainé) est la branche la plus pauvre de la puissante famille des Bournonville. C'est certainement pour cela qu'il est le seul ainé de branche de la famille à ne pas avoir été adoubé (son frère, Jehan (surnommé Hanotin avant 1420 puis Hanart ou Hamart après), est qualifié de "povre escuyer" dans un procès après 1415, et ses soeurs ont épousé deux hommes dont l' appartenance à la noblesse est douteuse : Fourdin et Lenclus). Le père de Gamot, André, etait devenu seigneur de Chateau-Briçon en 1365.
Il est étroitement attaché au parti bourguignon, il est d’ailleurs écuyer et chambellan de Jean sans peur. Il porte les armes de sa famille, brisées d’ une rose (de gueules?>hypothèse), car membre d’ une branche cadette. Les armes originelles des Bournonville, antérieures au XIVème siècle, étaient de sable à trois cuillers d’ argent posées 2 et 1. Le blason au lion d' argent sur fond de sable est adopté au début du XIVème (correspondant aux armes des seigneurs de Fiennes, leur protecteur, inversées). Toutefois, comme précisé plus haut, la queue fourchue et la couronne ne semblent en fait avoir été adoptés qu'au début du ...XVIIème siècle, lorsque la seigneurie de Bournonville fut érigée en duché.
Il fut héroïque à Azincourt. Certainement arrivé en troisième ligne (le seigneur de Louvroy, capitaine d’ Ardres y menait les seigneurs du Boulonnais), il parvint (avec le duc d’ Alençon ?) jusqu’ au roi d’ Angleterre. Gamot frappa le roi à la tête lui faisant tomber un fleuron de sa couronne. (sources : Chronique de Wavrin et, surtout, chronique de Jehan le Fèvre de St Remy. Ce chroniqueur, ayant choisi le parti anglais, se tenait, à Azincourt, aux côtés du roi . De plus, étant bourguignon et roi d’ armes de la toison d’ or il connaissait nécessairement le blason de Gamot) L' exploit est plus souvent attribué à Alençon (privilège de rang?). En tout cas, il est admis par toutes les sources que Gamot fut des 18 chevaliers qui jurèrent de tuer le roi ou de mourir.
Quelques détails sur sa vie au début du XVème siècle :
- Septembre 1405 : Présent à Paris dans l’armée de Bourgogne dirigée par son cousin Enguerran et le Duc lui même.
- Novembre 1408 - Janvier 1409 : Il est l'un des 29 gardes du corps de Jean Sans Peur
- 1408 : Participe à la campagne de Liège et à l victoire bourguignonne d' Othée
- 1408 – 1409 : On le trouve à Arras, Amiens, Paris, Chartres en tant que capitaine bourguignon.
- Mai 1410 : Sert en Picardie dans l’armée du comte de Saint-Pol (dans la compagnie de Colart de Fiennes
- 1412 : Achète la seigneurie de Mouriez à Jehan de Neuville, seigneur de Mathringhem.
- 1412 : Commande une compagnie de 36 écuyers et 40 archers dans la retenue d' Enguerran durant le siège de Bourges. Il est passé en revue par le duc le 23 juin.
- Novembre 1414 : fait partie de l’armée du comte de Saint-Pol partie assiéger Laneuville-sur-Meuse et Chigny.
- Octobre 1415 : c’est lui et Louvelet de Masinghen qui furent à l’origine du serment des 18 chevaliers ayant juré de frapper Henry V sur la couronne.
- A sa mort en 1415 : Il devait 1557 écus à son frère qui s'indemnisa lors de l’héritage.
Il avait participé en 1392 à la montre-d-armes royale à Rouen. Il y amena plusieurs combattants sous ses ordres dont nous sont connus :
- Romage de Boffle, écuyer, époux de Merie (Marie) d’ Ailly dont les armes étaient de sinople à deux bandes d’ argent (parfois écartelées aux armes d’ Ailly : de gueules au chef échiqueté d’ argent et d’ azur de trois tires). Le nobiliaire de Picardie lui attribue quant à lui les armes d’ argent à deux bandes de sable.
- Perceval de Hesecques, écuyer, aux armes d’ argent au chevron de sable, accompagné de 3 merlettes de même. La seigneurie de Hesecques est très proche d’ Azincourt.
- Jehan de Moliens, écuyer, armes inconnues.
- Trois archers : Guille de Gonneville, Robin et Simonet de Bergues.